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[Exclusif] Acheter responsable : une stratégie à professionnaliser

Publié par MATHIEU NEU le | Mis à jour le
[Exclusif] Acheter responsable : une stratégie à professionnaliser

Entre les exigences des clients, des investisseurs et les évolutions réglementaires, les directions achats ont intégré la nécessité de placer la démarche RSE au coeur de leur transformation. Mais sa traduction en actes dans les différents processus en place reste difficile. Analyse.

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95 % des entreprises de plus de 500 salariés ont mis en place des actions liées aux achats responsables. C'est l'un des constats majeurs d'une nouvelle étude qui vient d'être publiée par le cabinet EY. Réalisée auprès d'une forte majorité de directions achats et de quelques directions RSE, elle souligne par ailleurs que dans 92 % des cas, les décideurs interrogés sont attendus sur des critères RSE. L'heure n'est donc plus à la prise de conscience sur ces sujets.

Mais l'enquête accorde une large place aux manquements persistants au sein des fonctions achats qui « manquent de vision stratégique et opérationnelle » sur ce plan, ainsi que de maturité pour « structurer une démarche d'achats responsable robuste. » Des objectifs quantitatifs ont été fixés dans 59 % des entreprises, et seulement 39 % d'entre elles forment leurs acheteurs à l'accompagnement des fournisseurs en matière de RSE.

L'un des grands écarts les plus notables entre les intentions affichées et les déploiements concrets concerne la décarbonation de la chaîne de valeur : 76 % des personnes interrogées assurent avoir des objectifs en la matière, alors que les actions concrètes en place ne sont une réalité que pour 17 % des interlocuteurs.

Une recette du succès qui se précise

Au-delà du constat chiffré, l'étude comporte également un volet qualitatif relatif aux initiatives et bonnes pratiques déployées pour faire de ce virage RSE une réussite. Celles-ci sont le fruit d'entretiens et d'observations au sein de sociétés du SBF 120.

S'il n'existe pas de méthodologie unique pour développer les achats responsables, le recours à une approche structurée en 4 étapes permet de lever de nombreux obstacles dans l'instauration d'une telle démarche au sein d'une organisation : la réalisation du diagnostic et l'identification des enjeux, la définition de la stratégie, de l'ambition et des risques, la formalisation d'une feuille de route opérationnelle et la formation des équipes, ainsi que la mise en oeuvre du plan d'actions et d'un suivi des résultats.

L'efficacité et l'intégration de cette nouvelle donne comme une évolution véritablement en phase avec des enjeux d'avenir semble également dépendre de nouvelles missions à attribuer à la fonction achats : « le directeur achats doit cadrer l'approche du diagnostic et mettre en oeuvre les méthodologies et indicateurs qui permettent de factualiser la maturité des entreprises dans ce domaine », souligne l'étude. Il importe de se tourner vers des bases de données de risques statistiques pour évaluer les risques RSE par pays ou par famille d'achats, d'utiliser des outils de mesure de l'empreinte carbone du scope 3 (méthodologie de calcul des facteurs d'émission de l'Ademe, approche d'analyse prônée par la norme ISO 20400).

Être en charge des achats responsables

Il s'agit aussi pour la fonction achats d'être force de proposition en faveur de nouvelles décisions et pratiques à déployer : celles-ci concernent la définition des ambitions au sein d'une politique d'achats responsables formalisée et signée au plus haut niveau hiérarchique, un travail de communication via une charte d'achats responsables et d'une charte fournisseurs responsables, pour faire connaître au mieux les exigences et attentes, et la nomination d'une ressource en charge des achats responsables.

En termes d'attribution de nouvelles fonctions, l'allocation d'une ressource supplémentaire dédiée au suivi, au pilotage des données et indicateurs relatifs aux achats responsables, s'avère également souhaitable. Enfin, l'étude mentionne aussi l'importance de « l'adoption d'une logique de TCO (Total Cost of Ownership) pour mettre en place une approche de bout en bout sur les achats responsables en arbitrant plus finement les différentes opportunités en termes d'approvisionnement. »

 
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