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Au coeur des achats du ministère de l'Intérieur, interview de Frédéric Clowez

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Au coeur des achats du ministère de l'Intérieur, interview de Frédéric Clowez

Dans une organisation complexe et un contexte mouvant, Frédéric Clowez, sous-directeur de l'achat et du suivi de l'exécution des marchés au sein du ministère de l'Intérieur dresse les enjeux et les atouts de sa stratégie achats.

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Présentez-nous votre direction achats en quelques mots...

Ma direction s'appelle la SDASEM pour Sous-direction de l'achat et du suivi de l'exécution des marchés. C'est une des trois sous-directions du service de l'achat, de l'innovation et de la logistique (SAILMI), service de la DEPAFI (direction de l'évaluation de la performance, des achats et des finances) du ministère de l'Intérieur. Nous sommes en charge de l'ensemble des marchés de l'administration centrale du ministère de l'Intérieur. C'est en quelque sorte le coeur du réacteur des achats du ministère de l'Intérieur.

Concrètement, nos 80 agents sont en charge des procédures que nous suivons depuis le cahier des charges jusqu'à la fin des marchés qui sont en moyenne d'une durée de quatre ans. Nous gérons toute la durée de vie du marché comme les révisions de prix, les modifications de sous-traitance, les cessions de créances, etc.

Quels sont les besoins spécifiques de vos clients internes?

Nous travaillons pour 17 donneurs d'ordre qui représentent l'ensemble des directions du ministère de l'Intérieur comme, par exemple, la gendarmerie nationale, la police nationale, la sécurité civile, la direction générale des étrangers en France, la direction de la modernisation de l'administration territoriale (DMAT) ou encore la sécurité routière. Cela représente une grande diversité d'acteurs et de besoins entre les élections, les centres d'accueil de demandeurs d'asile, les armes et munitions, les systèmes d'information, les radars mobiles ou embarqués....etc... Les sujets à fort contenu technologique se sont également multipliés (réseaux de télécommunication, systèmes d'informations, drônes, caméras piétons, caméras embarquées, surveillance aérienne,...). Nous avons également de petites équipes dédiées à certains métiers spécifiques et positionnées auprès des services opérationnels ou techniques, comme l'informatique/télécom, la sécurité civile, la sécurité routière ou la police scientifique.

Comment travaillez-vous avec la DAE (direction des achats de l'Etat) ?

Le ministère de l'Intérieur est, en volume, le deuxième acheteur après le ministère des Armées. C'est pourquoi la DAE nous confie l'organisation d'un nombre croissant de marchés interministériels. Ainsi, sur les 761 marchés actifs mis en place par le SAILMI, 211 sont interministériels (et 116 sont portés par le ministère de l'Intérieur).

Comment organisez-vous vos achats ?

D'une façon générale, nous devons identifier la meilleure solution possible pour nos clients internes (ou externes, pour les autres ministères), soit via un marché existant à l'échelle interministérielle, ou déjà passé par un autre ministère (ex : ministère des Armées). Mais nous faisons appel également aux centrales d'achats comme l'Ugap, la NSPA qui est la centrale d'achats de l'OTAN, ou encore via le réseau des acteurs hospitaliers d'Ile de France (le Resah IDF) , dans le cadre de la crise Covid.

Parlons chiffres... Quel est votre budget achats ?

Le budget achats du ministère de l'Intérieur est de quatre milliards d'euros annuel. Notre direction gère entre 120 et 150 procédures par an et 761 marchés actifs. Nous gérons également environ 1000 actes administratifs par an (cessions de créances pour les entreprises, révisions de prix, ...).

Quels sont vos plus gros marchés ?

En 2021, cinq de nos plus gros marchés représentaient plus de 60 millions d'euros chacun. Trois de ces marchés concernent l'informatique et les télécommunications (ex : marchés interministériels de téléphonie fixe et de téléphonie mobile). Un autre marché important est celui des véhicules blindés de maintien de l'ordre, pour la gendarmerie nationale. Dernièrement, les forces de sécurité intérieure ont pu bénéficier du plan de relance du gouvernement et, là où, en moyenne annuelle, nous pouvions commander environ 5000 véhicules, nous en avons commandé 11000 en 2021. L'immense majorité est constituée de véhicules légers, mais certains sont plus spécialisés ou emblématiques comme les Renault Alpine qui sont des véhicules rapides d'intervention.

Enfin, nous passerons prochainement un marché de près de 72 millions d'euros auprès des "voyagistes". Cela concerne l'ensemble des déplacements professionnels de tous les agents du ministère de l'Intérieur ou encore l'envoi de moyens humains à l'étranger (par exemple, pour la sécurité civile lorsque la France accorde son aide à un pays victime d'une catastrophe naturelle ou industrielle).

Quels sont vos objectifs à court et moyen terme ?

Nous avons les objectifs, classiques, de tout service achat : économiques, en obtenant le meilleur rapport qualité-prix pour nos services-clients, juridique, en limitant le nombre de contentieux et, a fortiori, de procédures annulées et calendaires, en menant à bien nos procédures dans des délais raisonnables, ce qui suppose d'éviter le plus possible les marchés infructueux. Ainsi, nous progressons puisque de 19 marchés jugés infructueux en 2018, nous sommes passés à seulement six en 2020.

Au plan économique, la création du SAILMI, grand service achat du ministère de l'Intérieur, avait pour objectif de massifier nos achats, avec à la clé un objectif de rationalisation des coûts et d'économies d'échelle. Notre objectif en 2021 se situait à 40M€, et nous l'avons atteint, dans un contexte pourtant difficile.

 
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