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L'uberisation : nouveau défi du business travel?

Publié par Marie-Amélie Fenoll le | Mis à jour le
L'uberisation : nouveau défi du business travel?

La révolution digitale bouleverse le monde économique. Quelles conséquences pour les travel managers face à des nouveaux arrivants comme Uber ou Airbnb? Réponses à l'occasion d'une table-ronde de Concur Fusion Exchange Paris 2015.

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"Le métier de travel manager change! Aujourd'hui, on achète de la technologie là où auparavant on négociait les prix hôteliers et dans l'aérien. Et le travel manager doit posséder des connaissances dans la protection des données, etc."., souligne Vitold Horodecki, directeur achats Amérique du Nord chez Capgemini et ancien travel manger chez Hewlett-Packard.

Des attentes des voyageurs toujours plus fortes couplées à une révolution digitale sans précédent redessinent entièrement le métier du travel manager. Tel fut l'objet d'un débat organisé par Concur France à l'occasion de son événement baptisé Concur Fusion Exchange Paris 2015, à la Cinémathèque française, le 8 septembre 2015. Une table-ronde riche en témoignages avec les nouveaux acteurs du marché emblématiques de la digitalisation de l'économie que sont Uber et Airbnb.

Airbnb : 20% de voyageurs d'affaires

La frontière entre le BtoC et le BtoB tend à s'effacer. Aujourd'hui, chacun veut retrouver des usages personnels dans le monde de l'entreprise. Il en est de même dans le domaine du voyage d'affaires. La preuve : l'apparition du low-cost BtoC aujourd'hui présent dans le travel management ou encore le terme usité de bleisure, contraction de business et de leisure.

"Chez Airbnb, la frontière entre loisir et business n'existe pas. Le principe : on se sent chez soi". Et les chiffres sont parlants : le voyage d'affaires représente 20% du chiffre d'affaires Airbnb. D'ailleurs, la société a lancé il y a quelque mois une interface Airbnb business, à laquelle déjà 1000 entreprises auraient adhéré d'après Anne-Sophie Frenove, directrice marketing d'Airbnb France. Cette interface permet aux travel managers de visualiser un tableau de bord pour connaître la localisation de leurs employés. Aujourd'hui, la société compte 1,5 millions de logements dans 192 pays.

"Chez Airbnb, la frontière entre loisir et business n'existe pas. Le principe : on se sent chez soi".

Même constat du côté d'Uber avec la création d'Uber For Business, lancée officiellement en France le 1er octobre 2014. Le principe ? Le même qui a fait le succès de la formule auprès des particuliers. "Nous nous sommes vite rendus compte que nos véhicules étaient utilisés à des fins professionnelles", explique Sylvain Andrieu, directeur du développement chez Uber. La société comptabiliserait 50 000 entreprises adeptes de la solution. Aux Etats-Unis, une étude Certify de juin 2015 révélait que 55% des trajets avec Uber étaient effectués à des fin professionnelles.

Chez Capitaine Train, plate-forme lancée en 2011 et nouveau partenaire de Concur, "le BtoB représente 40% des ventes aujourd'hui", estime Jean-Daniel Guyot, fondateur de Capitaine train. Grâce à ce partenariat, la jeune entreprise espère décupler son chiffre d'affaires sur le marché BtoB.


Lire la suite en page 2 : la question de l'assurance rend les acheteurs frileux

"L'élément qui fait converger les attentes est l'expérience utilisateur" , rapporte Jérôme Fouque, président fondateur d'Egencia. Soit un acte d'achat simple et efficace sur une interface jugée "esthétiquement agréable". Ainsi, les demandes pour réserver un logement via Airbnb ou un trajet via Uber émanent des employés. A titre d'exemple, chez Galeries Lafayettes, en 3 mois, 10 salariés ont sollicités un logement Airbnb lors d'un déplacement professionnel.

Autre avantage : "Ces solutions rendent en quelque sorte le paiement invisible. Il suffit juste de tendre son smartphone. Or, aujourd'hui, les jeunes salariés ne veulent pas avancer d'argent", souligne Sandra Le grand, présidente de Kalidea, spécialisée dans la billetterie pour les CE et les salariés.

Des changements de paradigmes que Concur a bien compris en intégrant Uber et Airbnb dans sa solution triplink avec une facturation unique à la fin du voyage. Chez Egencia, la problématique est : "comment la technologie peut améliorer la personnalisation du voyage et ne pas déshumaniser la relation avec le client?", Jérôme Fouque, président fondateur d'Egencia. Avant d'ajouter : "Il faut cependant savoir reconnaître les tendances lourdes et les différencier des buzz médiatiques",avant de citerl'exemple notamment de la vidéoconférence qui a emballé le monde de l'entreprise puis a fini "par faire un flop".

L'assurance : un sujet épineux?

"Si les entreprises sont frileuses face à ces nouveaux acteurs c'est en raison de l'assurance. D'une façon générale, les assurances sont liées à la détention de biens comme les hôtels ou les taxis. Ce qui n'est pas le cas des nouveaux acteurs comme Uber ou Airbnb. En cas de problème qui assume le risque : L'entreprise ? Le salarié à titre personnel ?", s'interroge Vitold Horodecki, directeur achats Amérique du Nord chez Capgemini et ancien travel manger chez Hewlett-Packard.

Réponse des intéressés : Chez Airbnb et Uber, les personnes mettant à disposition leur bien (véhicule ou logement) ont une assurance, qui est elle-même complétée par l'assurance d'Uber et d'Airbnb.

Comment les travel managers et les prestataires doivent-ils faire face à ce nouveau paysage économique? Le véritable enjeu est celui de "la convergence des outils (tablette, smartphone, etc) et de l'interconnectivité des solutions proposées. Les services sont encore trop morcelés. Les prestataires doivent être en mesure d'aller plus loin et d'anticiper sur toute la chaine du voyage les impondérables comme la météo, une grève...", conclut Vitold Horodecki, directeur achats Amérique du Nord chez Capgemini.

Chez Uber, on est pragmatique. "Nous voulons simplement faire partie de l'écosystème et apparaître comme une alternative pour les employés au sein de leur société", explique Sylvain Andrieu, directeur du développement chez Uber. Ce à quoi le directeur achats Amérique du Nord de Capgemini répond: "Les achats se posent la question : comment avoir un fournisseur qui va être suffisamment ouvert à ce nouveau marché et intégrer ces offres?"

 
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