Cas pratique : Effets de la taxe incitative et projection des coûts sur les VU
Depuis le 1er mars 2025, une taxe annuelle "incitative" est entrée en vigueur afin d'encourager les entreprises à accélérer le renouvellement de leurs véhicules thermiques au profit de modèles à faibles émissions (VFE). Ses effets financiers peuvent rapidement devenir significatifs pour les entreprises. Julien Bou Abboud, cofondateur et COO de Nelson nous partage un exemple de simulation des coûts sur le segment des VU. Instructif.

Le calcul de cette taxe peut s'avérer complexe pour les gestionnaires de flotte, en particulier dans les secteurs de la logistique, du BTP, ainsi que dans les activités de maintenance et d'intervention car ces entreprises disposent souvent d'un parc majoritairement composé de véhicules utilitaires (VU). Pour ces types de véhicules, le calcul de la taxe repose sur des coefficients de majoration spécifiques. Ce calcul prend en compte plusieurs facteurs, notamment le niveau d'émission des véhicules :
- Les véhicules utilitaires légers à faible émission comptent pour 2, soit une majoration de 100 % ;
- Ceux à très faible émission comptent pour 2,5, soit une majoration de 150 %.
"Il est donc crucial que les entreprises prennent en compte ces éléments pour anticiper les impacts financiers et adapter leur stratégie de transition énergétique", explique Julien Bou Abboud, cofondateur et COO de Nelson
Focus sur les flottes utilitaires
Afin de mieux appréhender les enjeux de cette taxe, voici un cas concret de projection à l'horizon 2030, illustrant les effets de la taxe sur les entreprises en l'absence de plan d'action. Le COO de Nelson a retenu les hypothèses de calcul suivantes:
- Total de véhicules de la flotte : 800 véhicules, dont 700 Véhicules utilitaires (VU) et 100 Véhicules particuliers (VP)
- Nombre actuel de véhicules à faibles émissions : Véhicules particuliers (VP) : 50 véhicules et Véhicules utilitaires (VU) : 10 véhicules
Projections de renouvellement sur les trois prochaines années :
- Véhicules utilitaires (VU) à faibles émissions : de 5 à 10 % de renouvellement, soit environ 35 à 70 véhicules par an.
-Véhicules particuliers (VP) à faibles émissions : de 25 à 30 % de renouvellement, soit environ 25 à 30 véhicules par an.
- Financement : LLD (Location Longue Durée) sur 4 ans
"Comme on peut le voir, en ce qui concerne les véhicules utilitaires, le renouvellement resterait plus modéré, avec des taux d'intégration de véhicules à faibles émissions encore en croissance. Cela indique une transition plus lente dans ce segment, lié aux spécificités des véhicules utilitaires et à l'adaptation aux exigences d'autonomie et de capacité. Sur ce postulat, on visualise ici l'impact budgétaire de ce retard de verdissement : de 20 000 € en 2025, la sanction grimpe à près de 130 000 € en 2027, pour atteindre 265 000 € en 2030 si aucune amélioration significative n'est observée", décrypte le COO de la plateforme Nelson qui accompagne les entreprises dans l'électrification des flottes d'entreprises.
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