Mondial de l'Auto 2022 : L'hallali du thermique ?
Pour son retour à Paris après quatre ans d'absence, ce Mondial de l'auto a tourné la page du thermique en faisant la part belle aux nouvelles énergies. A la pointe de cette évolution, des constructeurs asiatiques, prêts à défier les marques établies.
Je m'abonneLe rouleau compresseur électrique
La marque chinoise BYD (Build your Dreams) présentait trois modèles électriques qui visent le premium : la Han, une berline statutaire, le Tang, un SUV 7 places (tous deux avec une motorisation 380 kW et une batterie de 85,4 kWh conférant plus de 500 km d'autonomie), ainsi qu'une future compacte, l'Atto 3. Déjà présente sur nos route avec le SUV compact « 3 », Seres accueillait sur son stand, le modèle « 5 », plus grand (4,70 m de longueur et 500 km d'autonomie), toujours avec le même rapport qualité/prix. Quant à Ora, elle jouait la carte du design original avec un SUV urbain Funky Cat (disponible en 47,8 kWh ou 63,1 kWh) qui sera bientôt rejoint par un coupé. Pour sa part, Vinfast arrivait du Vietnam avec une gamme de SUV dont les fers de lance sont les VF8 (compact) et VF9 (7 places). Tous deux affichant 300 kW pour une autonomie voisine de 500 km.
Les Européens conservent des arguments
La plupart des nouveautés en provenance d'Asie seront commercialisées au dernier trimestre ou début 2023 à des tarifs concurrentiels mais pas low cost. L'heure est désormais à la montée en gamme avec Tesla en ligne de mire. Chez Vinfast la garantie rassure : 10 ans ou 200 000 km. Cependant, une brique manque encore pour convaincre les gestionnaires de flottes : un réseau capable de gérer l'après-vente. Ainsi, la marque vietnamienne annonce des ouvertures à Paris, Marseille, Rennes, Montpellier et Metz, le recrutement de 200 techniciens, et une application pour réserver des interventions mobiles. En revanche, le réseau « physique » reste une force des constructeurs traditionnels venus eux aussi avec des nouveautés. Comme chez Jeep qui dévoilait son premier modèle électrique, l'Avenger (115 kW avec une batterie de 54 kWh qui assure 400 km d'autonomie). Chez DS, les regards étaient tournés vers la chic DS3 e-Tense qui embarque la même motorisation. Sur le stand Peugeot, la e-208 était transfigurée par une nouvelle motorisation (115 kW pour 400 km d'autonomie désormais). Quant à Renault, son combispace Kangoo e-Tech (90 kW et 45 kWh) promet de transporter des familles sur 285 km sans émissions.
L'hybride n'a pas dit son dernier mot
Pour remplacer le Kadjar, Renault présentait l'Austral, disponible en mild hybrid (140 à 160 ch) ou full hybrid (160 à 200 ch). Avec en prime quatre roues directrice, une connectivité Google et un nouvel écran OpenR parmi les plus grands (24'3 pouces). L'hybride arrive également sous le capot du Dacia Jogger dans une version Eco-smart de 140 ch, toujours avec 7 places à bord. Pour sa part, la marque chinoise Wey a misé sur l'hybride rechargeable pour son premier SUV, le Coffee 01 qui revendique plus de 800 km d'autonomie. Même type de motorisation chez Peugeot pour l'originale 408 Fastback (en 180 ou 225 ch).
L'hydrogène en embuscade
La marque française Hopium présentait Machina Vision, une berline haut de gamme à hydrogène, forte de 500 ch. L'autonomie est hors norme (1 000 km) tout comme le tarif (120 000 €). La date de livraison de 2025 vient d'être crédibilisée par 10 000 commandes de la part du Crédit agricole pour sa filiale de financement, Agilauto. En revanche, l'hydrogène est déjà une réalité sur le marché des utilitaires. Hyvia exposait son Master Van H2-Tech (12 m³ et 400 km d'autonomie) et Peugeot, faisait essayer son e-Expert Hydrogen (6,1 m² et 400 km). Son autonomie laisse sur place les versions électriques, tout comme son tarif (116 000 € HT). Logique pour une technologie qui espère encore des stations et des volumes pour se démocratiser.