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Le repli sur les métaux précieux se poursuit

Publié par Geoffroy Framery le - mis à jour à
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A retrouver chaque lundi matin, un point sur les achats de matières premières par Olivier Lechevalier, cofondateur de DeftHedge Software. Une nouveauté sur le site de Décision Achats.

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Qu observe-t-on sur les marchés ?

Une forte incertitude à court terme sur la trajectoire de la politique monétaire. Comme disait Socrate, « tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien ». C'est ainsi qu'on pourrait résumer la conférence de presse de J. Powell mercredi dernier. Comme prévu, la Réserve Fédérale américaine (Fed) a augmenté son taux directeur principal de 25 points de base. Mais il y a un doute élevé concernant la trajectoire des taux dans les mois à venir. Powell a néanmoins écarté toute possibilité de baisse cette année. Vraisemblablement, le message n'est pas passé auprès des marchés financiers. Le marché monétaire anticipe quatre baisses des taux pour un total de 100 points de base dès cette année (avec un début du cycle de baisse en juin prochain). Un tel décalage entre les prévisions de la banque centrale américaine et les anticipations de marché est inédit. Cela souligne à quel point il est difficile de savoir comment la conjoncture économique va évoluer dans les semaines et les mois à venir. C'est évidemment lié aux difficultés du secteur bancaire qui vont entraîner un resserrement du crédit. L'impact à prévoir sur la croissance n'est pas évident. Par le passé, un resserrement important du crédit a pu aussi bien conduire à une récession qu'à un ralentissement marqué de la croissance. Pour l'instant, rappelons que la Réserve Fédérale américaine n'entrevoit pas de récession à l'horizon.

Du point de vue des matières premières, l'or semble être un des grands gagnants de l'incertitude actuelle. Nous sommes positifs à court, à moyen et à long terme avec un potentiel de hausse jusqu'à 2350 dollars l'once (contre 1730 actuellement). Du côté de l'énergie et en particulier du pétrole, la réunion de la Fed a eu plutôt un effet négatif mais le potentiel de baisse devrait être limité (en raison de la baisse du dollar et du fait que les investisseurs institutionnels se sont déjà massivement positionnés à la vente).

Quelles conséquences pour les entreprises ?

Il y a encore trois semaines de cela, l'horizon économique était plutôt limpide. Ça s'est d'un seul coup compliqué. Mais ce qui est certain c'est que les risques de récession se sont accentués, que l'inflation va rester sûrement plus longtemps que prévu un problème (notamment via la hausse des métaux industriels qui est en partie structurelle - en lien avec la transition énergétique). Cela implique d'adopter la bonne couverture de gestion du risque (sur le FX et les matières premières) et aussi de réfléchir à comment retrouver du pricing power (par exemple, en rapatriant les centres de production plus proche des centres de consommation).

Quels sont selon vous les points de vigilance à surveiller ?

L'état de l'économie américaine reste toujours le point central à surveiller pour les matières premières avec la question constante de savoir si l'économie risque la récession ou pas, à court terme. Il est probable qu'un des déterminants de la survenue possible de la récession soit le marché de l'immobilier commercial.

Concrètement, les propriétaires de biens immobiliers commerciaux américains doivent faire face à près de 400 milliards de dollars de dettes arrivant à échéance en 2023.Tout cela à refinancer dans un contexte incroyablement défavorable (taux directeur de la Fed situé dans une fourchette comprise entre 4,75% et 5% après la hausse de 25 points de base de mercredi dernier). La Fed se rend bien compte que ça va être compliqué. C'est l'un des principaux points de fragilité de l'économie américaine.

Mon conseil aux entreprise serait de se pencher sur comment retrouver du pricing power et ainsi se recentrer sur les éléments constitutifs de sa marge. La volatilité est de mise et le risque de récession hante... Les éléments de stress sont nombreux dans ce contexte de refinancement et au regard des taux directeurs. La vigilance est de rigueur et il importe de ne pas se laisser embarquer par les effets de marché. Les entreprises doivent agir, et ce régulièrement. Cette régularité va permettre aux entreprise de se structurer, de s'organiser sur leur achats de matière première, de minimiser l'impact des mauvaises décisions et ainsi lisser le risque sur un processus de décisions rapprochées.

Pour aller plus loin :

Spécialiste de la gestion du risque de change et des matières premières, Olivier Lechevalier a cofondé DeftHedge Software, éditeur de solution logicielle d'aide à la décision sur le pilotage de ces risques.

 
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