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Flottes auto: la fin du tout diesel?

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Flottes auto: la fin du tout diesel?

Alors que la place du diesel dans l'automobile fait débat, les achats de véhicules opérés par les entreprises cette année semblent marquer le pas. Essence, diesel, hybride ou électrique, les investissements des flottes sont suspendus aux choix fiscaux du gouvernement.

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Si les ventes de véhicules aux entreprises ont longtemps porté le marché automobile, il semble désormais que les investissements des flottes marquent un peu le pas. L'évolution qui se profile en faveur d'un malus démarrant dès 95 g/km de CO2 contre 127 g/km actuellement a de quoi faire hésiter les gestionnaires de parc sur leurs choix futurs de nouveaux modèles. Et il en va de même de la stratégie à adopter en matière de motorisation, essence, diesel, électrique ou hybride. Pour l'heure, ces hésitations n'empêchent pas les entreprises de continuer à soutenir les ventes.

Si, sur les six premiers mois de cette année, les ventes aux flottes sont en repli de 1,3 % avec 402 937 véhicules immatriculés, c'est surtout par le jeu de la comparaison face à la forte progression qui avait été enregistrée sur la même période l'an passé... + 13,3 % et 408 079 immatriculations. Il en va de même des ventes de voitures (hors véhicules utilitaires) aux professionnels. Celles-ci ont reculé au premier semestre de 3,8 % à 232 451 unités. Et il n'est pas dit que, globalement, les ventes aux flottes soient en recul en fin d'année. D'ailleurs, à l'issue du premier semestre, sur le seul mois de juin, les ventes de voitures aux entreprises ont progressé de 12,6 % pour peser 11,6 % des immatriculations, tandis que celles aux loueurs longue durée ont augmenté de 3,1 % pour représenter 8,8 % du marché. Ces deux canaux de vente aux professionnels cumulés représentent ainsi 20 % des cartes grises.

Orange s'implique dans l'essence

Reste que les choix de modèles opérés par les flottes sont désormais influencés par l'introduction progressive de la nouvelle fiscalité qui autorise cette année les entreprises à commencer à déduire à hauteur de 10 % la TVA sur l'essence (cette possibilité de récupérer la TVA sur l'essence sera progressivement étendue jusqu'à 80 % d'ici 5 ans). Ainsi, selon l'Observatoire du véhicule d'entreprise (OVE), les immatriculations de véhicules essence dans les flottes ont enregistré une hausse de 2 % durant le premier semestre à 45 632 véhicules, ce qui porte la part de marché de l'essence dans les parcs des entreprises à 11,3 %. Cette progression est essentiellement due aux voitures particulières, dont la part de marché en essence atteint 18,1 % (soit + 0,56 point par rapport à 2016).

À titre d'exemple, Orange vient de commander 700 exemplaires de la nouvelle Citroën C3 en version essence. Dans cette catégorie de petites berlines qui délaisse peu à peu le diesel, l'objectif de l'opérateur téléphonique est de parvenir à une part de 50 % de modèles essence. Avec près de 20 000 véhicules en parc, Orange se montre une nouvelle fois précurseur dans le domaine de la gestion de flotte. " Nous réduisons de 4 % par an notre flotte grâce à l'historique dont nous disposons sur l'utilisation du parc et par le recours à l'autopartage qui permet d'optimiser nos véhicules ", explique Patrick Martinoli, directeur de la gestion des véhicules du groupe Orange.

Le retour des modèles hybrides

Il n'empêche qu'au cours du premier semestre 2017, ce sont les ventes de modèles hybrides et hybrides rechargeables qui ont le plus surpris le marché. Ainsi, les ventes de voitures hybrides rechargeables auprès des entreprises ont progressé de 30,4 % à 2 270 unités, tandis que les voitures hybrides qui ne bénéficient plus cette année d'aucune aide à l'achat enregistrent une croissance de leurs ventes de 6,2 %. Cette tendance, on la retrouve dans les résultats réalisés par Toyota auprès des flottes d'entreprises avec un bond commercial de 45 % depuis le début de l'année. De quoi permettre à Arnaud Martinet, directeur des ventes flottes de Toyota, d'atteindre son objectif de part de marché de 3 % contre 1,8 % l'année précédente.

" Chez Lexus, beaucoup de nos clients parmi les entreprises penchent en faveur de modèles hybrides plutôt que vers le tout diesel, explique Cédric Danière, directeur de Lexus France. Les loueurs longue durée qui opèrent auprès des entreprises mesurent désormais le risque d'être à la tête d'une flotte composée à 80 % de modèles diesel et recommandent à leurs clients de se tourner un peu plus vers les modèles hybrides. ALD Automotive, par exemple, s'engage actuellement sur un accroissement des valeurs de revente des modèles hybrides de 3 % dans les trois ans et à réduire de 1 % par an celles des modèles diesel. "

De son côté, Grégory Libre, directeur commercial et marketing d'Arval, explique que " les car policies des flottes sont ouvertes aux modèles essence et nous procédons à l'alignement des valeurs résiduelles des voitures carburant à l'essence avec celles des modèles diesel. Les parcs automobiles ne deviendront pas 100 % essence tout de suite, mais peut-être que la prochaine loi de finances va accélérer le switch entre diesel et essence et inciter à diversifier la composition du parc des entreprises ".

Reste à savoir si cette prudence des loueurs face à une éventuelle dégradation des valeurs résiduelles des voitures diesel sera suffisante. Cet été, en Allemagne, le débat sur le scandale du dieselgate auquel sont liés les constructeurs automobiles allemands ainsi que les menaces d'interdiction faites aux voitures diesel par des villes comme Stuttgart ou Munich pèsent sur les ventes de voitures. Quelque 300 000 modèles diesel d'occasion invendus, totalisant un manque à gagner de 4,5 milliards d'euros pour les concessionnaires locaux, illustrent cette situation et les risques d'effondrement des valeurs de revente des modèles carburant au gazole.

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