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L'uranium flambe tandis que la désinflation se poursuit

Publié par Geoffroy Framery le - mis à jour à
L'uranium flambe tandis que la désinflation se poursuit

Belle performance du sucre et du cacao d'une part, chute du cours du zinc en cours et chute du coton à prévoir, mais le plus inquiétant demeure la flambée de l'uranium face aux défis énergétiques qui nous attendent. Olivier Lechevalier, cofondateur de Defthedge, nous partage les enseignements à retenir sur le sujet.

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Qu'observe-t-on sur les marchés financiers en termes de matières premières ?



Le sucre affiche la plus forte performance au niveau des matières premières en ce début d'année avec une hausse de 10%. L'année 2023 était déjà très bonne. Cela s'explique à la fois par une production en baisse en Thaïlande et en Inde et des inquiétudes persistantes concernant les faibles précipitations au Brésil à l'approche de la récolte de la canne à sucre (qui commence à partir d'avril). On note également que le coton est à peine à l'équilibre (+1%) depuis le début d'année. La production est au rendez-vous, aussi bien du côté américain que du côté asiatique. Mais ce n'est pas le cas de la demande. Nous nous attendons à ce que le coton chute de nouveau à court terme. Il est probable que les producteurs se positionnent à la vente avant l'expiration des contrats portant sur le mois de mars. Enfin, le zinc figure parmi les grands perdants en ce début d'année avec une baisse de 28% du cours, essentiellement en raison de la baisse de l'activité en Chine. Le seul élément de soutien (mais insuffisant à ce stade) pour le zinc est l'industrie automobile mondiale qui se porte bien.



Quelles conséquences pour les entreprises ?



Pour la majorité des matières premières, nous sommes sur une continuation de la tendance qui a été amorcée vers mi-2023, parfois avant même. Cela ne change pas fondamentalement la donne. Néanmoins, la hausse de certaines matières premières très utilisées dans l'agroalimentaire, comme le sucre et le cacao (qui a atteint un point haut de 47 ans), va provoquer une hausse des prix de vente et donc de l'inflation pour le consommateur. Ce n'est toutefois pas suffisant pour enrayer le processus de désinflation, qui est bien amorcé des deux côtés de l'Atlantique. C'est peut-être ce qui est le plus important à retenir.



Quels sont, selon vous, les points de vigilance à surveiller ?



On en parle peu alors que c'est un phénomène majeur. L'uranium ne cesse de flamber. Le cours est à un point haut de 17 ans. Les capacités d'énergie nucléaire devraient tripler d'ici à 2050, particulièrement en Asie. À l'exception de l'Europe, le reste de la planète a compris qu'un monde bas carbone ne peut pas être atteint sans énergie nucléaire. Mais la production d'uranium est actuellement insuffisante pour répondre à la hausse de la demande. Les deux principaux producteurs du marché, Kazatomprom (Kazakhstan) et Cameco Corp (Canada), sont incapables d'atteindre leurs objectifs de production pour 2024. Nous pensons que la hausse des prix est durable. Nous estimons qu'il faudra au moins trois ans avant que les nouveaux acteurs qui arrivent sur le marché, comme Encore Energy Corp aux États-Unis, soient en mesure d'offrir plus d'uranium.

 
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