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L'été de tous les dangers : hausse du prix des matières premières agricoles et possible dévaluation du yuan chinois

Publié par Marie-Amélie Fenoll le - mis à jour à
L'été de tous les dangers : hausse du prix des matières premières agricoles et possible dévaluation du yuan chinois
© Andy Müh - stock.adobe.com

Hausse du prix des matières premières agricoles en raison des conditions climatiques, rumeurs dans les salles de marché sur la possibilité d'une dévaluation du yuan chinois (comme en août 2015), ... les semaines s'annoncent critiques. Comment y faire face? Explications d'Olivier Lechevalier, confondateur de Defthedge.

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Qu'observe-t-on sur les marchés ?

Il y a un retour à la hausse de plusieurs matières premières, en particulier les matières premières agricoles. En cause : les conditions climatiques. Ainsi, les prix du riz ont atteint leur plus haut niveau depuis deux ans alors que les problèmes d'approvisionnement liés à El Nino s'intensifient et que les importateurs s'approvisionnent en denrées alimentaires vitales. On observe une tendance similaire au niveau de l'huile d'olive. Le prix de gros continue d'augmenter. Il a atteint un nouveau record historique la semaine dernière à 7000 dollars la tonne (environ 6280 euros). Cela s'explique en grande partie par la sécheresse extrême qui a sévit en Espagne et qui a nuit aux récoltes. A long terme, il est évident que le prix des céréales et de la plupart des matières premières agricoles va être poussé à la hausse du fait du changement climatique. Au niveau de l'énergie, la semaine a été plutôt bonne pour le pétrole, même si les prix restent en situation de range avec d'importantes résistances techniques en vue. Autrement dit, on ne perçoit pas une poussée importante des prix à court terme. La hausse des dernières séances s'explique essentiellement par deux facteurs : le marché est en situation de déficit d'offre depuis le début du mois de juin (baisse de la production en Arabie Saoudite) et les investisseurs anticipent une reconstitution des stocks dans les mois à venir. La médiocre reprise économique en Chine (déflation, demande intérieure à la traîne et rumeurs de dévaluation du yuan) limite cependant le potentiel de hausse du pétrole, selon nous.

Quelles sont les conséquences pour les entreprises ?

Le manque de visibilité à court terme est le problème principal pour les entreprises. A long terme, les tendances sont assez évidentes à déceler. On sait par exemple que les productions agricoles vont être pénalisées par le changement climatique en cours, ce qui va tendanciellement pousser les cours à la hausse. En revanche, il y a toujours une grande incertitude à court terme sur l'évolution de la conjoncture chinoise (la demande chinoise reste un moteur d'évolution majeur des matières premières). S'ajoutent à cela les incertitudes concernant une éventuelle récession américaine qui est annoncée depuis plus d'un an mais qui tarde à se matérialiser. Pour naviguer dans cet environnement, les entreprises doivent absolument envisager des scénarios alternatifs à leur scénario central (ou au scénario central des analystes), ce qui implique évidemment d'adopter une bonne stratégie de couverture.

Quels sont selon vous les points de vigilance à surveiller ?

Il y a des rumeurs importantes dans les salles de marché sur la possibilité d'une dévaluation du yuan chinois (comme en août 2015). Cela nous paraît improbable car cela entraînerait une hausse de la fuite des capitaux. Mais c'est envisagé par beaucoup d'analystes et si, toutefois, cela devait se matérialiser il y aurait beaucoup de remous sur tous les segments de marché, y compris les matières premières (non pas parce qu'il y a certains contrats libellés en yuan mais plus parce que la Chine reste l'alpha et l'oméga du marché des matières premières).

 
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