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Norme WLTP, télématique, plan mobilité : à quoi pensent les fleet managers en 2018?

Publié par Marie-Amélie Fenoll le - mis à jour à
Norme WLTP, télématique, plan mobilité : à quoi pensent les fleet managers en 2018?
© Elnur Amikishiyev

Plan de mobilité, solutions alternatives qui tendent à se développer, télématique, norme WLTP... A quoi pensent les gestionnaires de parc automobile en 2018? Réponses avec le baromètre 2018 de l'Observatoire du véhicule d'entreprise (OVE).

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A l'heure des grandes préoccupations écologiques, 26% des grandes entreprises françaises et 35% des très grandes entreprises françaises se disent confiantes vis-à-vis du potentiel de croissance de leur flotte automobile. Un chiffre plus élevé en moyenne que pour ses voisins européens. Tel est le premier constat du Baromètre 2018 de l'Observatoire du véhicule d'entreprise (OVE)*.

Des solutions alternatives qui ne remplaceront pas les parcs automobiles

Côté mobilité, les grandes et très grandes entreprises ont largement intégré les solutions de mobilité alternatives comme le covoiturage (25% des grandes entreprises françaises et 42% des très grandes entreprises françaises) ou l'autopartage (36% des grandes entreprises françaises et 42% des très grandes entreprises françaises). Dans les faits, le sujet est pris à bras le corps par les grandes entreprises françaises puisqu'elles sont 54% à avoir déjà recours à une de ces alternatives contre 72% pour les très grandes entreprises. Des chiffres légèrement supérieurs à la moyenne européenne (respectivement 43% et 57%).

Et bonne nouvelle, dans les 3 ans à venir, toutes les tailles d'entreprises envisagent d'intégrer dans leurs flottes des énergie alternatives comme les hybrides (30%) et les véhicules électriques (26%).

Néanmoins, ces solutions ne remplaceront pas à terme les flottes d'entreprises ni ne le feront diminuer. Ainsi, seulement 15% des grandes entreprises françaises et 33% des très grandes entreprises françaises se déclarent prêtes à abandonner tout ou une partie de leur parc contre une de ces solutions de mobilité (autopartage, covoiturage ou crédit mobilité). A noter que ces taux sont cependant plus élevés que la moyenne européenne : 13% pour les grandes entreprises et 22% pour les très grandes entreprises.

Mais la question des alternatives au véhicule d'entreprise en propre se pose à l'heure du recrutement des Millenials. Comment attirer les nouveaux talents? Sont cités en premier lieu le covoiturage (à 70%), puis l'autopartage (65%), le crédit mobilité (45%) ou encore le vélo partagé (à 25%).

Seules 14% des grandes et très grandes entreprises ont mis en place un plan de mobilité

"Les gestionnaires de flotte ont réfléchi à l'optimisation des coûts puis au TCO et ils se penchent aujourd'hui sur la question de la mobilité", explique François Piot, président de l'OVE. Autre sujet de taille, la mise en place du plan de mobilité (PDM), anciennement plan de déplacement d'entreprise (PDE) rendu obligatoire depuis début 2018. En janvier, seules 9% des grandes entreprises (100 à 999 salariés) et 22% des très grandes entreprises (1000 salariés et plus) avaient mis en place ce PDM. D'après le baromètre de l'OVE, seules 23% des grandes entreprises françaises ont mis en place un crédit mobilité tout comme 20% des très grandes entreprises de l'Hexagone.

Sur les 14% des grandes et très grandes entreprises françaises ayant mis en place un PDM; 85% ont opté pour le covoiturage, 65% pour le télétravail ("une surprise" pour le président de l'OVE), 60% pour l'autopartage et 55% pour des bureaux partagés. L'abonnement aux transports en commun entièrement pris en charge par l'entreprise arrivant en dernière position (15%). Le cadre législatif devenant plus contraignant (impossibilité de participer à des appels d'offres publics pour les entreprises au-dessus d'une certaine taille), la part des entreprises proposant des solutions de covoiturage et d'autopartage va "mécaniquement augmenter", estime l'OVE.

La LLD demeure le principal mode de financement

La LLD ou location longue durée comme principale mode de financement demeure toujours l'apanage des grandes entreprises (à 60%) et très grandes entreprises (71%). Cependant, la LLD connaît une légère baisse pour les très grandes entreprises (passant de 78% en 2015 à 71% en 2018). Pour l'OVE, cette légère baisse s'explique par le développement des offres de fleet management combiné à un renforcement de l'autofinancement (qui passe de 15% en 2014 à 19% en 2018).

La durée de détention des véhicules d'entreprises est mécaniquement liée à la part des entreprises ayant choisi la LLD. Ainsi, plus le recours à la LLD est important, plus la durée de détention des véhicules est courte. En France, où la LLD est très développée au sein des grandes et très grandes entreprises, la durée de détention moyenne est de 3,7 et 3,6 années sur les grandes et très grandes entreprises. Une durée beaucoup plus faible que pour les entreprises européennes de même taille ( 5,4 et 5 années).

Lire la suite en page 2 : Les tests WLTP font leur entrée dans l'élaboration des var policies des entreprises




Les tests WLTP font leur entrée dans l'élaboration des var policies des entreprises

Alors que la connaissance WLTP va être amenée à se développer dans les années à venir, une part importante des grandes et très grandes entreprises déclarent que leur cars policy sont déjà impactées par ces tests ( respectivement 21% et 33%). Mais le calcul des nouvelles normes en vigueur est encore flou et s'avère complexe à la fois pour les constructeurs et les gestionnaires de flotte. "On observe que le passage de la norme NEDC à la norme WLTP avec option engendrerait une hausse de 15 à 30% de la consommation de carburant", explique avec prudence le président de l'OVE.

Ainsi, le CO2 reste la première donnée prise en compte par les grandes entreprises (74%) et les très grandes entreprises (88%), devant les particules fines (39% pour les très grandes entreprises et 35% pour les grandes entreprises).

Sans surprise, 43% des grandes entreprises françaises et 75% des très grandes entreprises ont intégré au moins une énergie alternative. Vient en premier lieu le véhicule électrique (26% pour les grandes et 60% pour les très grandes entreprises et ), l'hybride (respectivement 28% et 57%) et l'hybride rechargeable (19% et 43%). Les pays les plus avancés en la matière sont aussi les plus matures sur la gestion de flotte en général ainsi que sur la LLD (Pays-Bas, UK et Belgique). La France, se situant aux 5e et 6e rangs sur les 12 pays étudiés.

Le (léger) bond de la télématique pour optimiser les frais de trajets

En ce qui concerne la télématique, seulement 14% des entreprises ont mis en place des outils dans leur flotte. Un taux légèrement plus bas que la moyenne européenne qui est de 19%. Ce taux s'élève à 14% (contre 11% en 2017) pour les grandes entreprises françaises et à 27% (contre 17% en 2017) pour les très grandes entreprises françaises. Parmi les arguments avancés figurent l'optimisation des frais de trajets (81% contre 71% en 2017), la localisation des véhicules à 74% (contre 94% en 2017) ou encore le fait d'améliorer le comportement des conducteurs à 67% (contre 88% en 2017). Mais des freins subsistent selon l'OVE comme la difficulté à mettre en place les process de traitement des données collectées et la peur de la réaction des utilisateurs dans le contexte législatif de la loi RGPD. Or, souligne l'OVE, 1 entreprise sur 3 ayant mis en place des outils de collecte de données reconnaît ne pas avoir informé les conducteurs concernés.

En ce qui concerne le risque routier qui représente la première cause de décès en entreprise, près de 50% des entreprises possédant une flotte de plus de 50 véhicules déclarent ne pas avoir mis en place de plan de prévention du risque routier.

Il reste encore des sources d'économies à exploiter, estime l'OVE. Car, d'une façon générale, 63% des entreprises interrogées déclarent ne pas avoir mis en place de plan d'action pour améliorer la gestion de leur flotte (33% pour les entreprises de 1000 salariés et plus). Or, comme le rappelle le président de l'OVE "on estime que les dépenses relatives à la flotte d'entreprise représente le deuxième poste d'exploitation des entreprises au même niveau que l'immobilier et juste après la masse salariale".

*Méthodologie du Baromètre OVE - CSA : En France l'enquête a été menée par CSA Research entre le 15 janvier et le 6 février 2018 par le biais d'interviews téléphoniques auprès de 303 entreprises dont la flotte inclut au moins 10 véhicules. Ceux-ci comprennent les véhicules particuliers et les véhicules utilitaires légers. Le panel est composé notamment de 27% d'entreprises de 100 à 999 salariés (dites grandes entreprises) et 20% d'entreprises de plus de 1000 salariés (dites très grandes entreprises). En Europe, l'enquête a été menée dans les mêmes conditions auprès de 3718 entreprises dans 12 pays (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République Tchèque, Royaume-Uni, Suisse) dont la flotte inclut au moins 10 véhicules.

 
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