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Fleet manager: vers une fonction à 360°

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Fleet manager: vers une fonction à 360°

Déjà sommés de maîtriser le sacro-saint TCO, les fleet managers doivent désormais s'imposer comme des acteurs-clés de la réduction des coûts au sein de leur entreprise. Quitte à revoir de A à Z la mobilité de leurs collaborateurs.

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S'il y a bien une fonction support qui connaît une montée en professionnalisation sans précédent, c'est sans aucun doute celle de fleet manager. Tous les experts sont unanimes sur ce point. "Avant, on demandait aux gestionnaires de flotte de savoir piloter leur parc au quotidien. Maintenant, ils doivent aussi s'imposer comme des acteurs-clés de la réduction des coûts en interne", rappelle Catherine Milne, responsable consulting chez LeasePlan.

Un avis partagé par Amandine Verdasca, consultante au sein du cabinet de conseil Aficar: "Dans les entreprises du secteur tertiaire, le parc auto s'impose souvent comme le deuxième poste de dépenses après les salaires. C'est dire si en période de crise, les projecteurs sont toujours plus braqués sur les fleet managers, afin qu'ils emploient les grands moyens pour contenir de tels coûts."

Les fleet managers eux-mêmes sont les premiers à partager ce constat. À l'instar de Sébastien Legillon, chef du service patrimoine mobilier à la Métropole européenne de Lille: "Mon métier s'étoffe, se complexifie. J'ai désormais comme directive en interne d'être moins dans l'opérationnel pour me recentrer sur un pilotage plus fin des coûts. Un challenge que nous avons relevé ces dernières années, en passant d'une gestion en mode "atelier", uniquement technique, à une véritable gestion de parc orientée sur la recherche d'économies."

Des synergies en interne pour maîtriser le TCO de son parc

Le métier de fleet manager suppose désormais d'avoir une vision plus stratégique et globale des enjeux économiques, sociaux, fiscaux et environnementaux de l'entreprise. "Ce qui nécessite déjà de travailler en collaboration plus rapprochée avec les autres directions, finance, achats et RH", indique Amandine Verdasca (Aficar).

C'est d'ailleurs la mission que s'est fixée Yves Dinclaux, responsable de parc chez Maïsadour, acteur majeur de l'agroalimentaire: "En 2016, mon objectif sera de travailler davantage en transversal avec les différents services et intervenants-clés en interne pour entraîner de meilleures synergies et optimiser le travail de chacun." Pourtant, la mise en oeuvre d'une telle collaboration rapprochée est loin d'être une mince affaire. "Certes, on évolue progressivement vers une meilleure coordination en interne, mais celle-ci est loin d'être optimale et systématique", note Matthieu Blaise, manager au sein du cabinet Cristal Décisions. Et d'analyser: "C'est un peu comme la fonction achats il y a 20 ans, qui commençait tout juste à sortir du placard. Les fleet managers doivent toujours montrer patte blanche pour être reconnus en interne."

Pourtant, l'enjeu est de taille: mutualiser les expertises pour favoriser la maîtrise du TCO du parc auto. Car, en effet, chez SAP, Crédit Agricole ou encore Suez Environnement, les fleet managers sont confrontés au même challenge: rationaliser les coûts directs et indirects de la flotte dans une logique de coût global. Mais parviennent-ils à accomplir cette priorité numéro un? "Loin de là", déplore Matthieu Blaise, qui s'appuie sur les chiffres d'une étude réalisée auprès de sa clientèle. "Environ 80% de nos clients ne connaissent pas leur TCO. En moyenne, les fleet managers n'ont une vue que sur 40% de leurs coûts. Au-delà du loyer et du carburant, ils ne maîtrisent pas l'ensemble du périmètre de dépenses, à commencer par la fiscalité ou encore les avantages en nature, pas toujours intégrés dans le coût global."

Des solutions existent pour faire face à ces problématiques. Force est de constater que la réponse vient en partie de l'extérieur de l'entreprise, à savoir les prestataires, loueurs en tête. Ils proposent souvent à leurs clients des offres d'accompagnement pouvant aller jusqu'à l'externalisation totale du fleet management. Un parti adopté par le groupe Phillips, par exemple. Laurence Keller, gestionnaire de flotte chez le loueur Athlon, en charge de plusieurs parcs clients, témoigne: "En tant qu'interlocuteur dédié au sein du loueur, j'ai la réactivité suffisante pour apporter aux clients des solutions adaptées, propres à maîtriser leur budget. Et ce en anticipant les modifications et fins de contrat, ou en leur proposant des offres alternatives sur des demandes de cotations."

En effet, le choix des véhicules varie selon plusieurs critères: coût, aspect environnemental, RH, fonctionnalités... Cette sélection est donc un exercice qui n'a plus de secret pour les entreprises dotées de parcs colossaux. "En général, ces entreprises savent sélectionner les véhicules, pas uniquement selon leur coût facial, mais aussi selon leur coût de détention prédictif, rappelle Grégory Libre, directeur commercial et marketing d'Arval France. Mais encore faut-il qu'un tel coût prédictif corresponde au coût d'usage réel du véhicule."

 
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