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[Billet d'humour] L'effet volume : c'est-y quand on a la tête qui gonfle comme un melon ?

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[Billet d'humour] L'effet volume : c'est-y quand on a la tête qui gonfle comme un melon ?

Et puis le mariage se produit, on commence à y regarder de plus près, à ces fameux prix d'achats dont ces nains du business vont pouvoir bénéficier. Et dans bien des cas, la compagnie "little" a de meilleures conditions que la compagnie "big" : horreur !...

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Quand une grande entreprise en rachète une plus petite, on voit alors apparaître en plein jour les Grands Prédateurs, fiers, tels de splendides guépards d'avoir "pécho" une gazelle au bord d'un point d'eau. Ces Seigneurs de la Prédation en vont alors de fortes affirmations, ponctuées de hochements de mentons sentencieux : cet investissement (d'avenir s'il faut le rappeler, car tout investissement est d'avenir, par définition) va forcément être relutif. Tout de suite les grands mots, pour montrer qu'on a été bien élevés dans le monde des affaires : ça veut dire qu'on va se faire un max de thunes, frérot !!!

Et comment qu'on va se faire un max de thunes pour être relutif, comme on dit chez ceux qui mangent dans de la vaisselle en porcelaine? Grâce à des leviers (des "levers" en anglais), mon brave. Comme disait Archimède : "donnez-moi un levier et je soulèverai toutes les gazelles". Parmi ces magnifiques leviers annoncés aux investisseurs: l'effet volume !

Nous autres, de la grosse compagnie, déjà on est forcément plus malins que ceux de la petite, sinon ils ne nous auraient pas laissé les acheter. Et toc ! Et comme on est plus gros et qu'on a de formidables volumes d'achats, ils vont pouvoir faire des économies en bénéficiant de nos conditions. Et re-toc ! Nous avons fait chiffrer tout cela au cours de notre "due diligence" par le cabinet McClown & Co : "it is all in the pocket", comme ils nous l'ont assuré au cours d'une agape entre gens de bonne compagnie.

Et puis le mariage se produit, on commence à y regarder de plus près, à ces fameux prix d'achats dont ces nains du business vont pouvoir bénéficier. Et dans bien des cas, la compagnie "little" a de meilleures conditions que la compagnie "big" : horreur ! On reconvoque sur le champ McClown & Co, qui doit trouver une justification à tout cela. Bon sang mais c'est bien sûr : les grosses compagnies achètent au coût complet, alors que les petites achètent auprès des mêmes fournisseurs mais au coût marginal - donc forcément moins cher - une fois leurs gros volumes écoulés auprès de "big". Frérot, ça veut dire : "j'men ballek wesh", McClown & Co nous l'a faite à l'envers !

Peut-être que tout cela serait une question d'agilité plutôt que de concours de taille? On disait autrefois d'un gros conglomérat américain qu'il était comme un éléphant : quand la queue bouge, le cerveau est tellement loin qu'il ne s'en rend même pas compte. On espère que cet inquiétant syndrome ne s'est pas transmis aux investisseurs fans de l'effet volume...

Par Firmin de Montalembert.... un directeur achats Groupe anonyme, qui dissimule généralement son espièglerie sous un masque de grand sérieux

Lire les précédentes chroniques de Firmin:

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