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" Le plus frappant, c'est le changement de discours des entreprises.Optimistes pour l'avenir avant l'été, ce n'est plus le cas désormais."

Publié par Geoffroy Framery le | Mis à jour le
Gazoduc
© James
Gazoduc

Les attaques du Hamas n'auront finalement que peu de répercussions court terme sur le prix du barril. En attendant la réaction des Etats-Unis avec l'Iran, les indicateurs n'attestent pas d'un climat propice pour la croissance. L'oeil expert sur la conjoncture d'Olivier Lechevalier cofondateur de DeftHedge.

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Qu'observe-t-on sur les marchés financiers ?



Les attaques terroristes du Hamas nous rappellent que le risque géopolitique est toujours présent. Le cours du baril de pétrole a finalement peu réagi aux attaques terroristes du Hamas et aux conséquences qu'elles ont engendré (+4,38% pour le WTI lors de la séance de lundi mais les gains ont été rapidement effacés en partie). Ce n'est pas une surprise. Même une guerre conventionnelle comme la guerre du Liban en 2006 qui opposa durant 34 jours les forces armées israéliennes et le groupe terroriste Hezbollah n'a pas eu un réel effet sur les cours de l'or noir. Cela s'explique par le fait que cette région du Moyen-Orient occupe un rôle marginal dans la production pétrolière. Mais le pétrole pourrait durablement augmenter si les États-Unis décident de renforcer les sanctions à l'égard de l'Iran - pays suspecté d'avoir donné son aval aux attaques du Hamas. Ces derniers mois, Washington avait fait preuve d'un certain laisser-aller dans la mise en oeuvre des sanctions à l'égard du pétrole iranien. Cela a permis à la production pétrolière d'atteindre un point haut de cinq ans et au pays d'exporter 1,7 million de barils par jour - soit un point haut depuis mars 2019. L'Iran est actuellement la deuxième source additionnelle d'offre pétrolière en 2023, juste derrière le pétrole de schiste américain. Mais les choses pourraient changer. La production pétrolière du Venezuela, qui a surpris à la hausse depuis le début d'année, pourrait également connaître un coup d'arrêt en cas de renforcement des sanctions de Washington contre Téhéran. L'Iran exporte une partie de sa production vers le Venezuela afin qu'il serve de diluant pour le pétrole brut lourd du pays qui est ensuite exporté. Un renforcement des sanctions pourrait provoquer une baisse de la production du Venezuela et donc un resserrement de l'offre au niveau mondial. Il va falloir attendre plusieurs semaines certainement avant d'avoir une meilleure visibilité sur l'évolution des prix du baril de pétrole. Les risques haussiers sont importants, à ce jour.




Quelles conséquences pour les entreprises ?



C'est un nouveau coup de massue. L'environnement économique se dégrade vite. Au-delà des indicateurs macroéconomiques qui, dans les pays développés, sont pour la plupart mauvais, ce qui est frappant, c'est le changement de discours des entreprises. Avant l'été, les entreprises étaient prudemment optimistes pour l'avenir. Ce n'est plus le cas désormais. Elles nous préparent à un monde de faible croissance. Autrement dit, à un retour à la période d'avant-Covid.





Quels sont, selon vous, les points de vigilance à surveiller ?



L'évolution de la situation géopolitique au Moyen-Orient va éclipser tous les indicateurs prévus dans les jours à venir, comme l'estimation du PIB chinois au troisième trimestre. Il faudra surtout surveiller de très près la réaction des États-Unis et leur attitude à l'égard de l'Iran. C'est le principal enjeu si on se place du côté des marchés financiers.

 
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