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Les achats durables et responsables ont la cote

Publié par Fabien Humbert le - mis à jour à
Les achats durables et responsables ont la cote

Le développement durable fait désormais partie des préoccupations des décideurs achats, en particulier dans les entreprises françaises. Mais les préoccupations sont encore surtout liées aux questions sociales et sociétales plus qu'aux questions d'environnement.

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Le développement durable est une des tendances qui traversent actuellement le monde des achats. Plus qu'un voeu pieu, il s'agit d'une réalité tangible que l'on peut vérifier sur le terrain, comme sur le salon Produrable qui s'est déroulé il y a peu à Paris, ou dans les études menées par Ecovadis. "Il est évident que la responsabilité sociétale de l'entreprise commence par ses achats, affirme Cécile Colonna D'Istria, la directrice du salon Produrable.Le niveau de maturité des décideurs achats s'est considérablement élevé depuis quatre ou cinq ans."

Cependant, pour les acheteurs, les préoccupations de développement durable sont encore surtout liées aux questions sociales et sociétales (travail forcé, travail des enfants...), plus qu'aux questions d'environnement. Les préoccupations sur le climat et la biodiversité commencent toutefois à prendre de l'ampleur. Il y a encore cinq ans, la biodiversité et la nature, étaient à bien des égards, extérieure au monde de l'entreprise. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. "Les entreprises font en sorte de ponctionner le moins possible la biodiversité, afin de faire baisser leur impact direct, et essaient même de restaurer la nature ", se réjouit Cécile Colonna D'Istria. Ce qui est nouveau c'est que désormais cette exigence s'étend aux fournisseurs."

Une chaîne de fournisseurs responsables

Les entreprises, et en particulier les grands groupes internationaux, sont conscients du fait que leur chaîne de valeur amont est extrêmement importante. Ainsi que de l'importance d'avoir des fournisseurs, qui eux aussi, ont une démarche de développement durable. "Les entreprises sont exposées à d'éventuelles interpellations médiatiques en cas de scandale chez un fournisseur ou un sous-traitant", prévient Claire Tutenuit, la délégué générale d'Entreprises pour l'environnement (EPE). Cette vigilance renforcée sur les sujets sociétaux, mais aussi environnementaux, s'exerce aussi sur des maillons éloignés de la chaîne de fournisseurs. Pour vérifier qu'ils respectent bien les cahiers de charges qu'elles ont fixés, plusieurs solutions s'offrent aux entreprises.

Le groupe Sequana a choisi de mettre en place une plateforme en ligne, sur laquelle les fournisseurs remplissent trois types de questionnaires. D'abord un questionnaire global sur l'entreprise qui inclut les questions de RSE (droits fondamentaux, sécurité du travail...). Ensuite un questionnaire par produit ou groupe de produit. Il s'agit ici de questions sur les réglementations et les certifications, comme la réglementation européenne sur le bois réglementation REACH, celle sur le contact alimentaire, les normes ISO... Vient enfin un bloc sur la traçabilité, au titre duquel les fournisseurs doivent donner la liste exhaustive des espèces d'arbres qui sont à l'origine du produit qu'elles fournissent.

"Nous sommes dans un système que je qualifierai de semi auto déclaratif, analyse Olivier Guichardon, directeur de la responsabilité sociale d'entreprise de Sequana. Chaque déclaration doit être accompagnée d'un document de preuve, qui est vérifié chez Sequana." La prochaine étape ? Les audits de terrain, qui peuvent être pratiqués assez en amont dans la chaîne de fournisseurs, et qui donnent lieu, soit à des sanctions, soit à des mesures d'éducation, lorsque le cahier des charges n'est pas rempli.

Lire la suite en page 2: Acheter français pour améliorer sa note


Acheter français pour améliorer sa note

Et les entreprises françaises, comment se comportent-elles concrètement face à ce défi des achats responsables et durables ? Pierre Pelouzet, médiateur des entreprises et Sylvain Guyoton, vice-président recherche d'EcoVadis, ont présenté, lei 29 mars dernier la 2e édition du Baromètre Comparatif de la performance RSE des entreprises françaises avec celle des pays de l'OCDE et des BRICS. Cette étude portant sur 20 000 entreprises exploitait les données statistiques d'évaluation RSE (l'environnement, le social et l'éthique) des fournisseurs des grands groupes afin de mesurer la performance RSE des entreprises françaises et de la comparer avec celles des pays de l'OCDE et des BRICS. Et il ressort de cette étude que les scores moyens globaux (moyenne pondérée de l'environnement, du social et de l'éthique) des entreprises françaises s'accroissent plus rapidement (+10%) que ceux de leurs consoeurs des BRICS (+4%) et de l'OCDE (+7%), et que sur les thèmes environnementaux et sociaux, 63% des entreprises françaises ont un système de management RSE "adapté ou exemplaire".

Ce qui fait dire à Pierre Pelouzet en s'adressant aux entreprises, que "plus vous achetez en France, et plus la note moyenne de vos fournisseurs est bonne. Au contraire, plus vous achetez ailleurs et plus elle se dégrade." Et les prix dans tout ça ? Les entreprises doivent-elles sacrifier la compétitivité sur l'autel du développement durable et du "made in France" ? "Les entreprises vont continuer à rechercher le meilleur prix, conclût Claire Tutenuit. Mais avec des cahiers des charges qui prennent en compte des clauses d'environnement."

 
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