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Que penser du financement locatif pour le secteur public ?

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Que penser du financement locatif pour le secteur public ?
© zapp2photo - stock.adobe.com

Louer et payer à l'usage plutôt qu'acheter de manière définitive. Une stratégie qui implique de se projeter à moyen-long terme et d'envisager l'investissement en coût complet, mais qui pourrait être plus profitable tant au niveau économique qu'écologique.

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La question d'utiliser le levier du financement locatif plutôt que de procéder à des achats secs se pose de plus en plus dans la sphère publique. Le recours à ce nouveau type de financement au sein des collectivités et des établissements publics, notamment des établissements de santé qui ont un besoin d'équipements et de renouvellement de ces équipements importants, fait son chemin. Il faut dire que le modèle est séduisant dans le contexte socio-économique qui est le nôtre actuellement. Évolution accélérée des technologies, budgets contraints et nécessité d'innover en permanence, constituent autant de raisons objectives de remettre en cause la façon d'investir des organismes publics.

La location reste le plus "indolore"

"À l'Etablissement français du sang, comme bon nombre d'établissements publics, nous sommes de plus en plus contraints financièrement. Chaque année, lors de l'élaboration budgétaire, nous sommes obligés d'arbitrer entre achat direct ou location. De plus en plus souvent, le choix se porte sur de la location qui reste plus "indolore" sur nos finances. Cela permet de lisser le coût sur plusieurs années", explique Olivier Fraissinet, responsable de la commande publique à l'ESF.

Les achats publics sont majoritairement constitués d'achats de fournitures, de services ou de travaux, or un grand nombre de familles d'achats peut tout à fait s'adapter au modèle de financement locatif. C'est déjà le cas pour les parcs informatiques, les téléphones et imprimantes, un certain nombre d'équipements médicaux, etc. Et cela pourrait s'étendre à bien d'autres produits. "À l'ESF, nous utilisons beaucoup la location pour nos équipements médicaux (machines de prélèvement, analyses), notre parc de voitures (en LLD) ou bien encore pour, par exemple, les machines de distribution de café. Cela permet de suivre l'évolution des équipements et d'avoir, tous les 4 ans, un équipement renouvelé et à la pointe de la technologie", souligne Olivier Fraissinet.

Pour l'UGAP cela ne fait aucun doute, l'intérêt du modèle est réel. C'est pourquoi la centrale d'achats public a déployé, à l'issue d'une procédure d'appels d'offres, une offre de financement locatif qui rend l'ensemble de son catalogue accessible à la location via la société Rigby Capital. Depuis le lancement de cette offre, la demande ne cesse d'augmenter, notamment de la part des établissements de santé. "70 % de nos dossiers de financement locatifs proviennent des hôpitaux et 60 % concernent des équipements médicaux. Nous avons aussi financé des flottes d'ambulances", indique Sébastien Taupiac, directeur santé à l'UGAP.

Pourquoi cette tendance à la location plutôt qu'à l'achat ?

Tout d'abord parce que l'argent n'est pas cher. On va plus naturellement vers ce modèle de financement lorsque les taux sont bas. "La deuxième raison est l'impact du digital qui accélère encore l'obsolescence des matériels : les normes, les modes de consommation, les aspects sécuritaires évoluent très vite. On ne peut plus garder un matériel 10 ans aujourd'hui", insiste Sébastien Taupins. Le troisième levier qui permet à ce modèle de trouver de plus en plus écho dans la sphère publique est que le secteur a un énorme enjeu d'attractivité.

"Aujourd'hui, un décideur public doit répondre à deux enjeux d'attractivité : le service public doit être attractif pour le client/patient/citoyen selon l'organisme que vous représentez, ET pour les personnes qui travaillent pour ce service public", explique encore Sébastien Taupiac.

La nécessité d'être toujours au meilleur niveau technologique, "up tu date" pour l'anglicisme, impose au secteur public d'avoir la capacité à être en temps réel sur l'offre et remet en cause la logique très franco-française de la propriété. "Le coût de la location est souvent en 'coût complet'. C'est-à-dire que cela inclut la fourniture (consommables et machine) et les services (maintenance) et dans une logique achat, cela fait sens", estime Olivier Fraissinet.

"De plus, dans le cadre de ces contrats de location, l'autre avantage est que cela permet potentiellement de reporter à plus tard l'achat, et donc, le coût de l'investissement. Enfin, si jamais l'acheteur n'est pas intéressé par l'équipement, il peut très bien demander au prestataire de le reprendre au terme de la convention. Ce qui garantit fluidité et souplesse pour l'entité publique." C'est donc un moyen d'avoir accès à la modernité sans créer de ligne de crédit supplémentaire d'un point de vue comptable.

Cela permet à l'entité publique de s'inscrire dès le départ dans une logique de dépenses dont la durée est forcément limitée et connue à l'avance, alors qu'en pleine propriété, les coûts varient beaucoup plus qu'on ne le pense et n'offrent pas de vision budgétaire précise.

Lire la suite en page 2 : Des freins de taille persistent - Le changement, c'est maintenant ?


 
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