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La sécurisation des approvisionnements pousse à la relocalisation

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La sécurisation des approvisionnements pousse à la relocalisation
© Unclesam - Fotolia

"La relocalisation est un sujet stratégique et un objectif de plus en plus affirmé car le management du risque nécessite de redéfinir des chaînes d'approvisionnement plus robustes, plus agiles, notamment en exploitant des filières de proximité et une intégration verticale sous contrôle."

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Du fait des retards de livraison et de la crise des matières premières, 79% des directions achats anticipent ou ont des difficultés de livraison avec leurs fournisseurs stratégiques, révèle l'étude AgileBuyer / CNA sur "les Priorités des Départements Achats 2022". Ces difficultés de livraison se retrouvent dans les secteurs très dépendants de l'approvisionnement en matières premières et composants électroniques. Les secteurs de la mécanique-métallurgie (à 97%), l'industrie lourde (à 91%) et l'aéronautique-défense (à 86%) sont durement touchés par les difficultés de livraison.

Une sécurisation des approvisionnements, toujours prégnante

82% des directions achats interrogées dans le cadre de cette 13e édition de l'étude, indiquent qu'elles vont mettre en place des actions de sécurisation des approvisionnements en 2022. Elles étaient 74% à l'envisager en 2021. A contrario, le respect des délais de paiement diminue et ne sera entrepris que par 35% des directions achats en 2022, contre 46% en 2021 et 55% en mai 2020. Soit une baisse de 20 points en deux ans. "Preuve que les directions achats se jugent de plus en plus matures sur le sujet", commente Olivier Wajnsztok, chef d'orchestre de cette étude.

Pour Pascal Garnero, directeur des achats NTN-SNR & NTN Europe "La sécurisation des approvisionnements en 2022, nécessite la mise en place, lorsque cela est possible, de la multiplication des sources d'approvisionnement, en particulier en équilibrant les sources "overseas" (Asie, USA...) et les sources européennes".

La continuité et la sécurisation des approvisionnements sont jugées plus importantes pour l'année 2022 par 45% des directions achats interrogées.

Une gestion des risques fournisseurs plus importante

De fait, en 2022, 78% des directions achats auront un objectif en matière de gestion des risques fournisseurs. C'est 3 points de plus qu'en 2021. Cette préoccupation s'accentue avec la crise et ses conséquences économiques.

"En 2020 et 2021, du fait de la sécurisation des approvisionnements et des discussions sur l'inflation qui en découlent, les relations fournisseurs / directions d'achats se sont renforcées ... Ou pas, commente Karine Alquier-Caro, Group VP Purchasing, directrice des achats du Groupe Legrand. Clairement, dans ces périodes agitées, les acheteurs ont pu reconnaître qui étaient leurs "vrais" amis et le type de relation stratégique à pérenniser. De ce fait, avec les fournisseurs-partenaires identifiés, les actions prioritaires seront encore liées à la sécurisation des approvisionnements avec des engagements plus forts et les partages des feuilles de route RSE".

Que ce soit dans le secteur privé ou public, la gestion des relations fournisseurs comporte les mêmes problématiques en temps de crise économique. Ainsi, 71% des directions achats dans le secteur public auront, en 2022, un objectif en matière de gestion des relations fournisseurs et 77% des directions achats dans le secteur privé. Les objectifs de gestion des risques fournisseurs seront plus importants en 2022 pour 92% des directions achats dans le secteur de la banque-finance.

Une relocalisation d'opportunité en mode sauve-qui-peut

En 2022, les crises vont pousser 47% des directions achats à relocaliser leurs achats. C'est 17 points de plus qu'en 2021. "Nous ne sommes plus dans l'évolution mais dans la révolution", souligne Olivier Wajnsztok. Ainsi, les ruptures d'approvisionnement et les contraintes sur le bilan carbone poussent les entreprises à relocaliser certaines de leurs activités.

"La relocalisation est un sujet stratégique et un objectif de plus en plus affirmé car le management du risque nécessite de redéfinir des chaînes d'approvisionnement plus robustes, plus agiles, notamment en exploitant des filières de proximité et une intégration verticale sous contrôle", souligne

Olivier Wajnsztok. De plus, les enjeux des achats responsables et notamment de la décarbonation sont souvent convergents avec les objectifs de relocalisation pour gérer des circuits courts voire éco-circulaires. Enfin, c'est une recherche de cohérence entre son marché, sa territorialité économique et la relocalisation de ses filières d'achats.

"En envisageant les relocalisations, les directions achats verront si les réglementations européennes suivent le mouvement nécessaire pour y parvenir", commente Christophe Jan, CPO France chez Orange.

"Les enjeux de relocalisation sont tirés par différentes demandes au sein des groupes : la RSE avec des clients qui demandent de l'impact social et environnemental de leur propre achat BtC sur les territoires et la planète, demande qui remonte dans le BtB , mais également la volonté de renforcer la résilience de la chaîne d'approvisionnement", ajoute Karine Alquier-Caro, Group VP Purchasing, directrice des achats du Groupe Legrand.

Le secteur de l'automobile est le premier concerné par la relocalisation. Ainsi, 65% des directions achats sont poussées par les crises à relocaliser. Suivent le secteur de la mécanique-métallurgie-équipement-meubles/textiles (59%) et la consommation-distribution (58%).


 
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