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Le sourcing responsable s'appuie sur le relationnel

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Le sourcing responsable s'appuie sur le relationnel

Dans le cadre de son Master Management stratégique des Achats (DESMA) de l'IAE de Grenoble, Abdias Kafando a consacré son mémoire à la mise en oeuvre d'un sourcing responsable des matières premières agricoles à haute valeur environnementale. Décryptage.

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« Pour mon mémoire, je me suis concentré sur le sourcing responsable des matières premières agricoles stratégiques qui sont sujettes à de nombreux aléas. S'engager en amont m'apparaissait primordial pour conserver la qualité, la traçabilité et la rentabilité », explique Abdias Kafando, désormais responsable achat matières premières et ingrédients au sein du groupe Bouvard. Ingénieur agronome de formation, Abdias Kafando a ponctué son apprentissage par le Master DESMA, rejoignant en alternance le département Achats matières premières et packaging du groupe Ecotone, leader dans l'alimentation biologique et saine en Europe. Ses recherches documentaires l'ont amené à penser que la mise en oeuvre d'une stratégie de sourcing à haute valeur environnementale reposait sur la théorie des coûts de transaction de Williamson, mettant en évidence la notion d'intégration verticale (totale ou partielle) dans un marché oligopolistique. Il vérifia ses apports théoriques au moyen d'enquêtes menées auprès d'industriels et de coopératives agricoles.

L'intégration verticale largement plébiscitée

50% des répondants de 8 entreprises de l'industrie agroalimentaire ont confirmé avoir investi dans des usines de transformation de manière à jouir d'un ancrage territorial et d'un contrôle sur la traçabilité et la qualité. Sur les 50% restants, la première moitié révélait miser sur une intégration partielle avec un mono-fournisseur, la seconde sur des partenariats noués sur le long terme. « L'intégration verticale totale est privilégiée par des grands groupes, qui se prévalent d'une structure et de moyens financiers nécessaires, pour sécuriser leurs approvisionnements et leur image, et notamment pour le cacao et l'amande qui sont deux cultures à forte polémique. Cette volonté risque de s'intensifier avec les tensions et les enjeux réglementaires qui se durcissent. Elle se révèle moins prégnante pour des céréales, comme l'avoine et l'épeautre ; la chaîne de valeur étant différemment organisée. Les PME concluent plutôt des contrats sur le long terme pour maîtriser les coûts, le risque et la décarbonation, surtout lorsque leur demande repose sur des labels spécifiques », renseigne Abdias Kafando. Cette politique d'intégration verticale doit impliquer tous les acteurs de la chaîne de valeur et être mesurée par des KPI. Elle est d'ailleurs largement suivie par Ecotone qui s'est engagé à sourcer 30% de ses matières premières stratégiques avec un haut niveau de respect de l'environnement. Sa fondation participe à ce titre au projet de réimplantation de la culture bio de l'amande en Provence mené depuis 2014, aboutissant en mars 2021 à la plantation de 700 arbres sur Saint-Rémy-de-Provence. Abdias Kafando continue de s'appuyer sur le mémoire qu'il a rédigé depuis qu'il a rejoint Biscuits Bouvard. « Sur les matières premières stratégiques, nous avons signé des engagements pluriannuels de 3 ans renouvelables. L'intégration verticale est aussi à l'étude».

 
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