[Billet d'humour] Les feuilles mortes des contrats se ramassent à la pelle

En ce temps-là, la vie était plus belle, et le soleil plus brillant qu'aujourd'hui... Avant les lois Dutreil, lois Galland, Loi de Modernisation de l'Economie, l'article L.442-6-I-5 (Rupture brutale des relations commerciales), la loi L.2006-10 article 26 (Paiement des transporteurs), on faisait bien ce qu'on voulait, mon bon monsieur. Prenez un fournisseur, émincez-le, mettez-le dans une cocotte et attendez patiemment qu'il dégorge. Et surtout : servez froid.

Et puis voilà, des gâte-sauces sont arrivés : "Ne blesse pas les autres de manière que tu trouverais toi-même blessante", "Ce que tu ne souhaites pas pour toi, ne l'étends pas aux autres", "Ceci est la somme du devoir ; ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'ils te fassent". Bouddha, Confucius et le Mahabharata d'un coup d'un seul ! 3 birds with one stone, comme on dit dans la perfide Albion.

Et le pire, c'est qu'ils avaient raison : à force de vouloir serrer le kiki à tout le monde, on aurait vite fini par se retrouver tous seuls, sans fournisseurs ni clients, ni surtout innovations à exporter. Adieu donc, veaux, vaches, cochons et les 7% de gain annuels mi-ni-mum qu'il fallait ab-so-lu-ment faire en ce temps-là. Bienvenue dans un monde nouveau où l' "abus de déséquilibre significatif" est proscrit avec raison. On n'y est pas encore - faut pas exagérer -, mais ce monde-là me plaît plus. On va bien voir si on y arrive mieux en jouant collectifs avec les fournisseurs. On sait déjà par l'expérience qu'on n'y arrivait pas en jouant solo.

Lire les précédentes chroniques de Firmin:

Décomposez, décomposez, il en restera toujours quelque chose

Ma stratégie est plus grosse que la tienne

[Billet d'humour] Oh ! TD

La couverture: on préférerait parfois être sous la couette !

La vie des grands hommes

Une couverture: c'est pour rassurer, comme les doudous?