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Les achats misent sur la création de valeur

Publié par Marie-Amélie Fenoll le | Mis à jour le
Les achats misent sur la création de valeur

Pour sa quatrième édition le baromètre achats CSC – TNS Sofres met l'accent sur les achats acteurs de la création de valeur dans un monde en mutation. Un fait demeure : les achats continuent de monter en puissance et deviennent partie prenante de la stratégie de l'entreprise.

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Pour paraphraser le savant Lavoisier « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », les achats continuent de monter en puissance et changent d’orientation comme le révèle la quatrième édition du baromètre CSC – TNS Sofres “tout se transforme”*. Cette étude internationale a été présentée le 27 septembre dernier devant un parterre de directeurs achats.

La création de valeur, nouvel axe de travail

Dans un monde complexe, où l’approvisionnement fait appel à de nombreux fournisseurs, les objectifs des acheteurs évoluent. « Les achats se tournent davantage vers la création de valeur avec la logique de chaîne de valeur mondiale et non uniquement vers la baisse de réduction des coûts, explique Frédéric Pichard responsable des baromètres achats de CSC. Les directeurs achats doivent dorénavant travailler sur la création de valeur et l’innovation ».

Sans surprise, on continue d’observer une montée en puissance des achats. Aujourd’hui, ils représentent en moyenne 65 à 80 % du chiffre d’affaires des entreprises, contre seulement 40 % dans les années quatre-vingt. Et 86 % des entreprises interrogées déclarent que leur taux de couverture achats dépasse les 50 %. Un chiffre qui n’était que de 65 % en 2011.

Parallèlement, les achats s’invitent dans les hautes sphères décisionnelles de l’entreprise. Ainsi, en 2012, la direction achats est membre du comité de direction à 80 %, contre seulement 47 % l’an dernier. La fonction achats participe davantage à la stratégie de l’entreprise. Une fonction qui prend de l’importance et pour laquelle Éric Dewilde, directeur achat du groupe Crédit Agricole plaide afin qu’elle « soit inscrite dans le parcours du dirigeant ».

62 % des directeurs achats considèrent que l’importance de leur fonction a été renforcée par la crise et qu’ils en retirent une meilleure image auprès des autres services.

L'innovation, un levier de performance achat

Les achats durables demeurent une constante car 43 % des entreprises ont un objectif de RSE. Une préoccupation louable, mais difficile à combiner avec une logique de réduction des coûts toujours omniprésente.

L’innovation demeure le levier numéro un d’amélioration de la performance achats. Citée par 75 % des sondés, la recherche de l’innovation devance la réduction des coûts (73 %). Ces deux axes forts sont suivis de près par les nouvelles technologies de l’information et le management des relations fournisseurs avec 72 % de répondants. Si la réduction des coûts est encore citée comme un axe fort par 73 % des directeurs achats, elle ne doit pas être réalisée de manière irresponsable avec une massification à outrance ou un sourcing uniquement centré dans les pays à bas coût. Les raisons ? La maîtrise des risques fournisseurs, une logistique complexe pu encore une qualité moindre.

La gestion du risque fournisseur, une priorité

Le risque fournisseur est devenu une priorité pour 70 % des directeurs achats. Les récentes crises naturelles (Fukushima) et géopolitiques (Printemps arabe) ont montré la difficulté de gérer la fragilité de la chaîne d’approvisionnement. Les directions achats peuvent tenter de se prémunir de ces risques ou, tout du moins, de les prévenir par des actions simples, comme la surveillance du panel fournisseurs en mettant en place un double sourcing, des stocks mais également avec des actes de prévention, ou encore des fonds de soutien aux fournisseurs.

Dans cette optique de prise de risque entre acheteurs et fournisseurs, les relations entre ces deux parties continuent d’évoluer. « Avant, les acheteurs étaient dans une logique de subordination avec leurs fournisseurs. Et dans une logique de coût, qualité, délai. Aujourd’hui, ils sont dans une meilleure relation de confiance (confidentialité, etc.), et communication plus poussée (anticipation, risques qualité, aléas R & D) », estime Frédéric Pichard responsable des baromètres achats de CSC.

 « Les acheteurs doivent être conscients de leur responsabilité dans ce contexte économique tendu, des conséquences que peuvent avoir leurs choix et leurs décisions sur le chiffre d’affaires des fournisseurs », insiste le directeur achats du Crédit Agricole. Nicolas Mohr, directeur général de la médiation interentreprises, ministère du redressement productif, souligne l’ « impact territorial » fort des politiques achats.

Le cloud computing, un outil essentiel cité par 70 % des directeurs achats

Les directions achats utilisent de nombreux leviers d’optimisation. L’audit et le benchmark arrivent en tête avec 70 % de réponses, à égalité avec l’optimisation et pilotage du panel (70 %). Enfin, 69 % des acheteurs perçoivent l’utilisation d’une plateforme collaborative achats comme un levier d'optimisation de la relation fournisseurs.

D’une manière plus précise, les leviers pour soutenir la performance achats sont l’utilisation des SI (73 %), le développement des fonctions supports aux achats (70 %) et la formation (65 %). Il convient de souligner la progression de la rémunération des acheteurs qui était seulement de 37 % en 2011 est passé à 65 % en 2012.

Quels enjeux pour la fonction achats ? Au niveau des outils, pour la première fois dans le baromètre, le cloud computing arrive en tête et est cité par 70 % des directeurs achats. Selon CSC, « il correspond au besoin de flexibilité et de réduction des coûts ». Viennent ensuite, l’approvisionnement et/ou le décisionnel achat (56 %), la mesure de la performance achats (54 %), l’intranet et les réseaux sociaux (52 %) et la dématérialisation (51 %).

« Les futurs enjeux de la fonction achats reposent sur sa capacité d’adaptation et l’évolution de ses outils. Les directeurs achats doivent trouver de nouveaux modes de collaboration avec leurs fournisseurs. Ils doivent également concentrer leurs ressources sur la chaîne de valeur la plus compétitive. Et maîtriser la valeur ajoutée des produits et des services à l’exemple du secteur automobile allemande et sa gestion intelligente de la sous-traitance en Europe de l’Est », conclut le responsable du baromètre achats.

*Méthodologie : Étude menée entre juin et juillet 2012 selon la méthode CAWI (Computer-assisted web interviewing) auprès de 284 responsables achats en Europe et Amérique du Nord (143 en Europe et 141 en Amérique du Nord).

 
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