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Crise énergétique, vers un bis repetita ?

Publié par Geoffroy Framery le - mis à jour à
Crise énergétique, vers un bis repetita ?
© PUNTO STUDIO FOTO AG - Fotolia

L'attitude des États-Unis sera à surveiller pour analyser l'ampleur de cette future crise. En attendant Olivier Lechevalier, cofondateur de Defthege, nous décrypte les causes de ce futur choc gazier.

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Qu'observe-t-on sur les marchés de matières premières ?

Le retour de la crise énergétique est le sujet de cette rentrée. Pour l'instant, l'ampleur n'a strictement rien à voir avec l'an dernier mais on commence à observer des points de tension évidents. Tous les indicateurs pointent en direction d'une hausse durable du gaz naturel par exemple. Cela s'explique par quatre facteurs principaux :

  1. Un été très chaud qui a fait fondre les stocks,
  2. Une demande qui reste robuste, en particulier en ce qui concerne le gaz naturel liquéfié, alors que l'offre n'est pas à la hauteur,
  3. Un marché américain du gaz naturel qui était jusqu'à présent à l'équilibre mais qui devrait sombrer en déficit sévère et
  4. L'effet de saisonnalité (les prix ont tendance à augmenter sur les mois de septembre et d'octobre). On observe une tendance haussière également pour le pétrole. En l'espace de deux mois, la hausse des cours est de 30 %. C'est massif. Les Saoudiens et les Russes travaillent depuis le début de l'été de concert pour que les prix augmentent, avec un succès évident. Cela passe par une baisse de la production des deux pays exportateurs. S'ajoute à cela des difficultés réelles de la Russie pour évacuer ses produits bruts hors du pays en raison des sanctions occidentales, ce qui pourrait prolonger le resserrement de l'offre. Le scénario de début d'année, reposant sur un baril de pétrole à 100 dollars, paraît désormais tout à fait crédible.

Quelles conséquences pour les entreprises ?

C'est un nouveau couperet qui tombe. Alors que les États européens ont décidé ces derniers mois de revenir en arrière sur les mesures de soutien face à la crise énergétique, une nouvelle flambée durable des prix de l'énergie pourrait accroître les difficultés de nombreuses entreprises qui font face à une baisse de la demande et aussi à une hausse du capital. Ajoutons à cela le risque de plus en plus évident de récession en zone euro qui risque de plomber la consommation dans les mois à venir. On peut légitimement craindre une vague de faillites d'entreprises en 2023 qui se prolonge en 2024. Pour l'instant, cela concerne surtout les TPEs de secteurs sinistrés comme la restauration. Mais on sait parfaitement que cela va toucher des entreprises de plus grande taille. C'est une question de temps.

Quels sont selon vous les points de vigilance à surveiller ?

L'attitude des États-Unis va être importante pour savoir l'ampleur de la crise énergétique. La hausse des prix intervient au pire moment pour les Américains puisque les stocks stratégiques de pétrole sont à un point bas de quarante ans et il va falloir les reconstituer. En outre, le gouvernement américain continu de faire tout ce qui est en son pouvoir pour que les prix de l'essence restent bas, période électorale oblige. Si les Américains arrivent à convaincre les Saoudiens de lâcher du lest, nous pourrions avoir une baisse des prix du pétrole. Ce serait une bonne nouvelle. Mais rien ne garantit que cela va arriver prochainement.

 
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