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Les fournisseurs de matières premières et ceux de logiciels sont les plus compliqués à gérer

En termes de typologie d'achats, c'est sans surprise que sont concernées les matières premières (47%). En effet, l'année 2018 s'est révélée compliquée, avec un allongement des délais de livraison et une hausse des prix, à l'image de l'acier : doublement des délais et des prix en l'espace de 18 mois. Même principe, mais dans une moindre mesure, pour le cuivre avec +60% sur 2 ans ou le nickel +60% en 18 mois. L'aluminium étant l'exception, avec une baisse de 30% sur l'année. Concernant les produits chimiques, ils suivent majoritairement les mêmes tendances que les cours du pétrole avec quelques décalages ou particularités. Et là, même évolution que pour la moyenne des métaux : +60% sur 18 mois. "La pression sur les prix ou sur les approvisionnements peut être très forte et brutale. Seul point positif : il semble qu'elle soit mise indépendamment sur tous les clients / concurrents du marché. C'est ce qui rend cette situation tenable et finalement 'acceptée' ", ajoute Jean-Luc Baras (Eiffage).

Autre catégorie d'achats compliquée : les logiciels. La pression exercée par les éditeurs de logiciels sur les acheteurs informatiques est un cas de figure rencontré par près de 35% des personnes interrogées. "Dans les faits, on constate d'abord un appauvrissement de l'écosystème au sein de ce secteur, les plus gros éditeurs rachetant nombre de start-ups. Les acheteurs ne peuvent faire jouer la concurrence comme il se devrait et la relation s'en trouve déséquilibrée", commente Olivier Wajnsztok. "Parallèlement et profitant de cette position dominante, ces éditeurs imposent des prix croissants avec de nouvelles versions de logiciels et autres packs indissociables, à l'obsolescence programmée. Il est ainsi fréquent d'observer des hausses de prix de l'ordre de 10 à 20%. A cela s'ajoutent des conditions commerciales parfois / souvent abusives, ou encore des audits et des services de maintenance imposés par ces mêmes fournisseurs."

"Les directions des achats sont régulièrement mises devant le fait accompli par des fournisseurs informatiques qui font subir, sans préavis, des allongements importants des délais de livraison souvent associés à des augmentations de prix", indique Pascal Garnero, directeur des achats Groupe chez Atalian. "Ceci étant généralement lié à des obsolescences programmées pour lesquelles ces fournisseurs communiquent très peu."

Des augmentations unilatérales des prix de vente

Dès lors, comment se traduit ce déséquilibre ? Pour 89% des acheteurs interrogés qui doivent faire face à cette situation, certains fournisseurs augmentent purement et simplement leurs prix de vente. Pour 57%, et c'est encore plus problématique, les prestataires décident de ne plus délivrer et engendrent une rupture de de la chaîne d'approvisionnements. Les tentatives de déstabilisation voire d'intimidation restent très minoritaires (10%) mais présentes.

"Dans l'actualité, les ententes entre fournisseurs sur certains marchés sont régulièrement dénoncées", souligne Olivier Wajnsztok. "Le mot "cartel" est ainsi régulièrement utilisé. Par exemple, en octobre 2018, l'Autorité de la concurrence menait une enquête sur une possible entente entre les industriels du jambon et de la charcuterie. Pour rappel, l'entente se définit comme un "accord entre entreprises qui décident de ne pas se faire concurrence". Les ententes visent par exemple à s'accorder sur les prix, à se concerter en vue d'appels d'offres, à limiter la production pour garder la main sur l'offre ou à répartir le marché et les clients entre différents fournisseurs d'un même secteur. Plus tôt au cours de l'année 2018, la presse s'est notamment fait l'écho du cartel du matériel électrique, du cartel des camions ou encore du transport en haute mer."

"Je demande systématiquement aux acheteurs d'inclure et de négocier très en amont les clauses d'indexation", commente Arnaud Choulet, directeur des achats Groupe chez Korian. "Avec des formules partagées et validées par les deux parties, nous évitons les mauvaises surprises et les règles du jeu sont claires dès le début du partenariat."

Lire la suite en page 3: La réduction du nombre de fournisseurs n'est plus un objectif pour une majorité d'entreprises

 
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