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6 (précieux) conseils de deux experts en négociation

Publié par Laure Trehorel le - mis à jour à
6 (précieux) conseils de deux experts en négociation

Deux experts internationaux en négociation vous donnent six conseils qui vous permettront de mener plus sereinement vos négociations et d'assurer un résultat satisfaisant pour les deux parties. C'est le win more-win more!

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Deux experts internationaux en négociation, Ann-Sophie De Pauw et David Venter, vous délivrent quelques conseils permettant de mener une bonne négociation qui agrée les deux parties.

Ann-Sophie De Pauw, enseignante à l'Ieseg et experte en négociation internationale, en management de conflit et en prise de décision, et David Venter, professeur à la Vlerick Business School, en Afrique du Sud, ex-psychologue, qui a dirigé la communication du gouvernement d'Afrique du Sud pendant la transition de l'apartheid à la démocratie pendant 10 ans. A l'occasion de la présentation du nouvel Executive MBA Ieseg-Cegos, ils sont sont venus en France le 9 avril dernier afin de partager leurs idées et leurs conseils. Voici les enseignements de leurs années de recherche et d'expérience en matière de négociation.

Préparer une alternative

©CETI-IÉSEG

©CETI-IÉSEG

Ann-Sophie De Pauw, enseignante à l'Ieseg

Afin de ne pas être pris au dépourvu, une négociation doit être préparée en amont. Ce travail préliminaire consiste à benchmarker le secteur d'activités sur lequel porte la négociation, mais aussi à anticiper des alternatives. Par exemple, dans le cas d'une négociation pour un véhicule - l'idéal étant d'obtenir un modèle A à bon prix - mieux vaut se renseigner sur les autres possibilités existantes, de façon à pouvoir se rabattre sur un modèle B, choix acceptable en cas d'échec avec l'option A. "Préparer une alternative donne de l'avance et du pouvoir sur son interlocuteur", assure Ann-Sophie De Pauw.


Créativité et négociation : même combat

Vous n'êtes ni créatif ni un négociateur-né ? Bonne nouvelle : les deux se travaillent ! Si certaines personnes montrent des prédispositions pour ces deux disciplines, formations et entraînements peuvent pallier ce manque. Par ailleurs, faire preuve de créativité est une précieuse aide dans vos négociations.

Gagner...mais gagner quoi ?

En termes de négociation, on pense bien souvent que seule le résultat chiffré compte. Ce qui est une erreur selon les deux experts. "Se sentir satisfait après un entretien de négociation est en réalité plus important, notamment sur le long terme, que d'obtenir un gain économique maximal", explique Ann-Sophie De Pauw.

Par ailleurs, il existe souvent de multiples intérêts qui cohabitent au sein d'une même négociation: celui des individus, mais aussi celui de l'équipe, de l'organisation, de l'entreprise etc.. "Mener une bonne négociation est également une question d'équilibre entre ces différents niveaux", résume Ann-Sophie De Pauw. Il faut donc avoir en tête l'image d'ensemble pour estimer correctement une négociation. "On entend souvent parler de win-win, mais en réalité, on devrait parler de win more-win more", précise David Venter, ajoutant : "C'est la création de valeur au global qui importe réellement."

Lire la suite en page 2 : "Ne pas confondre négociation et marchandage", "Qui doit faire le premier pas?" et "Négocier au féminin, quelle différence?"


Ne pas confondre négociation et marchandage

"Négocier, ce n'est pas marchander, ni même entrer dans une compétition", prévient David Venter. Et l'expert d'expliquer que si chacune des deux parties essaye à tout prix d'amener l'autre dans sa direction, il n'y a aucune issue possible : c'est la paralysie. "C'est le principe de réciprocité, avance-t-il : si je ne bouge pas, je ne peux pas espérer que l'autre bouge."

Au-delà du risque de statu quo existe un danger bien plus élevé : celui de voir l'une des deux parties disparaître. "Marchander à l'extrême amène à 'tuer' son interlocuteur alors qu'on a besoin de lui... C'est notamment le cas des acteurs de la grande distribution, qui, à force de pousser leurs fournisseurs dans leurs retranchements, les conduit à l'extinction. La négociation ne peut se résumer à du one shot ou à la simple résolution d'un problème", explique encore David Venter. Il faut voir à plus long terme.


Qui doit faire le premier pas ?

Dans une négociation, le premier pas est crucial. "Il peut être avantageux d'exposer sa proposition avant l'autre, à la seule condition d'avoir une excellente connaissance du marché", soutient Ann-Sophie De Pauw. Et David Venter de raconter comment il a vendu sa maison bien en-deçà des cours de l'immobilier, par simple méconnaissance des prix pratiqués du moment. Mais attention, "présenter son offre commerciale en premier comporte un risque : celui de donner de l'information à son interlocuteur", prévient Ann-Sophie De Pauw. Prudence à ne pas dévoiler trop de données dès le départ.

Négocier au féminin, quelle différence ?

"Leadership is the art of getting someone else to do something you want done because he wants to do it" Dwight D. Eisenhower

Est-il avantageux d'être un homme ou une femme dans la négociation ? "Les femmes se font plus rares autour des tables de négociation... Si elles n'ont pas plus de chances que leurs homologues masculins, nous notons qu'elles parviennent mieux à voir la situation d'ensemble, là où les hommes placent davantage le curseur sur des points de détail."

Si le sexe n'a donc que peu d'influence sur l'issue de la négociation, les deux experts s'accordent à dire que les leaders sont les mieux positionnés. "Être leader n'est pas un statut mais une attitude à adopter, celle de voir au-delà de son intérêt personnel", précise David Venter, qui conclut par cette citation d'Einsehower : "Leadership is the art of getting someone else to do something you want done because he wants to do it."

 
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