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"Les prix spot et ceux des contrats à court terme au plus bas, mais cela pourrait ne pas durer"

Publié par Geoffroy Framery le - mis à jour à
'Les prix spot et ceux des contrats à court terme au plus bas, mais cela pourrait ne pas durer'

Rendez-vous hebdomadaire tenu avec Olivier Lechevallier, cofondateur de Defthedge qui revient sur le cours des métaux précieux, du baril de pétrole ou encore des céréales dans un contexte où les carrefours logistiques maritimes mondiaux sont de plus en plus sujets à de vives tensions.

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Qu'observe-t-on sur les marchés financiers ?

Selon le dernier rapport Commitment of Traders de la CFTC, l'équivalent du régulateur américain, les spéculateurs ont continué de vendre les céréales. Le nombre de contrats positionnés à la vente sur le soja et le maïs est à un plus haut niveau depuis le début de l'année 2020. Ils se sont également portés acheteurs de pétrole. Le nombre de contrats à l'achat est à un point haut de l'année. Cela s'explique à la fois par l'impact potentiel des tensions en mer Rouge et par les anticipations d'un rebond de la demande de pétrole en 2024. Selon une étude publiée par le cabinet Wood MacKenzie, la demande de pétrole pourrait augmenter de deux millions de barils par jour cette année, à 103,5 millions. Tout ceci était attendu. En revanche, la baisse des métaux a surpris. Les spéculateurs ont réduit leurs positions acheteuses sur les métaux, en particulier l'or, le cuivre et l'argent. Sur l'or, les positions acheteuses ont diminué de 23 % en l'espace d'une semaine. C'est élevé. Mais cela reflète, selon nous, essentiellement des prises de bénéfices. Nous continuons d'être positif sur l'or pour l'année en cours en raison d'une forte demande à la fois des banques centrales (+800 tonnes d'or achetées en 2023) et des particuliers en Inde et en Chine.

Quelles conséquences pour les entreprises ?

Nous pensons que les entreprises exposées aux matières premières agricoles devraient être vigilantes concernant l'impact potentiel de l'anomalie climatique El Nino sur les récoltes, avec un effet possible sur les prix au deuxième semestre. Pour l'instant, les prix spot et ceux des contrats à court terme (échéance mars 2024, par exemple) sont au plus bas. Mais cela pourrait ne pas durer. Il faut donc vraiment penser à adopter une bonne stratégie de couverture. Nous ne sommes pas à l'abri d'un rebond de la volatilité sur cette classe d'actifs en deuxième partie d'année.

Quels sont, selon vous, les points de vigilance à surveiller ?

La problématique géopolitique reste le point d'attention principal. On constate bien que les voies maritimes qu'on pensait sûres ne le sont plus. La mer Rouge est évidemment un point de tension. Mais on peut penser aussi à la mer de Chine méridionale où passe 40 % du commerce extérieur de l'UE. La Chine est en conflit avec Taïwan mais également avec les Philippines. En outre, le canal de Panama n'est plus opérationnel pleinement, non pas à cause de la géopolitique, mais d'une sécheresse exceptionnelle causée par le réchauffement climatique. Les canaux maritimes seront un point de vigilance en 2024.


 
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