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DossierBonnes pratiques : quand le secteur public s'inspire du privé

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3 - Développer la culture du sourcing

Cette année, l'enquête de l'Ugap s'intéresse à la recherche de l'innovation par les acheteurs publics. Qui dit innovation, dit création et développement de techniques de veille fournisseurs, sourcing et benchmarking. Et dans ce domaine, les achats publics disposent une grande marge de progression.

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Si 70 % des sondés déclarent faire de la veille économique et technologique dans leurs secteurs d'achat, 30 à 50 % d'entre eux n'y passent... que 7 % de leur temps. Autre constat, cette veille n'est pas systématique dans près de 70 % des cas. Mais, chose étonnante, si près des trois quarts d'entre eux disent faire de la veille, ils ne sont que 56 % à déclarer ne pas avoir une bonne connaissance du tissu économique et industriel. En cause : le manque de moyens et de temps. " Si le benchmarking et le sourcing sont mentionnés dans le Code des marchés publics, ils ne sont pas inscrits dans la culture de l'achat public ", insiste Éric Bompar (Achatitude) alors même que " les acheteurs publics peuvent rencontrer leurs fournisseurs pour s'enrichir ".

56% des sondés déclarent ne pas avoir une bonne connaissance du tissu économique et industriel.

La veille devrait occuper la moitié du temps d'un acheteur. " Pour un acheteur, le sourcing et la veille technique/fournisseurs représentent le point d'entrée de la profession, juge un acheteur, qui a souhaité garder l'anonymat. C'est d'autant plus important que je ne vois pas comment il est possible de réaliser des achats efficaces et innovants sans ce travail ", souligne-t-il.

" Le sourcing de l'acheteur est complémentaire de celui du technicien ", prévient Hervé Huguet (Citia). En d'autres termes, il faut faire attention à ne pas empiéter sur le terrain du technicien. " Les prochaines directives européennes devraientinstitutionnaliser la veille fournisseurs (sourcing) afin que les acteurs publics puissent s'autoriser à étudier le savoir là où il est, en amont des procédures de passation, c'est-à-dire sur le terrain ", insiste Michel Madar (Crop and Co).

Chercher l'innovation chez les fournisseurs

Autre point faible des acteurs publics : le manque de partage de l'information. " Les collectivités ne partagent pas suffisamment leurs expériences. Les acheteurs vont rarement contacter leurs homologues pour connaître la façon dont ils ont rédigé leur cahier des charges pour un marché similaire à celui qu'ils sont en train de préparer ", déplore le directeur d'Achatitude. Cette définition des besoins apparaît difficile pour près de 60 % des sondés. Faire du sourcing revient à aller chercher l'innovation chez ses fournisseurs. Or, l'article 53 du Code des marchés publics définit des critères relatifs à l'innovation. " Les acteurs publics n'utilisent pas toute la potentialité du Code ", insiste Michel Madar (Crop and Co). Pour susciter l'innovation, il faudrait rencontrer les fournisseurs et faire le point sur leurs offres, voire les réunir, avant la préparation d'un appel d'offres. " Malheureusement, les acheteurs aujourd'hui ne jugent l'innovation qu'à travers un dossier administratif ", avance l'acheteur anonyme. Cette frilosité vis-à-vis du sourcing peut s'expliquer par la peur du délit de favoritisme selon le gérant de Citia. Un débat qui n'est plus d'actualité pour Michel Madar.

Pour aller plus loin, vous pouvez lire le témoignage de David Niwczynski, responsable du service achats de la ville de Lyon : "Une bonne connaissance du marché fournisseur permet d'ajuster ses besoins"


Marie-Amélie Fenoll et Jérôme Pouponnot

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