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"La démondialisation se traduit par l'essor du friendshoring qui fait croître la demande en matières premières"

Publié par Geoffroy Framery le - mis à jour à
'La démondialisation se traduit par l'essor du friendshoring qui fait croître la demande en matières premières'

À retrouver chaque lundi matin sur le site de Décision Achats, un point sur les achats de matières premières par Olivier Lechevalier, cofondateur de DeftHedge.

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Qu'observe-t-on sur les marchés ?

Les dernières semaines et mois ont montré que nous sommes face à un cycle haussier des matières premières qui s'explique par la conjonction de plusieurs facteurs :

- Une augmentation de la demande qui intervient de manière concomitante avec un resserrement de l'offre

- Le processus de démondialisation qui se traduit par le bond du friendshoring (rapatrier les centres de production vers des pays amicaux) et qui fait croître la demande en matières premières de base (comme les métaux industriels)

- Le processus de transformation structurelle de l'économie vers le bas carbone

- L'inflation structurelle qui se situe entre 4 et 5 % et alimente la demande en actifs réels (traditionnellement, les matières premières sont considérées comme un bon rempart contre l'inflation)

- La baisse du dollar et Le rebond possible de l'inflation via les prix de l'énergie à la suite de la décision de l'OPEP + de réduire la production de pétrole

- La baisse des investissements en raison de l'accroissement des contraintes (ESG, en particulier) et du stress de liquidité (hausse du coût du capital, accès restreint au crédit).

À ce stade, il est difficile de savoir combien de temps va durer le cycle de hausse des matières premières. Sa durée va dépendre de trois éléments :

- Le retour à la hausse des CAPEX (ce qui va prendre du temps)

- La durée d'inadéquation entre la demande croissante et l'offre inélastique

- Historiquement, ce type de déséquilibre prend des années à se résorber

Quelles conséquences pour les entreprises ?

Depuis déjà un ou deux ans, les entreprises ont bien compris qu'elles étaient confrontées à un nouveau cycle de hausse des matières premières. La crise énergétique est bien évidemment le meilleur symbole des contraintes pesant sur ce segment de marché. Mais plus fondamentalement, cela fait déjà un moment que les métaux industriels ne cessent de monter. Elles ont déjà intégré cela dans le processus de production et ont commencé à le répercuter sur les prix. Pour certaines matières premières plus rares que d'autres, l'enjeu dans les années à venir va être d'avoir accès à l'offre. Ce ne sera pas aisé, particulièrement pour le cuivre qui est essentiel dans le cadre de l'électrification de l'économie mais dont l'offre est par nature déficitaire.

Quels sont selon vous les points de vigilance à surveiller ?

À court et à moyen terme, il faudra surveiller de près toutes les mesures prises éventuellement pour réindustrialiser - ce qui implique aussi de sécuriser les chaînes d'approvisionnement et l'accès aux matières premières. Pour l'instant, l'Europe n'apparaît pas en position de force. Avec un coût de l'énergie qui est comparativement plus élevé qu'ailleurs, l'Inflation Reduction Act aux États-Unis, et la fin des quotas gratuits de carbone liés à la mise en place du mécanisme carbone aux frontières, les emplois dans le secteur industriel européen sont menacés. S'ajoute à cela aucune stratégie viable pour sécuriser les chaînes d'approvisionnement. Ça risque d'être compliqué.


 
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