Voyage d'affaires et offres innovantes : une popularité à deux vitesses ?
Entre les souhaits des collaborateurs qui veulent plus de simplicité, et ceux des employeurs, focalisés sur la sécurité et les garanties, les offres de l'économie collaborative se retrouvent écartelées. Elles tentent aujourd'hui de se professionnaliser pour gagner la confiance des dirigeants.
Je m'abonne"15 % des séjours enregistrés sur notre plateforme se font actuellement à titre professionnel", se réjouit Teoman Colakoglu, responsable Business Travel chez Airbnb, l'un des participants du récent événement G. Mindset, organisé par CBT Conseil sur le thème des mutations technologiques qui bouleversent les pratiques du business travel. Plus généralement, selon une étude publiée par l'agence Egencia, 35 % des voyageurs d'affaires français ont déjà pensé à utiliser les offres innovantes issues de l'économie collaborative pour leurs déplacements professionnels. La part serait encore bien plus importante dans les secteurs où on trouve davantage de personnes ayant déjà été clientes de ces formules dans leur vie privée, comme l'hébergement. Mais comme le soulignent de nombreux observateurs, tous les professionnels n'ont voient pas du meilleur oeil ces offres atypiques.
Si près de 35 000 entreprises françaises ont un collaborateur qui inscrit sur Airbnb, les employeurs ont tendance à voir avant tout les difficultés engendrées par ces mutations. Selon une étude réalisée par le spécialiste CWT, 42 % des travel managers soulignent que la difficulté de vérification d'applicabilité des consignes de sécurité pour un acteur de l'hébergement collaboratif est problématique, tout comme la responsabilité engagée de la société en cas d'accident. Parmi les éléments problématiques évoqués figurent aussi certains manquements relatifs aux services proposés, comme les offres de pressing de proximité, l'accès Wifi, le check-in et check-out rapides généralement jugés indispensables. Certaines entreprises évitent le recours à certaines offres de l'économie collaborative pour des questions d'image à l'égard de leur donneur d'ordre.
Mieux se tourner vers les entreprises
L'un des responsables de Ector, société innovante spécialisée dans les services de prise en charge de véhicules dans les aéroports et gares, remarque ce fossé existant entre les désirs des employés et les restrictions de leurs employeurs: "nous travaillons en partenariat avec Flyingblue. Certaines entreprises nous assurent n'avoir aucun besoin d'accords avec ceux que nous proposons. Or, lorsqu'on interroge les collaborateurs eux-mêmes, on se rend compte que bon nombre d'entre eux ont un statut "platinum" et aimeraient mettre à profit leurs points avec ce genre d'offre. Cela pose la question de l'accompagnement de collaborateurs par leur propre entreprise pour répondre à leurs attentes."
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En réponse aux inquiétudes des dirigeants en entreprise, certains acteurs développent des offres professionnelles spécifiques, à l'image d'Airbnb for Work : les voyageurs d'affaires peuvent par exemple choisir un hébergement plus spacieux, rester dans un quartier qui les intéresse prioritairement, disposer de commodités comme le Wifi, un nécessaire de toilette, un espace de travail, un fer à repasser. L'offre comprend également une suite d'outils technologiques pour les gestionnaires de voyages afin d'aider les employés à recourir aux services d'Airbnb en tout conformité. Ces solutions sont précieuses pour les travel managers, qui y trouvent plus de transparence dans l'ensemble de l'expérience des voyageurs.