Recherche
Mag Décision Achats
S'abonner à la newsletter S'abonner au magazine
En ce moment En ce moment

"Une demande qui faiblit, des entreprises qui pratiquent le déstockage et des industries contraintes de couper dans les dépenses"

Publié par Geoffroy Framery le - mis à jour à
'Une demande qui faiblit, des entreprises qui pratiquent le déstockage et des industries contraintes de couper dans les dépenses'

Le cuivre au plus bas, idem pour l'or et une économie qui se maintient. Mais pour combien de temps ? L'inflation persistante et des taux toujours plus haut sont-ils des oiseaux de mauvaise augure, annonciateurs de maux plus graves et plus durables. Les réponses d'Olivier Lechevalier, confondateur de Defthedge, dans cet article.

Je m'abonne
  • Imprimer

Qu'observe-t-on sur les marchés financiers ?

Le contexte est toujours compliqué pour les métaux (industriels et précieux). D'un côté, nous avons une baisse du cuivre - qui est habituellement le baromètre pour avoir une idée de l'état réel de l'économie chinoise. Ce n'est pas fondamentalement nouveau. Il n'y a eu aucune statistique récente en mesure d'inverser le pessimisme grandissant à propos de la Chine. Ce qui est nouveau, en revanche, c'est que les fonds spéculatifs se sont massivement positionnés à la baisse ces dernières séances sur le cuivre, ce qui l'a fait plonger sous sa moyenne mobile à 200 jours (sous 3825 dollars). C'est un signal technique important. Si l'économie chinoise ne renoue pas avec la solidité rapidement (ce qui semble difficilement possible), il faut s'attendre à ce que le prix du cuivre continue de s'effondrer. Il y a deux niveaux techniques à surveiller : 3755 dollars et 3700 dollars. Nous restons positionnés à la baisse car nous voyons mal ce qui pourrait inverser la tendance à court terme. Ce n'est pas le cas de l'or qui est surtout influencé par la politique monétaire américaine. Cette semaine, l'once d'or a atteint un point bas de trois mois. Le marché s'interroge sérieusement sur l'éventualité d'une récession aux États-Unis. En l'espace de quelques séances, nous avons pu constater que l'économie américaine n'est certainement pas encore en phase récessionniste. Les ventes de maisons neuves ont augmenté le plus rapidement en l'espace d'un an selon les dernières données. Les prix immobiliers ont connu une hausse pour le troisième mois consécutif. Les commandes de biens durables dépassent les attentes. Enfin, la confiance du consommateur est à ses points hauts de 2022. C'est surprenant. C'est déroutant même. Cela réduit en tout cas l'attrait pour l'once d'or à court terme. À plus long terme, nous restons convaincus que l'once d'or a encore un beau potentiel de hausse (notamment parce que les banques centrales continuent d'avoir une demande soutenue). Mais il ne faut pas nier le fait que le contexte à court terme est peu favorable.

Quelles conséquences pour les entreprises ?

Nous avons de plus en plus de signaux négatifs de la part des entreprises. Ce n'est pas parce que nous allons probablement éviter une grave récession que l'économie se porte bien. Dans de nombreux secteurs, la demande faiblit, on observe des phénomènes de déstockage (qui font suite aux excès de la période post-Covid) et des industries, comme dans l'acier ou le ciment, qui sont contraints de couper dans les dépenses. Ce qui est certain, c'est que le deuxième semestre s'annonce à risque. En outre, il va y avoir de plus en plus d'entreprises qui vont connaître des difficultés pour se refinancer. Toutes n'ont pas pu profiter de la Covid pour reconstituer de la trésorerie.

Quels sont, selon vous, les points de vigilance à surveiller ?

À court terme, l'enjeu est surtout de savoir jusqu'où les taux vont continuer d'augmenter. Les participants de marché prévoient une stabilisation dans les mois à venir. Mais ce n'est pas le message qui est envoyé par les banquiers centraux. Lors du cycle de conférences organisé par la Banque Centrale Européenne (BCE) à Sintra (Portugal) cette semaine, les argentiers ont clairement indiqué que les taux vont progresser, et certainement plus que prévu. Le marché va devoir intégrer cette nouvelle donne. Ce n'est clairement pas une bonne nouvelle (même si on comprend la nécessité d'augmenter les taux pour lutter contre l'inflation persistante).

 
Je m'abonne

NEWSLETTER | Abonnez-vous pour recevoir nos meilleurs articles

La rédaction vous recommande

Retour haut de page