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Comment optimiser le recours à la location courte durée

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Comment optimiser le recours à la location courte durée

La location courte durée de véhicules, qui répond à un besoin ponctuel de mobilité de l'entreprise, évolue sous l'effet d'une concurrence accrue entre opérateurs. Plus que sur les tarifs, les services proposés en amont jusqu'en aval de la location peuvent faire la différence.

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Disponibilité et flexibilité sans égales. Tels sont les maîtres mots de la location courte durée (LCD) aux entreprises. Sans engager de trésorerie, ce service permet de trouver un véhicule en tout lieu et à tout moment pour un collaborateur en déplacement. Revers de la médaille: la LCD coûte plus cher que la location longue durée (LLD). Par conséquent, elle doit s'envisager comme une variable d'ajustement efficace d'une politique globale de mobilité. Comment déterminer l'opportunité de recourir à la LCD plutôt qu'à une autre formule? La réponse est complexe dans un marché dont les acteurs ont multiplié leurs offres. Les prestataires de LCD, comme ceux de LDD d'ailleurs, convoitent un segment intermédiaire en plein essor, celui de la location moyenne durée (LMD). Le cap entre les deux offres est franchi dès que la durée de location atteint un mois, la LMD étant conçue pour répondre à des besoins inférieurs à un an. En pratique, l'arbitrage entre la LCD et LMD est moins simple qu'il n'y paraît.

"Tout dépend de son business, avertit André Gallin, le président de la branche loueurs du Conseil national des professions de l'automobile (CNPA). Si une entreprise a besoin d'un véhicule toutes les semaines pendant trois jours, il sera plus intéressant de recourir à la location moyenne durée." La réponse commerciale sera d'autant mieux adaptée que l'entreprise aura affiné son analyse de la mobilité de ses collaborateurs: volume de location, durée mais aussi fréquence et localisation des trajets. Chez le fabricant d'armement Nexter (2700 collaborateurs répartis sur neuf sites en France), les besoins ponctuels sont couverts par une combinaison entre LMD (un mois renouvelable) et LCD. L'étude des déplacements a montré une prévalence des trajets entre le siège de Versailles-Satory et le site de Bourges. "Nous avons négocié des forfaits avec un maximum de 500 km, plutôt que 250 km, correspondant à un aller-retour", confie Patrick Delavier, le travel manager du groupe.

Concurrence sur les services

Cette étape mérite que l'entreprise y consacre du temps car les donneurs d'ordres sont plus que jamais en position de négocier. Sur un marché que le CNPA évalue à 2,2 Mds € et 200000 achats par an, la concurrence est montée d'un cran depuis deux ans. L'américain Entreprise a en effet débarqué sur les routes françaises via le rachat de Citer exacerbant une concurrence déjà forte sur les tarifs. Par conséquent, ce n'est pas tant sur le prix des prestations que sur l'offre proposée que la différence peut se faire aujourd'hui.

Exemple avec l'apparition d'une prestation dite de "très courte durée". Comme l'observe André Gallin, "le marché évolue avec des offres d'autopartage permettant d'optimiser un parc en complément de la courte durée ou de la LLD". Chez Europcar, la prise de contrôle de la start-up d'Ubeeqo permet de proposer une flotte privative aux entreprises (Better carsharing). Les collaborateurs peuvent ainsi prendre le volant d'un véhicule à l'improviste pour quelques heures seulement.

Autre évolution en cours : la dématérialisation. Au-delà des échanges habituels (facturation, assistance et suivi commercial), elle concerne la prise des véhicules. Pour ne plus dépendre des horaires d'ouverture des agences, les nouvelles technologies facilitent la vie des clients. Dernier développement en date chez quelques opérateurs: la réservation à distance via une application sur smartphone et l'octroi d'une puce RFID qu'il suffit d'approcher du véhicule pour le déverrouiller à n'importe quel moment. Autre prestation plus répandue, les systèmes coupe-file donnant à l'entreprise la garantie que ses collaborateurs ne feront pas la queue au guichet à leur arrivée. Chez Avis, les agences d'Orly et de Lyon Saint-Exupéry proposent le service Full preferred: le client se rend directement sur le parking pour prendre le véhicule, son identité et numéro de permis de conduire étant contrôlé par un agent à la sortie du parking.

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter l'article suivant: La location courte durée en pleine croissance

Enfin, il est possible de gagner du temps avec un service de mise à disposition d'un véhicule sur site. Attention, dans ce cas, à vérifier les conditions d'éligibilité, tous les sites n'étant pas couverts selon la localisation des agences. Dans son contrat, Nexter a choisi ce type de service pour trois de ses sites: "Le fait de voir l'arrivée et le retour des véhicules permet d'en contrôler plus facilement l'utilisation", souligne également Patrick Delavier. Chez Entreprise, on propose une offre inverse: le "pick-up service". "Il consiste à aller chercher le client pour l'amener à l'agence où l'attend sa voiture. À Paris et en Île-de-France, le rayon éligible est compris entre 2 et 10 km, contre 5 à 20 km en province", précise Sylvie Roland, directrice des ventes.

Les travel managers choyés

Si tous les acteurs du marché sont aujourd'hui capables d'interfacer leurs systèmes avec les plateformes de GDS et de SBT qu'utilisent les entreprises, ils proposent également leurs propres outils utiles aux travel managers. Chez Europcar, l'interface en ligne (europcar.biz) est personnalisable. "Notre site de réservations B to B destiné à nos clients grands comptes permet une hiérarchisation des droits d'accès, la mise à disposition de reportings ou la dématérialisation de factures...", détaille Virgine Bloyet, directrice commerciale France.

Autre type d'outil disponible, des aides au suivi de la prestation. Pour les grands comptes, Sixt a développé un outil de gestion de pool sur site (Sixt corporate carsharing). Comme l'explique Isabelle Fetzer, sa directrice commerciale, "le logiciel permet de gérer l'attribution des clés et le planning par conséquent d'avoir une traçabilité des consommations et l'utilisation". Autre illustration, un service de push: le client reçoit des informations importantes selon des paramètres qu'il a lui-même définis. Et il convient de rester attentif aux offres qui devraient se développer dans les mois à venir notamment en matière d'autopartage ou de facilités aux utilisateurs avec des pass autoroutiers inclus dans certaines offres.

Bien choisir son réseau

La taille du réseau d'agences (en propre ou franchisées) reste un paramètre fondamental dans un appel d'offres. Sur ce point, les leaders du marché ont encore une longueur d'avance. Chez Avis, par exemple, le réseau comprend 470 agences dont 28 aéroports et 180 gares avec un partenariat avec la SNCF pour la remise des clés. Les challengers travaillent cependant à combler l'écart. Chez Sixt, le réseau (150 agences) s'est enrichi de 33 implantations en un an. Attention cependant à ne pas se fier uniquement au nombre d'agences mais aussi au parc à disposition sur chaque implantation. Cette exigence de capacité disponible a notamment conduit Nexter à recourir à deux prestataires, Avis et Europcar.


Pour aller plus loin, vous pouvez consulter l'article suivant: Bien négocier ses contrats de location courte durée.

 
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