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Le design thinking au sein des achats... et le chemin à parcourir

Publié par MATHIEU NEU le | Mis à jour le
Le design thinking au sein des achats... et le chemin à parcourir
© lvnl - Fotolia

Le design thinking - ou l'art d'insuffler une nouvelle démarche dans ses pratiques - concerne directement les achats. Pourtant, une telle approche reste assez rare, qu'il s'agisse d'innovations relatives aux produits, aux solutions ou aux méthodes employées.

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"Une direction achats doit surprendre", répétait un ancien directeur achats de Sanofi. Si de nombreux collaborateurs en entreprise partagent aisément cette idée, les moyens d'y parvenir restent complexes. L'événement organisé la semaine passée par le CNA, à Paris, s'est focalisé sur la notion de design thinking au sein des achats et a mis en lumière les chemins qu'il reste à parcourir en la matière.

"Le design thinking, c'est réaliser des prototypes pour expérimenter une idée. C'est créer un droit à l'erreur puisque le prototype est destiné à être amélioré", définissait Claudia Kotchka, VP Innovation et de la stratégie Design chez Procter & Gamble. L'expérimentation et le droit à l'erreur comme passerelle vers la créativité et de nouvelles sources de valeur ajoutée est précisément l'idée phare défendue par Lionel Muller, président du cabinet de conseil spécialisé dans l'optimisation de la marge opérationnelle Kepler et co-animateur de l'événement.

Cette société a mené en 2018 une étude sur ce sujet en partenariat avec le CNA. Les conclusions soulignent que pour 85 % des interrogés, la direction achats de leur entreprise se montre créative. Pourtant, ils ne sont que 18 % à estimer que les démarches en la matière sont réellement satisfaisantes. 67 % des personnes n'ont pas ou peu entendu parler de la notion de design thinking, 25% en connaissent les grands principes, et seuls 8 % disent en maîtriser l'approche.

Repenser son métier

La compréhension du besoin, le prototypage et la transversalité (intérêt multi-métiers) forment les 3 piliers essentiels d'une telle démarche dans laquelle la fonction achats permet d'aiguiller les idées évoquées vers une évolution plus efficace et innovante. "Regrouper les professionnels de services différents et les faire réfléchir en mode start-up est la base du processus", indique Lionel Muller. Plus en aval, "mettre l'accent lors d'un POC (Proof of concept) sur les allers-retours non nécessaires entre collaborateurs permet un apprentissage de nouvelles méthodes de gestion de projets à acquérir. Entre les professionnels concernés, on s'envoie dans ces cas une multitude d'emails pour valider des parties de projet, alors que l'essentiel de ces échanges est inutile", ajoute-t-il.

L'objectif d'une telle approche innovante peut être d'augmenter les économies réalisées, de mieux travailler ensemble, de dynamiser l'innovation, de mieux utiliser de nouvelles technologies. Potentiellement, le design thinking permet également de s'ouvrir à de nouveaux horizons, de mettre sur pied un nouveau business model, de passer de l'achat de produits à l'achat d'usage.

Pour Lionel Muller, l'environnement est aujourd'hui propice à ce type d'évolution des pratiques, en raison de l'appétence pour l'expérimentation existante chez les jeunes générations de travailleurs évoluant dans un monde familiarisé avec l'innovation. Par ailleurs, les cycles de produits s'accélèrent, de nouveaux écosystèmes se développent, et l'accès à des solutions digitales qui facilitent les tests à effectuer forme le terreau des nouvelles approches.


 
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