Recherche
Mag Décision Achats
S'abonner à la newsletter S'abonner au magazine
En ce moment En ce moment

"Nous voulons avoir un impact positif sur le marché de la maintenance des ascenseurs"

Publié par Lisa Henry le | Mis à jour le
'Nous voulons avoir un impact positif sur le marché de la maintenance des ascenseurs'

Dominé par les quatre mêmes acteurs depuis sa création, le marché de la maintenance d'ascenseurs doit, selon Jade Francine, cofondatrice de la start-up WeMaintain changer profondément de modèle.

Je m'abonne
  • Imprimer

C'est dans le marché très verrouillé des ascensoristes que la jeune pousse WeMaintain cherche à faire sa place. Jade Francine, cofondatrice de la start-up, explique ce choix de se positionner comme entreprise a mission, afin d'avoir un impact positif sur un marché historique et "sans pitié".

Pourquoi dites-vous que le marché de la maintenance des ascenseurs est verrouillé ?

Jade Francine - cofondatrice de Wemaintain

Le marché est dominé par quelques très grands acteurs historiques, cela s'explique parce que ce sont eux qui ont installé les ascenseurs, donc par la suite ils récupéreraient toutes les activités de maintenance, un marché qui représente 30 milliards d'euros. Pourtant, le marché est ouvert: être équipé d'une certaine marque ne signifie pas que c'est cette marque qui doit intervenir au niveau de la maintenance.

Néanmoins ils se sont implantés partout mondialement, après tout ce sont eux qui ont oeuvré au développement de la concentration urbaine dans les villes. De plus, ce sont des géants industriels donc ils ont eu assez de fonds pour racheter des petites entreprises qui se créaient. C'est comme ça qu'ils ont gardé leurs parts de marché. Il n'y a pas eu d'acteurs alternatifs qui ont émergé.

Comment comptez-vous disrupter le marché ?

Nous regardons toujours les besoins des clients, et nous considérons que nous en avons deux : les signataires du contrat de maintenance, et notre client interne qu'est le technicien. Si les besoins de ces deux clients sont comblés, et si la technologie est utile, alors toute la chaîne de valeur est alignée. Les techniciens ont besoin de plus d'autonomie et de responsabilité, chez les acteurs traditionnels du monde de l'ascenseur ce sont des logiques poussées à l'extrême, les visites de maintenance sont minutées, alors que dans ce contexte, une visite ne peut pas se mesurer en minutes.

Il y a aussi un manque de reconnaissance financière, aujourd'hui les techniciens chez les acteurs traditionnels sont payés trois fois moins en Europe qu'aux États-Unis.

De plus, ils ont besoin de se concentrer sur leur coeur de métier et de ne pas perdre de temps et d'énergie à chercher des historiques. C'est à cela que sert notre solution. Ils ont, avec nous, une application avec toutes les informations dont ils ont besoin.

Quels sont les avantages de la technologie que vous exploitez ?

Le manque de transparence est une chose souvent reprochée par les clients dans ce milieu. Notre technologie software et objets connectés permet de partager l'information clairement et sans filtre avec nos techniciens et nos clients et des données pertinentes liées à l'immeuble.

Nous souhaitons répondre aux besoins de nos clients le plus simplement possible, et de manière humaine, sans partir dans un délire d'ingénieurs et vouloir mettre des objets connectés partout sans raison.

Nous privilégions aussi l'humain. Dans les entreprises traditionnelles, les techniciens sont surchargés en matière d'ascenseurs à maintenir ce qui crée des pannes et de la frustration. Cela crée un cercle vicieux de manque de transparence et nous, nous souhaitons briser ce cercle.

Comment assurez-vous la transparence totale que vous promettez ?

Nous avons supprimé tous les intermédiaires, à l'image d'une banque en ligne, tout est inscrit sur notre application et il n'y a aucun tiers entre nous, les techniciens et les clients.

A quoi vous vont servir les 30 millions d'euros que vous avez récemment levés ?

Nous avons trois projets d'investissement. D'abord sur la technologie, nous souhaitons aller plus loin dans notre Saas et dans nos objets connectés. Ensuite, nous voulons nous étendre encore à l'international, nous sommes déjà présents à Paris, Londres et Singapour, et nous allons ouvrir dans de nouveaux pays. Puis, nous allons nous orienter sur d'autres verticales, nous avons notamment investi dans des solutions de sécurité incendie, la maintenance réglementaire représente un marché énorme sur lequel nous voulons continuer de nous positionner.

Pourquoi vous intéressez-vous au marché asiatique ?

Les villes asiatiques sont très verticales et très concentrées, donc c'est un marché intéressant pour nous. Nous avions pour projet de nous installer à Hong-Kong en 2019, mais cela s'est avéré compliqué. C'est pourquoi nous avons choisi Singapour pour l'instant.

Comment intégrez-vous la RSE dans vos process ?

Lorsque nous avons lancé WeMaintain, nous savions que nous voulions avoir un impact positif tant côté client que technicien. Notre objectif a toujours été la revalorisation des métiers techniques grâce à la technologie. Nous avons toujours été attachés à l'idée de faire les choses bien, créer du "gagnant-gagnant" pour tout le monde, et de la diversité dans ce milieu. Ce sujet nous tient particulièrement à coeur, la diversité chez nous elle n'est pas là pour faire joli.

Nous avions vite remarqué, que dans les secteurs techniques, il n'y a pas de femme. Alors nous nous sommes dit que nous pouvions soi l'observer et nous en plaindre, ou travailler à créer de la place pour la diversité dans notre propre entreprise, que ce soit au niveau du genre, des origines, des âges ou même du niveau d'étude et type de formation.

Comment se traduit votre démarche "activiste" ?

Par exemple, tout le monde a des parts dans la société, de plus, nous nous sommes déclarés entreprise à mission. Cela implique que nous avons un comité de suivi en interne qui s'assure que nous respectons nos engagements. Ce comité de suivi est composé d'un investisseur, d'un client, d'un technicien et d'un représentant des salariés. Ils se réunissent deux fois par an minimum, et peuvent challenger les dirigeants à constamment s'améliorer, en ayant un point de vue externe.

 
Je m'abonne

NEWSLETTER | Abonnez-vous pour recevoir nos meilleurs articles

La rédaction vous recommande

Retour haut de page