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Plan de mobilité : encore trop peu d'entreprises engagées

Publié par Marie-Amélie Fenoll le | Mis à jour le
Plan de mobilité : encore trop peu d'entreprises engagées

Covoiturage, vélo, télétravail, ... Seulement 23% des organisations de plus de 250 salariés ont réalisé leur plan de mobilité réglementaire rendu obligatoire depuis le 1er janvier 2018. Quelles mesures les entreprises engagées ont-elles mis en place? Réponses à l'étude "Quelle mobilité au travail?"

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"En France, si 80% des dirigeants et des salariés jugent indispensable de renforcer la mobilité durable liée au travail, 70% estiment la tâche compliquée", rapportent les auteurs de l'étude* "Quelle mobilité au travail?" Une étude réalisée en ligne par Riposte Verte avec Ekodev.

Premier constat : seulement 23% des organisations de plus de 250 salariés ont réalisé leur plan de mobilité réglementaire. Or, depuis le 1er janvier 2018, en vertu de l'article 51 de la loi de transition énergétique, les entreprises de plus de 100 salariés ont l'obligation de mettre en place un plan de mobilité pour leurs salariés.

Pour rappel, la non-conformité réglementaire entraîne une impossibilité de bénéficier des subventions de l'Ademe et les sites concernés ne pourront pas être certifiés ISO 14001. De plus, s'ils sont situés dans le cadre d'un plan de protection de l'atmosphère, l'entreprise risque jusqu'à 15 000 euros d'amende forfaitaire et 1500 euros par jour de retard pour non rendu du plan de mobilité.

Des organisations peu mobilisées

Ainsi, malgré la législation, seule 1 entreprise de plus de 250 salariés sur 3 a formalisé sa démarche en nommant un (e) responsable dédié (e). Par contre, 70 % communiquent ponctuellement en interne via l'intranet ou un blog et plus de 50 % avec des événements sur site tels que l'installation de simulateurs de conduite ou le test de matériels.

Côté infrastructures, 70 % des répondants déclarent que, sur leur site, des emplacements sont disponibles pour les voitures contre 60 % pour les vélos. Concernant la gestion des emplacements pour les voitures et les motos/scooters, seuls 16 % de ces sites réservent des places aux covoitureurs et 16 % partagent/mutualisent les places non occupées.

Pour favoriser les déplacements à vélo en ville et banlieue urbaine proche, l'installation d'équipements complémentaires est indispensable. Cependant, à peine plus d'un site sur deux met à disposition des espaces sécurisés et des douches, un sur quatre des vestiaires/casiers individuels et un sur cinq des prises électriques dédiées à la recharge.

Que font les employeurs pour diminuer les impacts environnementaux des trajets domicile-travail ? Sept engagements étaient mis à l'étude et, pour les organisations de plus de 250 collaborateurs, "les résultats sont mitigés", estiment les auteurs de l'étude. Ainsi, 63 % favorisent les transports collectifs avec un remboursement supérieur à 50 % des frais, 54 % formalisent une politique de télétravail à domicile, 31 % incitent à l'écoconduite (formation, prime " zéro accident "....) et 29 % promeuvent la marche et le vélo (aide à l'achat, remboursement d'une solution de vélo en libre service, prise en charge de l'indemnité kilométrique vélo...). Mais aussi, 29 % soutiennent le covoiturage (site dédié, remboursement des frais...), 22 % utilisent des véhicules électriques (installation de bornes de recharge, aide à l'achat...) et 11 % élaborent un partenariat avec des tiers lieux.

Parmi les organisations engagées, 1 sur 7 seulement évalue les bénéfices du télétravail à domicile en terme d'impacts sur l'environnement évités "alors que cet indicateur peut être une information facile à valoriser auprès des parties prenantes internes et externes".

Lire la suite en page 2 : un manque d'engagement pour les déplacements professionnels


Un manque d'engagement pour les déplacements professionnels

Trop souvent, les engagements pris pour limiter les déplacements professionnels sont uniquement motivés par la maîtrise des budgets dédiés. Pourtant, la prise en compte des impacts sur l'environnement favoriserait la diminution des coûts financiers estiment les auteurs de l'étude. Ainsi, la télé/visioconférence diminue les émissions de CO2 et les frais de déplacements, idem pour les transports en commun qui polluent moins qu'un trajet en voiture et coûtent moins chers...

Pour cette étude, le déploiement de 7 solutions était analysé pour toutes les organisations. Au final, 64 % ont installé un système de télé/visioconférence aux postes de travail ou salles de réunion, 53 % donnent la préférence au train sur l'avion dès que possible. Près de 25 % favorisent les transports collectifs (appli mobile...) ou mettent des véhicules à disposition en autopartage. Enfin, 19 % promeuvent la marche et le vélo pour aller en rdv, 8 % interdisent l'utilisation du véhicule personnel et 6 % font appel à un service de taxis écologiques.

Parmi les organisations équipées de système de conférence à distance, "il faut maintenant aller plus loin". En effet, seulement 1 entreprise sur 5 mesure l'utilisation de ses équipements de télé/visioconférence et 1 sur 10 en évalue les bénéfices en terme d'impacts sur l'environnement évités.

"Les priorités : rationaliser la flotte, promouvoir les alternatives et formaliser la démarche !"

Pour aller dans le sens d'une réduction des impacts financiers et environnementaux de la gestion d'une flotte automobile, Ekodev et Riposte Verte conseillent notamment de rationaliser le parc de véhicules mais également de promouvoir le télétravail à domicile ou en tiers lieux et des modes de déplacements alternatifs, notamment la marche, le vélo et le covoiturage. "Enfin, comme pour une démarche RSE ou environnementale complète, une politique de mobilité durable ne peut être pertinente et pérenne que si elle est formalisée, c'est à dire gérée par un pilote décisionnaire impliquant les principales directions de l'organisation et mettant en oeuvre un plan d'actions évalué, revu et réorienté tous les ans". A noter que le périmètre d'action doit "être élargi à ceux des visiteurs/fournisseurs sans oublier les aspects d'achat et de communication durables sur ces enjeux centraux pour un travail de bureau".

*Etude réalisée en ligne par Riposte Verte avec Ekodev. Au total : 1333 réponses provenant d'entreprises de tailles différentes (33% entre 250 et 5000 salariés) et de secteurs divers (23% dans le service, 11% dans l'industrie ou 23% dans le public).


La mobilité au travail en chiffres

36% : part des transports dans les émissions de gaz à effet de serre globales en France

12% : part des déplacements quotidiens réalisés à Paris en voiture

23 minutes : temps moyen du trajet domicile-travail d'un actif français (contre 41 minutes pour un actif francilien)

 
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