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Guerre en ukraine : les risques de pénuries s'accentuent

Publié par Lisa Henry le - mis à jour à
Guerre en ukraine : les risques de pénuries s'accentuent

La guerre qui oppose l'Ukraine et la Russie représente un risque fort pour les supply chain dans toute l'Europe. Les prix de l'énergie flambent, et les menaces de Vladimir Poutine d'arrêter de fournir l'UE n'arrangent pas une situation déjà critique.

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Le conflit qui oppose l'Ukraine et la Russie a un impact important sur la supply chain dans toute l'Europe. L'agence Kyu, qui avait déjà évoqué la situation géopolitique dans son baromètre des risques supply publié en février dernier, revient sur les points spécifiques qui de la guerre qui sévit à l'Est.

Le premier domaine particulièrement impacté par cette guerre est l'énergie. En effet, l'Europe est dépendante du gaz Russe qui représente 40% de ses approvisionnements. La hausse actuelle des cours, voire la diminution potentielle des volumes fournis par la Russie, pourrait aboutir à l'arrêt de l'activité de nombre d'entreprises. Celle-ci pourrait être causée par leur incapacité à reporter les surcoûts ou par un manque de ressources énergétiques disponibles.

Selon les experts Kyu : "Certaines entreprises seront sans nul doute sévèrement touchées et devront mettre fin à leur activité si les Etats ne viennent pas à leur secours." Le prix du baril fait l'objet de spéculations intenses et dépasse les 100$, entraînant des surcoûts dans tous les secteurs, notamment celui du transport. Cette hausse des coûts de l'énergie va accroître une inflation déjà record qui risque d'entraîner une baisse de la consommation et limiter la reprise de la croissance sur laquelle comptait de nombreux pays pour éviter la récession.

Les pénuries de matières, de mal en pis

Le secteur industriel quant à lui connaît d'importantes hausses des coûts des matières premières, notamment des métaux, la Russie et l'Ukraine étant parmi les premiers exportateurs de minerais de fer et de fonte vers l'Europe. En particulier, le bassin du Donbass qui concentre l'activité sidérurgique du pays. Les sanctions contre la Russie devraient entraîner, selon les experts Kyu, une hausse des cours de l'aluminium, du cuivre et du platine; matériaux qu'il va falloir aller sourcer ailleurs.

Plus critique encore, le titane, matière essentielle dans l'aéronautique, pourrait faire défaut au secteur car l'entreprise russe Vsmpo-Avisma produit 30% du titane mondial dont une large partie en Ukraine et approvisionne notamment 65% des besoins d'Airbus.

D'autres matières premières vont venir à manquer à certains industriels. Le néon ukrainien dont dépendent les fabricants de puces déjà largement sous capacitaires, ou encore le lithium dont l'Ukraine est la plus importante réserve d'Europe.

Ces pénuries pourraient avoir un impact plus important sur certaines industries, comme l'automobile qui conduit actuellement un virage à marche forcée vers l'électrique et qui subit d'ores et déjà une pénurie majeure de semi-conducteurs. C'est d'ailleurs déjà le cas en Allemagne où deux usines Volkswagen vont devoir fermer à cause de l'arrêt de l'activité de certains de leurs fournisseurs en Ukraine.

Un autre point mis en exergue dans le baromètre de l'agence Kyu: la crise logistique actuelle qui pourrait se renforcer si le trafic ferroviaire entre la Chine et l'Europe venait à être stoppé. Celui-ci a considérablement crû depuis 2019 et représente pour de nombreuses entreprises aujourd'hui une voie alternative majeure.

Le risque cyber accentué

Dans le nouveau contexte de guerre hybride, les supply chain du monde entier pourraient subir une attaque cyber de grande ampleur, similaire à Not Petya en 2017 qui était déjà d'origine Russe et visait à déstabiliser le gouvernement ukrainien. Cette attaque avait touché de très nombreuses entreprises comme Saint-Gobain, le laboratoire américain Merk ou encore le géant du transport Maersk pour un coût total avoisinant les huit milliards de dollars.

 
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