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Rex achats publics: « Vers un modèle ultramarin de commande publique stratégique »

Confrontée à des contraintes logistiques, juridiques et économiques propres à son insularité, la Région Guadeloupe transforme en profondeur sa stratégie achats. Entre sécurisation, développement durable et coopération, l'approche se veut pragmatique et structurante. Rencontre avec Johanna Tendon, directrice des affaires juridiques, des assemblées et des achats publics de la Région Guadeloupe qui revient dans cette première partie d'interview sur les spécificités de l'ultramarin. Instructif.

Publié par Geoffroy Framery le - mis à jour à
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Rex achats publics: « Vers un modèle ultramarin de commande publique stratégique »
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BTP, énergie, transports scolaires, numérique : les segments gérés par la Région Guadeloupe couvrent les secteurs les plus critiques pour le développement du territoire. Ces marchés, soumis à des tensions structurelles - délais d'acheminement, volatilité des prix, rareté des offres locales - nécessitent une gestion fine et anticipative. « Chaque ralentissement de la commande publique a un impact direct sur l'économie locale », rappelle Johanna Tendon, directrice des affaires juridiques, des assemblées et des achats publics de la Région Guadeloupe

Une stratégie achats ancrée dans les réalités ultramarines

La stratégie régionale, appuyée par une politique achats en cours de formalisation pour 2025, s'organise autour de quatre piliers : sécurisation juridique, optimisation économique, montée en compétences et achats durables. L'objectif ? Renforcer la résilience de la commande publique face aux aléas structurels et climatiques.

Un rôle central de la commande publique dans le développement du tissu économique local

La commande publique représente jusqu'à 20 % du PIB guadeloupéen. Une dépendance assumée, considérée comme un levier d'action pour impulser l'activité économique, soutenir l'emploi local et orienter les investissements vers des projets durables. Mais elle impose d'adapter les outils hexagonaux du droit de la commande publique aux réalités locales.

« Nous devons adapter la commande publique à nos réalités insulaires pour en faire un levier d'opportunités. Les outils du code de la commande publique, souvent conçus pour la France continentale, ne prennent pas suffisamment en compte nos aléas logistiques, climatiques ou économiques. Cette inadéquation crée une insécurité juridique et opérationnelle que nous devons réduire en contextualisant nos clauses et nos stratégies contractuelles. C'est moins un problème de droit qu'un problème d'interprétation et d'opérationnalisation dans un territoire spécifique tel que le nôtre », Johanna Tendon, directrice des affaires juridiques, des assemblées et des achats publics de la Région Guadeloupe

Le coût global d'achat y est également plus complexe à maîtriser. Il intègre le fret, les risques climatiques, la conformité réglementaire et les tensions internationales sur les matières premières. Pour y répondre, la collectivité privilégie une approche en coût total de possession (TCO), intégrant logistique, impact environnemental et social.

Des leviers d'adaptation opérationnels

Face aux contraintes de l'insularité, plusieurs mesures concrètes ont été mises en oeuvre : planification pluriannuelle, clauses de révision adaptées, sourcing renforcé en amont, diversification des fournisseurs, mais aussi création de postes de contract managers pour mieux suivre l'exécution. Les « Rendez-vous du Monde Économique » organisés localement permettent un dialogue direct avec les entreprises, facilitant l'ajustement des DCE aux capacités réelles du tissu local.

Un SBA ultramarin 2.0 est en cours de formalisation, en articulation étroite avec notre SPASER 2025, intégrant ces spécificités dans une politique publique structurante.


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