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Gestion de flotte : comment gagner en flexibilité ?

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Gestion de flotte : comment gagner en flexibilité ?

En un an, les incertitudes pesant sur l'activité et la généralisation du télétravail ont chamboulé les déplacements des salariés. Un environnement inédit pour les gestionnaires de contrats de LLD. Heureusement, plusieurs solutions permettent de regagner de la souplesse, du moins temporairement.

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L'impact de la pandémie de Covid-19 n'en finit pas de se répercuter sur les flottes. D'après le "Baromètre des flottes et de la mobilité 2021", dévoilé par Arval Mobility Observatory, 77% des grandes entreprises établissent un lien direct entre la crise sanitaire et l'évolution de la taille de leur parc. Mais la tendance générale apparaît, enfin, plus optimiste : 55% des gestionnaires anticipent une augmentation de leur parc dans les trois ans, contre 29 % seulement l'année dernière. La première raison invoquée étant la croissance de l'entreprise ou le développement de nouvelles activités. Cependant, les véhicules présents en parcs ne correspondent pas toujours à ces nouveaux besoins. "Aujourd'hui, il faut retrouver un point d'équilibre dans la gestion d'un parc automobile entre le besoin de flexibilité et les contraintes de la transition énergétique", constate Laurent Hauducoeur, directeur commercial de Traxall. Pour ce spécialiste de la gestion de flotte, la crise a réduit les marges de manoeuvre des responsables de parcs, suite au premier confinement : "Beaucoup ont revu les kilométrages des véhicules à la baisse sur leurs contrats et ils ont obtenu un avoir. Aujourd'hui, on est au stade suivant : les gestionnaires ont 15% de voitures en trop."

En cause, les contrats de LLD qui n'ont pas été conçus pour restituer des voitures en masse, du jour au lendemain, ce qui freine l'adaptation des parcs. Pas moyen en effet de solder les contrats devenus inutiles, sauf à s'acquitter de pénalités pour restitution anticipée. Celles-ci sont corsées mais évitables, à condition d'avoir négocié son contrat initial. Traxall accompagne ses clients sur la définition d'une grille de fluidité jointe à la signature du document. Elle fixe des niveaux de loyer raisonnables qui s'appliqueront pour chaque variation du couple durée de détention/kilométrage. Sans cette martingale, il arrive que le loueur offre une porte de sortie au client en lui proposant une renégociation de son contrat. Une telle initiative permet de rendre des voitures plus tôt que prévu mais elle n'est pas systématiquement plus économique. "Dans ce cas, le loueur refait un calcul et il réadapte la valeur résiduelle (VR), or on ne connaît pas le loyer cible du nouveau contrat", alerte le fleeter. Autrement dit, le loyer peut se trouver majoré si le loueur anticipe une VR du véhicule plus faible que celle qui avait été retenue dans la version initiale. Bref, alléger sa flotte rapidement a toujours un prix, à moins de rechercher des solutions atypiques.

Revendre les contrats

Tel est le cas des plateformes qui permettent de rétrocéder des contrats de LLD à des tiers, entreprises ou particuliers sans aucune pénalité. Le contrat et ses obligations ne sont pas rompus mais transférés à un nouveau titulaire pour la durée restante. "Aujourd'hui, nous avons de plus en plus de demandes des entreprises, y compris de celles qui ont entre 500 et 1 000 véhicules", se félicite Eric Roseau, directeur général de Transfert Leasing. Entre septembre 2019 et mars 2021, le taux de rotation des véhicules cédés via cette plateforme de revente a bondi de 10% à 20% environ, soit une cinquantaine de contrats qui changent de main tous les mois. "Les gros parcs ont un taux de restitution anticipé défini contractuellement avec leur loueur. Mais cela ne suffit pas lorsque les entreprises adoptent le télétravail", observe le dirigeant.

Même manque de souplesse à l'égard des véhicules de fonction qui restent attachés au statut de certains cadres : impossible de s'en dessaisir, sauf à négocier avec les bénéficiaires. Le transfert de contrats de LLD via cette plateforme coûte environ un mois de loyer supplémentaire mais il permet de gagner sur un autre tableau en accélérant le "verdissement" de la flotte. "Les entreprises peuvent céder des véhicules diesel en LLD qu'elles remplaceront par des électriques. Elles les céderont de nouveau par notre intermédiaire d'ici deux ou trois ans pour reprendre des véhicules électriques de dernière génération dont l'autonomie aura progressé, explique Eric Roseau. Un tel montage permet de souscrire des contrats de quatre ans en LLD, avec des loyers plus faibles, mais de les interrompre au bout de deux ans, la durée de détention nécessaire pour bénéficier des aides gouvernementales."

Lire la suite en page 2 de cet article : Se réengager moins cher / Garder de la souplesse / Zoom - Optimiser les usages du parc


Se réengager moins cher

L'autre défi posé aux gestionnaires concerne le renouvellement des contrats de LLD échus, alors que l'entreprise est en pleine réorganisation. D'où l'intérêt de se tourner vers des solutions moins coûteuses telles que la LLD d'occasions que proposent des opérateurs comme Flexi-Lease. "Nos véhicules affichent moins de trois ans d'ancienneté et moins de 20 000 kilomètres au compteur, ce qui permet de passer la première décote et d'avoir un loyer plus attractif", argumente Johanna Gomez, chargée de clientèle. La remise est de l'ordre de 15 à 25 % par rapport au loyer du modèle neuf, en fonction des disponibilités du marché. Flexi-Lease recherche en effet le modèle, la motorisation et la finition voulus.

Si l'on est pressé, il faudra parfois renoncer à sa teinte de carrosserie préférée ou se rabattre sur un modèle équivalent au même prix. "Nous sommes passés de la LOA à la LLD car nous faisions 50 000 km par an, ce qui est difficile à financer en LOA sur cinq ans", explique Christophe François, gérant et fondateur de C2F Formation. Cette PME a fait appel à Flexi-Lease pour son parc composé d'une majorité de Fiat Tipo, des diesel Multijet de 120 ch. "En LLD avec un véhicule neuf, le loyer mensuel était de 640 € HT pour trois ans et 150 000 kilomètres. Avec Flexi-Lease, nous sommes à 498 € HT", constate le chef d'entreprise. Le niveau de services proposé est équivalent : livraison sur site partout en France, maintenance, véhicule de remplacement, couverture de la perte financière en cas de destruction du véhicule. Autre avantage, une tolérance concernant le chiffrage des frais de remise en état lors de la restitution. Ce loueur répare les voitures dans ses propres ateliers avant de les revendre et il ferme les yeux sur des rayures légères, acceptables sur des véhicules qui s'apprêtent à connaître leur troisième propriétaire.

Garder de la souplesse

Autre solution vers lesquelles se tournent les entreprises : la location moyenne durée (LMD), de 1 à 24 mois. Les offres sont désormais nombreuses du côté des loueurs, tant longue que courte durée, à l'instar d'Europcar Mobility Group qui vient de proposer trois formules sans engagement et avec différents véhicules au cours du contrat.

"À la différence du leasing à durée déterminée, nos nouvelles offres permettent aux entreprises de disposer des voitures ou des utilitaires quand elles en ont besoin, pour la durée qu'elles souhaitent, de manière totalement flexible", avance José Blanco, directeur commercial du groupe. Chez Keolease, qui s'est fait une spécialité de la location sans engagement (avec des loyers dégressifs, réajustés selon la durée de détention effective), la croissance est à deux chiffres depuis le déclenchement de la crise sanitaire. "Nos clients signent pour une durée prévisionnelle de quatre mois mais la moyenne que nous constatons est de neuf mois et elle ne cesse de s'allonger", observe également Jean-Pierre Desgens, p-dg de l'entreprise.

Parmi ses clients, des entreprises avec plus de 1 000 voitures en parc qui sont en quête d'une souplesse supplémentaire : trouver des véhicules le temps de renégocier un appel d'offres de LLD, satisfaire des besoins de mobilité que ne couvre pas un pool de véhicules non affectés, confier des voitures de fonction à des collaborateurs tout juste recrutés ou faire face à des dates de livraison reportées en fin de contrat de LLD. Une souplesse qu'offre la LMD qui s'approvisionne en occasions récentes. C'est également la limite de ces offres : elles ne donnent pas accès aux dernières technologies. Ainsi Keolase propose du diesel, de l'essence et du "full hybrid" mais pas d'hybride rechargeable ni d'électrique. Un compromis qui paraîtra acceptable aux gestionnaires de flottes qui privilégient la souplesse et la maîtrise des coûts sur le long terme.

Zoom - Optimiser les usages du parc

Introduire dans sa flotte quelques véhicules électriques en autopartage constitue un moyen de réduire son parc, tout en répondant aux contraintes environnementales. Mais le pari sera gagnant à condition que ces véhicules, plus chers à l'achat, roulent beaucoup. D'où l'importance de remonter des données d'usage du parc existant.

"Nous pouvons équiper un parc thermique pour avoir des données qui permettront d'envisager le passage à l'électrique", explique Alexandre Bol, directeur général d'OpenFleet, dont les boîtiers servent à la fois à l'analyse et à l'autopartage.

Même sans sauter le pas de l'autopartage, ce suivi permet des ajustements. "Certaines entreprises sont tentées de ne plus généraliser les véhicules de fonction quitte à recourir aux indemnités kilométriques, or elles ont sur leurs parkings des véhicules qui ne tournent pas et dont l'utilisation sera préférable à celle d'un véhicule personnel", soulève le dirigeant. Une fois les boîtiers installés, aucune intervention n'est nécessaire pour activer l'autopartage qui fonctionne sans clé, 24h/24. OpenFleet a mesuré les gains sur un pool de 30 véhicules autopartagés de manière intensive : son coût annuel a été réduit de 180 000 euros à 118 000 euros (incluant 8 000 euros pour la prestation d'OpenFleet).

 
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