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[Travel] "La percée des acteurs de l'économie collaborative est inéluctable"

Publié par MATHIEU NEU le - mis à jour à
[Travel] 'La percée des acteurs de l'économie collaborative est inéluctable'

Avec l'arrivée des offres innovantes de l'économie du partage, le métier des agences de voyages d'affaires se trouve en pleine mutation. Retour sur ces changements de fond, avec Jean-Noël Lau Keng Lun, directeur marketing Monde chez Egencia.

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  • Si les voyageurs d'affaires montrent un certain intérêt pour les offres issues de l'économie collaborative, leurs employeurs semblent plus réticents. Qu'en pensez-vous?

En réalité, il faut faire la part des choses entre le secteur des transferts à destination et celui des hébergements à destination. La dynamique montre deux niveaux de maturité totalement différents dans ces deux domaines. En matière de transfert, c'est-à-dire généralement entre les sites aéroportuaires, les gares et les hôtels, des sociétés comme Uber, ChauffeurPrivé ou Lyft ont pénétré le marché de façon très conséquente. Plus de la moitié des dépenses dans ce domaine concernent désormais des acteurs collaboratifs de ce type. Le fait de ne pas avoir à donner l'adresse en langue locale à un chauffeur de taxi, de ne pas avoir d'échange d'argent, de négociation sur les tarifs appliqués, de questionnement quant à d'éventuels pourboires représentent une facilité recherchée par les voyageurs d'affaires.

Parallèlement, on constate dans le marché de l'hébergement une volonté de se tourner vers des offres innovantes. Mais les barrières pour que celles-ci rencontrent massivement le public du tourisme d'affaires sont plus dures à faire tomber. Le prix a bien sûr de l'importance. Lors d'un voyage d'une semaine à New-York, le prix de l'hébergement représente facilement deux à trois fois celui du billet d'avion. Mais là où à l'hôtel, tout collaborateur en déplacement a la garantie d'avoir un service d'accueil, même à des heures très tardives ou nocturnes, les hébergeurs alternatifs proposent bien moins de garanties et peuvent compliquer la vie pratique du séjour.

  • L'alignement de ces offres sur l'offre hôtelière prendra-t-elle du temps?

Certainement. Il existe encore de trop nombreuses différences. Un hôtel peut par exemple garantir la géolocalisation du collaborateur si son entreprise cherche à le joindre. Dans un logement alternatif, c'est également plus complexe. A cela s'ajoutent les contraintes relatives aux assurances, à la responsabilité civile. Même d'un point de vue purement pratique, les entreprises ne sont pas prêtes à intégrer les caractéristiques de ces offres. A l'heure actuelle, dans l'hôtellerie, on obtient une facturation intégrant les nuitées, d'éventuels extras, et le petit-déjeuner. Dans le monde collaboratif, aux frais de séjour s'ajoute souvent une facture d'une cinquantaine d'euros correspondant à des frais de ménage. Comment l'entreprise fait-elle ensuite pour traiter une telle facture dans le cadre de déplacements professionnels ? J'ai notamment l'exemple d'un cas où une telle facture est restée en suspens pendant deux mois au sein du service comptable, car personne ne comprenait pourquoi le voyageur voulait se faire rembourser ses frais de ménage.

Malgré ce contexte, il faut préciser que l'intégration des acteurs de l'économie collaborative dans le paysage global du tourisme d'affaires est inéluctable. Des acteurs comme Airbnb et Homeaway, qui a récemment racheté Abritel, vont cependant continuer à se positionner sur ce créneau. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils ne trouvent leur place.

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