Les voyages d'affaires vus par les voyageurs
Si, pour 37 % des répondants, voyager reste un plaisir, la majorité voyage par obligation professionnelle, selon le troisième baromètre Mondial Assistance-DéplacementsPros.
Je m'abonneAprès les restrictions budgétaires apportées depuis deux ans aux politiques voyages des entreprises, comment les voyageurs vivent leurs déplacements professionnels ? Voilà la question sur laquelle s'est penchée le troisième baromètre Mondial Assistance-DéplacementsPros, publié au moment du salon professionnel du tourisme IFTM-Top Resa.
Si, pour 37 % des répondants, voyager reste un plaisir, la majorité voyage par obligation professionnelle. 31 % des jeunes cadres soulignent que voyager pour l'entreprise sert une carrière. Mais la crise est encore présente. Pour 63 % des voyageurs d'affaires, la politique de leur entreprise n'a quasiment pas varié en 2011 par rapport aux mesures mises en place en 2009-2010.
Autre constat : 27 % du panel a plus voyagé entre septembre 2010 et juin 2011. Et les voyages "d'une journée" se sont largement multipliés. En effet, entre 2010 et 2011, la hausse de ces déplacements rapide est importante : + 14 %.
Le souci d'économies semble en être la cause directe. En effet, 59 % des répondants déclarent que la réduction des coûts des déplacements est la priorité numéro un de leur entreprise.
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Dans un contexte de cost killing, le confort du voyageur n'est pas toujours au rendez-vous : billets non modifiables, classe économique pour les vols de moins de six heures ou absence d'intérêt de la part de l'entreprise pour ses voyageurs...
2011 ressemble à 2010 sur l'ensemble de ces points. Seul changement notable, les voyageurs abordent désormais la vision sociale du voyage : récupérations ou compensations financières sont clairement demandées... mais reste sans réponse. « La crise à incontestablement raidi la vision des acheteurs voyage dans la plupart des sociétés », explique Alain Joyet, sociologue d'entreprise. « Pris entre une direction financière qui exige des économies et des voyageurs lassés d'être peu entendus, on constate que la machine grince. Mais elle avance toujours. Cela s'explique par le fait que voyager est valorisant, casse les codes quotidiens et met en avant le voyageur. Tous acceptent cette rigueur car elle permet d'échapper à la pression de l'entreprise. »
Dernière observation : la question de la sécurité interpelle de plus en plus les voyageurs d'affaires. 64 % d'entre eux se sont déjà posé la question et ont eu une réponse, récente ou ancienne. Il n'y a que 14 % d'entre eux qui ne se la posent pas, ce qui ne veut pas dire que leur entreprise ne s'en préoccupe pas. Il reste les 22 % de voyageurs d'affaires qui voyagent en Europe et ne se sentent donc pas concernés. Enfin, rappelons que seuls 47 % des voyageurs d'affaires déclarent se sentir aujourd'hui assez assurés.