Rex fleet & RSE : Les bonnes pratiques pour accélérer l'électrification des flottes

Bien que les véhicules électriques affichent des loyers mensuels plus élevés et des prix catalogues plus importants, les économies réalisées à long terme ne sont pas négligeables. Selon une simulation effectuée par Fatec, une entreprise peut économiser entre 8 et 22 % en passant d'un véhicule thermique à un véhicule électrique.

Le calcul prend en compte tous les paramètres tels que le coût de l'énergie, celui de la fiscalité verte, et l'impact de l'électrification sur les pénalités de non-verdissement. Les exemples concrets d'une Peugeot 3008 Hybrid et d'une Peugeot E-3008 parlent d'eux-mêmes. Sur une période de 48 mois et 120 000 km, le TCO total pour l'hybride s'élève à 42 747 €, tandis que pour l'électrique, il ne dépasse pas 37 417 €. Il s'agit des économies de l'ordre de 5 330 €, sans même inclure les gains de temps liés à la recharge. Ce dernier point mérite son attention. Une entreprise peut gagner en moyenne 1h06 par mois par véhicule, simplement en éliminant les déplacements vers les stations-service et en rechargeant sur site ou à domicile.

Comment lever les freins logistiques

Si les données financières montrent clairement l'intérêt de l'électrification, la mise en place pratique se montre un défi réel pour de nombreuses entreprises. Le principal obstacle reste les infrastructures de recharge. Muriel Duguay, directrice de la Transition Environnementale chez Onet, accentue sur l'importance de bien choisir son installateur de bornes de recharge. "Il doit être capable de gérer tout le processus, y compris le système de supervision des bornes", explique-t-elle. Il est question de suivre les consommations en temps réel et d'optimiser la gestion des dysfonctionnements et réduire les délais d'intervention grâce à une prise en main à distance.

Autre problématique. Les entreprises doivent également tenir compte de l'accès à l'électricité. Interrogée sur les coûts de génie civil liés à l'installation des bornes Muriel Duguay précise : " Une bonne gestion de projet est essentielle pour éviter des dépenses imprévues liées à l'approvisionnement en électricité, ainsi qu'à la distance entre les bornes et les tableaux électriques." Au fait, les détails techniques restent souvent sous-estimés et peuvent freiner la décision d'adopter des véhicules électriques à grande échelle.

Comment mobiliser les collaborateurs dans la transition

Au-delà des aspects économiques et techniques, Christophe Hégron, directeur Etudes et Méthodes chez Kéolis Santé, insiste sur l'importance d'impliquer les collaborateurs pour réussir cette transition. "L'électrification ne doit pas être perçue comme une contrainte, mais comme une opportunité", met-il en perspective. Pour ce faire, Kéolis Santé a opté pour une approche par étapes. Les dirigeants sont les premiers à adopter des véhicules électriques, et ce sont ensuite les collaborateurs volontaires qui, grâce à leurs retours d'expérience, peuvent convaincre le reste de l'équipe.

D'autre part, un argument réside dans les avantages RH. Les véhicules électriques, mieux équipés et plus confortables, sont perçus comme un gage de reconnaissance. Pour les ambulanciers, par exemple, les véhicules électriques sont plus agréables à conduire. En effet, ce type de véhicule est un levier de fidélisation et de recrutement, renforçant l'attractivité de l'entreprise. Certaines entreprises, comme Fatec, ont même mis en place des formations à la conduite électrique pour aider leurs conducteurs à adapter leurs comportements et à optimiser les performances des véhicules.