Les achats durables : encore et (toujours) un problème d'indicateurs
La RSE gagne peu à peu toutes les strates de l'entreprise. Si les achats apparaissent moteurs sur le sujet, ils peinent encore à se former en interne, mettre en place des plans de progrès ou des indicateurs de performance. La première enquête de l'Aca fait le point sur le sujet.
Je m'abonnePlus de 50% (53,3%) des directions achats utilisent une charte RSE tandis que 20% en ont une en cours de déploiement. "La mise en place d'une charte RSE fait souvent suite à l'adhésion de l'entreprise à une norme environnementale, explique Juliette Dupille, responsable développement - Aidatis / La Compagnie des Aidants et de poursuivre,Toutes ces réglementations montrent que c'est le socle de départ de de la RSE et qu'elles sont ensuite enrichies par la dans des chartes internes avec les spécificité du marché et/ou du secteur". Des chartes qui peuvent également se retrouver dans les contrats et parfois remplacer les conditions générales d'achats comme chez Hachette.
C'est ce qui ressort des résultats de la première enquête annuelle de l'association Cesa Achats et Supply Chain du groupe HEC Paris (ou Aca) sur les achats durables présentée lors de l'assemblée générale de l'association le 17 novembre dernier. Un projet mené par la Commission ACA-R qui a pour vocation de développer et de diffuser la culture et les pratiques achats responsables et durables
Notons que dans 75% des cas, la politique achats responsables et durables est diffusée ou en cours de développement. Cela se traduit dans les cahiers des charges, puisque plus de 50% (55,2%) des cahiers des charges transmis aux achats comportent "parfois" des clauses RSE. Et 14% "jamais".
Des pratiques en "mode projet"
Les achats travaillent principalement sur les achats responsables et durables (ARD) avec les services transverses : services généraux, juridique, communication, ... (64%), les opérations et la production (40%), la R&D (24%). Chez Unicancer, les acheteurs travaillent en mode projet avec les prescripteurs : médecins et pharmaciens issues des 20 centres hospitaliers.
Côté formation, seuls plus de 25% (26,5%) de tous les acheteurs sont formés aux ARD. Mais 50% de sondés ne sont pas formés! "Les cursus de formation ne sont pas standard ce qui est un véritable frein pour l'information", déplore Jean-François Cognet, directeur des achats France chez Orange Business Services. Ainsi, chez Orange, tous les acheteurs sont formés aux principes de la RSE avec une déclinaison aux achats responsables et durables (implications pour les achats et son processus, outils, évaluation fournisseur, ...).
Quid du TCO? On note un très fort taux d'utilisation du TCO : 84%. Mais un bémol cependant car les décisions prises par les achats prennent en compte le calcul du TCO uniquement pour les dossiers sensibles (dans 66,7% des cas). "Cela peut apparaître réducteur car le TCO ne veut pas dire la même chose pour tout le monde. Il existe différents niveaux de maturité sur le sujet", souligne Fabien Seguin, chef de service achats industriels et appui opérationnel au sein du groupe La Poste. "Sans compter que le TCO est plus facile à calculer pour les équipements que pour les services", ajoute-t-il. Et de citer l'exemple du groupe La Poste qui commence à regarder les "externalités", soit de "prendre en compte le capital humain associé à la machine".
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