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Les monospaces compacts ont le vent en poupe

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Toujours plus petits et de moins en moins polluants, les monospaces suscitent une forte concurrence. Rivalisant d'ingéniosité, les constructeurs lancent des modèles propres à séduire les gestionnaires de flottes automobiles. Avec un seul mot d'ordre: faire rimer écologie avec économie.

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@ Renault

L'intérêt des entreprises pour le monospace ne faiblit pas. Ce type de véhicule reste en tête des voitures les plus plébiscitées. Pourquoi un tel engouement? «Qu'ils soient grands ou compacts, les monospaces représentent entre 35% et 40% de notre flotte, composée d'environ 7000 véhicules particuliers. Il s'agit même aujourd'hui du premier type de véhicule de fonction utilisé par nos salariés», indique Baudouin de Mégille, responsable achats au sein de Veolia Environnement France. «Conçu pour les déplacements en famille et en toute sécurité, le monospace sait parfaitement répondre aux besoins à la fois professionnels et personnels des collaborateurs», explique de son côté Eric Varo-Bonfils, chef du service vente aux sociétés chez Toyota Entreprise. La position de conduite typique de ce segment confère au conducteur une excellente visibilité et une grande sensation de sécurité. Une posture qui permet de procurer un maximum de sensations et de confort, avec l'impression pour les collaborateurs de dominer la route.

La TVS plombe les grands monospaces

Du Citroën C4 Picasso au Renault Scénic, les modèles dits compacts, destinés essentiellement aux cadres, constituent d'ailleurs le plus gros segment des monospaces vendus ou loués par les sociétés. Selon le Syndicat national des loueurs de véhicules en longue durée (SNL- VLD), le Citroën C4 Picasso et le Renault Scénic faisaient d'ailleurs partie, au deuxième trimestre dernier, des dix véhicules les plus demandés dans les flottes d'entreprise derrière les Renault Clio et Peugeot 207. «Malgré une chute des volumes, consécutive à la crise, les ventes de monospaces aux entreprises se portent bien, oscillant entre 8 et 10% de nos placements, rappelle Uwe Hochgeschurtz, directeur division entreprise chez Renault. Le seul bémol concerne les monospaces de taille supérieure, des modèles statutaires destinés aux cadres dirigeants, qui se font de plus en plus rares dans les flottes auto

Le relatif déclin des monospaces haut de gamme, à l'instar du Citroën C8 ou du Renault Espace, trouve son origine dans la loi de finances de 2006 qui a instauré un nouveau mode de calcul de la TVS (taxe sur les véhicules de société) basé sur le taux d'émission de C02. «Dès lors, tous les constructeurs ont fait de gros efforts pour créer des monospaces avec des taux d'émission inférieurs à 140 g/km de CO2», rappelle Eric Varo-Bonfils (Toyota Entreprise). Seuls les gros modèles, aux moteurs bien plus puissants, n'ont pas profité de cette révolution écologique. Résultat: «Ils souffrent d'une TVS défavorable qui freine leur entrée dans les parcs auto», reprend le chef du service vente aux sociétés. En effet, l'entreprise équipée d'un modèle au taux d'émission supérieur à 140 g/km doit payer une taxe sur les véhicules de société de dix euros par gramme, alors que pour un véhicule au taux inférieur à ce seuil, elle ne débourse que la moitié: cinq euros par gramme! «Aussi, pour pénétrer les flottes d'entreprises, nous misons essentiellement sur les monospaces compacts qui répondent à la demande de nombreuses sociétés. Demande qui, concrètement, consiste à descendre en gamme en optant pour des véhicules plus petits, sous-motorisés et moins polluants», analyse Manuel Chaufrein, responsable stratégie et business développement chez Peugeot. Le Citroën C4 Picasso ou encore le Verso de Toyota, mis sur le marché au début de l'année, entrent dans cette catégorie, de même que le futur Peugeot 5008, premier monospace compact de la marque au lion, dont le lancement est prévu en novembre 2009. Selon Peugeot, «la 5008 a l'ambition de fixer de nouvelles références sur le marché des monospaces compacts». Avec ce modèle, la marque mise ainsi sur un style extérieur dynamique et un habitacle intérieur volumineux.

De plus, certains constructeurs investissent sur des monospaces «à bonus», bénéficiant ainsi d'un avantage concurrentiel sur ce segment, à l'instar du Nouveau Scénic de Renault, disponible depuis juin dernier, et du Ford C-Max. Avec des taux d'émission de C02 inférieurs à 130 g/km, ces deux modèles permettent à l'entreprise d'empocher respectivement 200 et 700 euros de bonus écologique.

Fonctionnalités multiples

Démarche similaire chez Citroën, dont le minispace «bonussé» C3 Picasso, lancé en mars dernier, affiche un taux de C02 de 125 g/km. «Composée de cinq modèles différents, notre gamme Picasso «Airdream Business», destinée aux professionnels, constitue l'offre en monospaces la plus large du marché, ce qui nous permet de répondre aux besoins de toutes les entreprises, notamment en termes de réduction des émissions de C02», se félicite Arnaud de Lamothe, directeur de Citroën Business.

Au-delà de ses qualités techniques, le monospace doit plaire aux clients finaux

Ceci étant, la conception de modèles plus écologiques n'est qu'une partie de la stratégie adoptée par les constructeurs. «Au-delà de la performance environnementale, un véhicule doit afficher un coût total de détention attractif ainsi qu'une bonne valeur résiduelle», souligne Manuel Chaufrein (Peugeot). «Plus encore, il doit également plaire aux clients finaux, via une adaptabilité, une modularité et une habilité à toute épreuve», renchérit Uwe Hochgeschurtz (Renault). Et c'est justement tout l'attrait du monospace compact, souvent équipé d'une multitude de fonctionnalités favorisant le confort de conduite. Exemples probants: les Citroën C3 et C4 Picasso de la gamme «Airdream Business», ou encore les Renault Scénic et le Grand Scénic, peuvent être dotés en série d'un système de navigation, du Bluetooth, d'un radar de recul, etc. La nouvelle Peugeot 5008 bénéficie de l'affichage tête haute (Head Up Display), un dispositif emprunté aux cockpits d'avions de chasse. Celui-ci permet de projeter des données essentielles à la conduite (vitesse, limitateur/régulateur de vitesse, etc.) directement sur le pare-brise du véhicule. Autre innovation de la marque au lion: le système Distance Alert permettant d'aider le conducteur à respecter les distances de sécurité. Un radar situé derrière le bouclier avant mesure, en secondes, le temps séparant le véhicule qui précède et retransmet l'information sur l'afficheur tête haute. «Un complément très efficace en matière de sécurité au limitateur et au régulateur de vitesse», affirme le constructeur.

«Au finale, le monospace est un outil de travail à la fois efficace, confortable et rentable via un taux d'émission de CO2 et des coûts d'exploitation tout à fait acceptables», assure Eric Varo-Bonfils (Toyota Entreprise). Une solution aussi bien écologique qu'économique qui permet ainsi au gestionnaire de flottes d'assurer très simplement la valorisation et la fidélisation de ses collaborateurs.

Baudouin de Mégille,
Veoiia Environnement

«Aujourd'hui, les monospaces représentent le premier type de véhicules utilisés dans notre flotte.»

 
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Charly MASLIAH

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