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Ecouter, fédérer et servir deviennent les mots clef des achats

Publié par Aude Guesnon le - mis à jour à
Ecouter, fédérer et servir deviennent les mots clef des achats

Tout l'enjeu pour l'acheteur est maintenant de se positionner en business partner. Mais pour y parvenir, il ne lui suffit plus de maîtriser les hard skills. Il lui faut maintenant développer tout un savoir être, comme l'ont expliqué récemment des responsables achats à des étudiants.

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"Aujourd'hui, quand je recrute, les hard skills sont un pré-requis. Ce que je recherche, c'est la capacité d'une personne à mettre en oeuvre des leviers de rupture dans un environnement qui n'est pas toujours acquis aux achats." Julien Barthélémy, directeur achats Suez Recyclage et Valorisation France a ainsi expliqué aux élèves du master 2 Parcours achats à l'international de Paris-Saclay, réunis fin mai pour un forum, que ce sont aujourd'hui les soft skills qui font la différence, "parce que les business models peuvent être très vite remis en question, la capacité à évoluer et à innover devient cruciale".

Aujourd'hui, a-t-il précisé, "j'ai besoin d'innovation, et l'acheteur à un rôle clef à jouer dans l'interaction entre l'interne et l'externe afin d'identifier et de mettre en oeuvre les leviers de rupture. C'est notamment cette capacité à innover et à coordonner toutes les forces vives de l'entreprise étendue qui permettront aux achats de servir les enjeux stratégiques de l'entreprise, mais aussi à se positionner en business partner." Soit le thème de ce forum: "L'acheteur, au coeur de la transformation, du cost-killer au business partner".

Chez Suez, l'acheteur doit se montrer inventif, car "les conditions économiques ne sont plus là et le focus est: comment faire des économies quand le cost-killing ne suffit plus". Dans ce cadre, "les acheteurs peuvent être contributeurs mais également prescripteurs en allant chercher des optimisations plus en amont", a commenté le responsable avant d'expliquer comment les coûts de transports ont été améliorés via la mise en place de boucles de transport pour diminuer les kilomètres à vide.

Julien Barthélémy

"40 - 50% des dépenses OPEX sont réalisées au travers de cinq grandes catégories qui ont déjà été travaillées de nombreuses fois d'un point de vue mise en concurrence, rationalisation du panel, standardisation, ..., il faut maintenant aller chercher d'autres leviers en analysant le TCO. A titre d'exemple, sur le transport sous-traité aval, après une analyse de nos organisations, de nos processus et de nos outils nous avons identifié que la mise en oeuvre de nouveaux leviers (pilotage de la productivité sur les taux de remplissage et les temps d'attente, mise en concurrence sur les flux non récurrents, ....) devait passer par la refonte de l'organisation. On est dans ce cas précis typiquement sur des leviers qui vont au-delà du périmètre classique des achats".

Lire la suite en page 2: L'acheteur est "un pourvoyeur et un relais d'information entre l'interne et l'externe"


Ecouter, proposer et fédérer deviennent les mots clef des achats, ce qui induit "une capacité à être chef de projet et à fédérer de nouveaux interlocuteurs", a commenté Julien Barthélémy. "Mais être un bon acheteur, c'est aussi avoir de l'assurance tout en étant humble, savoir écouter, communiquer et inter-agir avec tout l'écosystème interne et externe. C'est être entrepreneur et amener de nouvelles idées pour faire croître le savoir-faire de l'entreprise."

Et pour recruter ces perles, le responsable achats travaille avec le service des ressources humaines. "Ils m'apportent une autre grille de lecture qui a très souvent été pertinente. Alors que je serai plus sur le métier, eux vont rechercher le savoir-être et la capacité de ces futurs collaborateurs à se projeter dans la culture d'entreprise pour y insuffler le changement".

L'acheteur est "un pourvoyeur et un relais d'information entre l'interne et l'externe"

Sabrina Desroziers, senior lead buyer professional services chez BNP Securities Services, est également en quête de valeur ajoutée. "Le contrôle des coûts ne suffit pas dans l'achat de prestations intellectuelles. On ne peut pas faire des économies à n'importe quel prix, sans prendre en compte des variables essentielles telle la gestion de risque. Notre enjeu est de pérenniser notre écosystème, aussi nous faut-il des fournisseurs qui sont solides - qui vont fournir un service correct dans la durée - ET qui aient des pratiques responsables". Il est essentiel, a-t-elle souligné, de se développer avec ses fournisseurs. Pour se positionner en tant que Business Partner de ses fournisseurs, son service développe un programme de Supplier Relationship Management. "Les achats BNP Paribas Securities Services souhaitent être garant de la relation entretenue avec eux ; pour piloter la performance de nos fournisseurs via un spectre plus large que la performance financière et pour contribuer à développer l'écosystème".

Sabrina Desroziers n'oublie évidemment pas de se positionner également en business partner de l'interne, "en apportant de la valeur ajoutée à travers notre vision transverse de la dépense, de notre connaissance des offres de nos fournisseurs et en captant les innovations." Pour servir au mieux les intérêts de BNP Paribas Securities Services, les achats souhaitent mettre en en place"une gouvernance proche des métiers qui reposerait sur une gouvernance achats par métier, un reporting achats par métier" et positionnent, quand nécessaire, les acheteurs en mode projet:"ils achètent sur toute la chaîne du projet et ont ainsi une vision consolidée de toute la dépense". L'acheteur, a-t-elle conclu, "est un pourvoyeur et un relais d'informations entre l'interne et l'externe."

 
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