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Publié par Aude Guesnon le | Mis à jour le

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Comment veillez-sur les écosystèmes impactés par la Covid ?

Accélérer les paiements grâce à une dématérialisation des processus est une réponse opérationnelle à court terme. Il faut également surveiller de près et avoir des systèmes d'alerte sur les retards de paiements. En somme, accélérer les paiements et si possible, raccourcir les délais de paiement pour fluidifier la circulation du cash et donc soulager les trésoreries des entreprises déjà sous haute pression.

Quels sont les risques fournisseurs à surveiller de plus près ?

Le BFR des entreprises engagées sur des chantiers de construction est critique car ces sociétés doivent avoir la capacité d'engager des ressources significatives avant d'être payées. Une entreprise qui ne dispose pas de cette trésorerie va générer du retard et c'est le début des tensions avec l'application de pénalités... C'est donc un risque important sur les marchés de construction.

Il faut également être très attentifs au risque ''masse salariale'' sur les marchés de prestations de services. Certaines prestations ont une structure de coût avec une masse salariale de + 70 % et l'essentiel est de garantir que l'entreprise qui répond à l'appel d'offres est bien dimensionnée pour exécuter ce marché. Enfin, les sous-traitants doivent faire l'objet d'un contrôle de validation car les risques sociaux sont importants et cela peut conduire à la dégradation de la qualité de service.

Cette pandémie a augmenté significativement les risques liés à la logistique et aux approvisionnements pour les commodités, l'alimentation et les équipements fournitures de protection sanitaire.

En France, le sujet de la relocalisation et du made in France monte en puissance. Est-ce que ce type de réflexion a cours au Maroc ? Comment favorisez-vous votre écosystème ?

Un siècle après la grippe espagnole de 1919, cette nouvelle pandémie souligne la criticité de sécuriser les approvisionnements au niveau national. En effet, garantir les besoins des populations est devenu un enjeu de souveraineté économique et cela passe effectivement par des stratégies achats et supply chain en lien avec les politiques économiques. Les directeurs achats se doivent d'être en première ligne pour opérationnaliser les enjeux de la préférence nationale en lien avec des politique achats qui consistent à faire émerger et développer un écosystème au Maroc.

Je me permets de préciser que ''la préféfrence nationale'' doit s'inscrire au-delà des aspects réglementaires de malus pour l'évaluation des sociétés étrangères, l'approche doit être globale pour maximiser la valeur des achats à travers les actions suivantes (non exhaustives) :

- accompagner les startups, TPE et PME marocaines à réaliser des groupements d'entreprises complémentaires avec d'autres opérateurs éventuellement étrangers si besoin ;

- exiger sur les contrats des transferts de savoir-faire (ou contreparties industrielles) sur les nouvelles technologies par la formation des équipes au Maroc ;

- identifier (ce qui commence à être fait) les maîtres d'ouvrages mauvais payeurs afin de soulager les trésoreries en libérant le cash-flow des TPE/PME pour accélérer les paiements, en priorité auprès des structures nationales fragiles financièrement.

Quelles sont les approches innovantes pour la gestion des grandes infrastructures ?

De nouveaux modèles de gestion intégrés émergent et s'articulent autour des objectifs stratégiques suivants :

- contribuer à faire émerger un écosystème pour rehausser les services et la sécurité des infrastructures ;

- développer le capital humain par la gestion

et la formation des ressources humaines pour pérenniser les emplois créés ;

- digitaliser des processus métiers pour hisser la gestion d'infrastructures aux meilleurs standards internationaux.

À quels enjeux ce modèle de gestion devait-il répondre ?

Trois enjeux sous-tendent ce modèle de gestion : premièrement, une démarche de sourcing à l'international pour le développement d'un savoir-faire au profit du Maroc, fondé sur le partenariat à long terme avec des obligations de résultat de la part des opérateurs privés à travers la réalisation d'investissements structurants. Ensuite, l'amélioration de la performance économique et "sociale'' au profit des donneurs d'ordres publics suite aux gains de productivité et des économies d'échelles réinvesties dans la professionnalisation et l'industrialisation des prestations.

Et enfin, le déploiement de l'écosystème intégré sur le continent africain en tant que modèle intégré des métiers de l'exploitation et de la maintenance aux infrastructures.

Bio express

Mohamed Intidam a 38 ans et est ingénieur télécoms. Il a complété son cursus académique avec un Executive Master à l'ESSEC, spécialisé en Strategy & Project Finance. Il a plus de 15 ans d'expérience professionnelle à l'International, principalement en France et au Maroc dans le Conseil en Organisation & Stratégie, le Management de Programmes ; sa fonction actuelle est CPO et Directeur Projet Transformation Opérations chez ADM (Autoroutes du Maroc).

 
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Aude Guesnon

Rédactrice en chef de décision-achats.fr et de Décision Achats

Après avoir exercé plus de dix ans en tant que réactrice en presse quotidienne, j’ai voulu découvrir un autre pan du métier : je suis devenue [...]...

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