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Economie circulaire : acheteurs, êtes-vous prêts?

Publié par Marie-Amélie Fenoll le - mis à jour à
Economie circulaire : acheteurs, êtes-vous prêts?

Sortir de l'ère du gaspillage, tel est l'objectif de l'économie circulaire. Un sujet mis sur le devant de la scène avec la loi de transition énergétique du 17 août 2015. Et une opportunité dont les achats doivent se saisir à l'exemple de la SNCF et de la RATP.

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"L'économie circulaire ne doit pas être une économie qui tourne en rond mais qui tourne rond!", lance Gérard Bruneau, vice-président exécutif de l'ObsAR, à l'occasion du 9e forum des achats responsables.

Un avis partagé par Grégory Giavarina, délégué général à l'Institut d'Economie Circulaire (IEC) pour qui "Il faut sortir du système linéaire: extraire, fabriquer, consommer et jeter". L'IEC crée il y a 3 ans compte aujourd'hui plus de 200 membres. Son rôle? Promouvoir l'économie circulaire et pour cela "utiliser les ressources en cascade en cherchant une plus haute valeur ajoutée en terme social, environnemental..." D'autres pays s'y sont déjà attelés depuis un moment comme la Chine avec une loi cadre en ... 2008. Or, selon le baromètre 2016 de l'ObsAR sur les achats responsables, 21% des acheteurs envisagent le recyclage mais seulement 7% songent à réutiliser ou réparer pour donner une 2e vie aux produits.

21% des acheteurs en faveur du recyclage

Un défi urgent quand on sait que le 13 août 2015 est la date fatidique baptisée "overshootday" ("jour du dépassement") selon l'organisme Global footprint network qui signifie qu'à cette date - soit en moins de huit mois - l'humanité a consommé l'ensemble des ressources que la planète peut produire en un an.

Pour rappel, la loi de transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 comporte un chapitre sur l'économie circulaire intitulé : " Lutter contre les gaspillages et promouvoir l'économie circulaire : de la conception des produits à leur recyclage ".

"La France n'est pas en retard. Les entreprises les plus engagées y voient un intérêt notamment pour la sécurisation de leurs approvisionnements, etc" , souligne le délégué génral de l'IEC, avant d'ajouter, "on observe un démarrage chez les acheteurs publics avec la mise en place de bonnes pratiques". C'est le cas de la SNCF et la RATP.

La RATP applique cette politique pour les tenues de ses agents. "Dans le cadre du renouvellement des tenues de nos 27 000 agents d'exploitation, nous avons choisi des fibres recyclées pour les nouvelles tenues et avons recyclé les anciennes", explique Pascale Tramoni, chef de projets achats RSE, RATP. Ce projet a pris 2 ans. Il devrait être étendu aux tenues des agents de sécurité et de maintenance. "A partir de cette expérience, nous développerons cette démarche sur d'autres marchés", précise la chef de projets achats RSE.

SNCF : 400 millions d'euros de valorisation

A la SNCF, cette politique baptisée "5 R" se décline sur des axes comme réduire l'utilisation des matières, réutiliser les matériaux, réparer (pour prolonger la durée de vie), recycler ou encore repenser les matériaux du futur. En décembre 2013, le Comex valide la direction stratégique d'économie circulaire. Les achats ont joué un rôle fondamental en collaboration avec le développement durable. Une politique déclinée en 8 axes : "Comme anticiper l'écoconception des produits, repenser les processus industriels, établir des partenariats fournisseurs car ce sont les "sachants", ou mieux travailler avec les achats pour la rédaction des cahiers des charges", détaille Isabelle Bluche, chef de pôle achats RSE, SNCF.

Prenons l'exemple des produits de dépose des réseaux ferroviaires, les ballast et les traverses de bois. Près de 110 millions de tonnes de ballast (soit 2 millions d'euros par an) sont utilisés chaque année. Et environ 40% des ballast sont réutilisés sur les voies ou pour des travaux routiers. Enfin, 93% des rails sont recyclés en aciérie et 7% sont réemployés. Cette politique d'économie circulaire a un objectif de 400 millions d'euros issus de la récupération et/ou la revalorisation des matériaux entre 2013 et 2017. Ces gains sont ensuite "réinjectés dans la performance achats".

Certains acteurs spécialistes de la récupération comme l'éco-organisme Valdelia qui a en charge le mobilier professionnel déplore le manque d'information des acheteurs. "Comment expliquer que sur 230 000 tonnes d'écocontribution en 2015, Valdelia n'a collecté que 26 000 tonnes de mobilier (soit seulement 12%)?" , s'interroge Arnaud Humbert-Droz, directeur général de l'éco-organisme.

Autre frein avancé : celui du manque de communication entre acheteurs et industriels. Ainsi, les acheteurs ne sollicitent pas suffisamment les industriels sur le sujet. Pour Gérard Bruneau de l'ObsAR, "il faut dialoguer avec les parties prenantes : prescripteurs internes et externes avec une réflexion sur la juste définition du besoin. Sans compter que parfois il est même préférable de ne pas acheter".









 
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