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DossierComment mesurer la valeur créée par les achats responsables et durables

Publié par Morgane Coquais le

2 - Les achats responsables et durables, un levier pour réduire les coûts

Une fois la direction achats arrivée à maturité en matière d'ARD, le TCO va revenir à une structure de coût "classique", composée de 5 catégories à l'intérieur desquelles se retrouveront les gisements d'économies.

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Le modèle de TCO proposé comporte donc six catégories. Il constitue une étape à la responsabilisation de la fonction achats. Le poids de cette catégorie "responsabilité" est relatif au niveau de maturité de la politique RSE adoptée par l'entreprise, plus particulièrement par sa direction des achats.

Passer des achats classiques aux ARD - autrement dit contribuer à l'éco-conception des produits et processus préservant l'environnement et la santé publique, sous-traiter à des ESAT/EA, appliquer et faire appliquer (chez les fournisseurs) des conditions de travail décentes et respectueuses des principes énoncés dans le Global Compact, entre autres actions - va permettre de réduire sensiblement, voire de supprimer cette catégorie de coût. Les montants de cette dernière peuvent, en effet, s'avérer importants : voir l'exemple de Pepsico, qui a dû retirer du marché en 2006 ses bouteilles achetées au Mexique car elles contenaient un taux de plomb trop élevé. Le coût de l'amende : 1 M$, hors préjudice lié à l'altération de l'image.

Le TCO des ARD va alors progressivement revenir vers la structure de coût "classique", basée sur le cycle de vie du produit, bien ou service.

Utiliser, transformer, réutiliser...

Le deuxième axe de réduction et d'optimisation des coûts se situe à l'intérieur même de chacune des autres catégories du TCO. Des partis pris techniques ou de production auront des effets positifs sur les objectifs sociaux et environnementaux et feront baisser la facture globale du produit, bien ou service tout au long de son cycle de vie.

Ces choix, portés par les ARD, concernent les nouvelles filières (économie circulaire, économie de fonctionnalité, etc.), créées pour répondre aux valeurs sociétales d'aujourd'hui dans une logique de partage de la création de valeur pour toutes les parties prenantes.

Prenons l'exemple de la recyclabilité/réutilisation : l'acheteur, en privilégiant des techniques efficientes grâce à un choix judicieux de matière première recyclable/recyclée, à une moindre consommation de celle-ci, à un processus de fabrication permettant non seulement une baisse de production des déchets ultimes et des résidus, mais également le recyclage, ou la réutilisation des déchets résultants, va générer une création de valeur, qui doit bien entendu tenir compte des augmentations potentielles des prix de la matière première "verte" et du surcoût éventuel lié à un processus de fabrication adéquat. Celle-ci se matérialise par une baisse du coût d'achat fournisseur liée à la diminution des volumes d'achats de matière première, une réduction des coûts de fabrication liée à la baisse de production de déchets ultimes et donc de traitement de ces derniers, ainsi que par une nouvelle ressource : les déchets réutilisables/recyclables/recyclés utilisés pour les besoins propres de l'entreprise ou vendus comme matière première à d'autres entreprises.

Il s'agit ni plus ni moins de l'application du principe fondamental de l'économie circulaire : utiliser, transformer et réutiliser le minimum de ressources. On est bien dans l'esprit "rien ne se perd, tout se transforme" ou encore "waste is food".

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