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Accord commercial États-Unis-Japon : quel impact pour les acheteurs ?

Tarifs douaniers abaissés, investissements industriels massifs et nouvelles alliances sectorielles : le pacte bilatéral finalisé entre Washington et Tokyo redessine le paysage des achats internationaux. Analyse.

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Accord commercial États-Unis-Japon : quel impact pour les acheteurs ?
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Baisse des tarifs automobiles, relance des échanges agricoles et engagement japonais de 550 milliards de dollars d'investissements sur le sol américain...La liste n'est pas exhaustive mais l'accord commercial, présenté comme « le plus grand accord jamais signé » par Donald Trump, entre les États-Unis et le Japon pourrait bien bouleverser les arbitrages des directions achats.

Des conditions inédites pour les industriels japonais dans le secteur automobile

Avec une réduction immédiate des droits de douane sur les véhicules japonais, ramenés de 27,5 % à 15 %, les constructeurs comme Toyota, Nissan et Honda bénéficient désormais d'un avantage concurrentiel significatif sur le marché nord-américain. Aucun quota d'exportation n'est prévu, une disposition saluée par le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, qui y voit « un soutien à l'économie mondiale ».

Cette mesure crée de fait un déséquilibre commercial, selon les industriels américains. Matt Blunt, président du American Automotive Policy Council, alerte qu' « un accord qui taxe moins les véhicules sans contenu américain que ceux produits en Amérique du Nord est un mauvais signal pour notre industrie. »

Effets collatéraux sur les matières premières et le sourcing

L'appréciation du yen face au dollar, dans le sillage de l'accord, devrait faciliter les approvisionnements japonais en matières premières. En parallèle, la baisse des coûts d'entrée sur le marché US pourrait inciter les donneurs d'ordres à revoir leurs stratégies d'approvisionnement au profit de fournisseurs nippons, au détriment de certains concurrents asiatiques ou européens.

550 milliards pour renforcer les chaînes de valeur stratégiques

Au-delà du commerce, Tokyo annonce un plan d'investissements massif à hauteur de 550 milliards de dollars dans l'économie américaine. Les secteurs ciblés (intelligence artificielle, semi-conducteurs, énergie, construction navale entre autres) font écho aux priorités de résilience industrielle évoquées depuis la crise sanitaire. Selon Donald Trump, « 90 % des profits resteront aux États-Unis ». Si les détails de déploiement restent flous, l'orientation vers des industries liées à la sécurité nationale laisse entrevoir des reconfigurations profondes dans les chaînes de valeur. Les acheteurs sont invités à surveiller de près l'émergence de nouveaux hubs industriels et partenaires techniques.

Des tensions non résolues sur l'acier, l'aluminium et la défense

Tout n'est cependant pas tranché. Les droits de douane sur l'acier et l'aluminium, toujours fixés à 50 %, ne sont pas concernés par l'accord. Quant aux discussions sur le partage des dépenses de défense, elles restent lettre morte. Une posture qui pourrait alimenter des tensions diplomatiques et fragiliser certaines coopérations industrielles. Enfin, le contexte politique japonais, affaibli par les récentes pertes du Parti libéral-démocrate, pourrait influencer la pérennité de l'accord ou ses futures évolutions.

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