Le groupe Bollinger renforce les critères extra-financiers dans ses appels d'offres

Chez Bollinger, la transformation des achats s'opère à la croisée de deux dynamiques fortes, avec d'une part, l'accélération de la transformation digitale et de l'autre, l'élévation des exigences RSE dans la politique achat. Pour Guénola du Halgouët, directrice des achats du groupe, la priorité ne réside pas seulement dans la quête de solutions innovantes, mais dans la capacité à les articuler avec des engagements concrets et mesurables.

Des critères ESG désormais intégrés à la notation fournisseur

Pour le groupe Bollinger, les dimensions environnementales, sociales et de gouvernance pèseront désormais dans les décisions d'achats, au même titre que les indicateurs classiques de coût ou de délai. Cette évolution marque un changement de paradigme. « Dès cette année, tout appel d'offres inclura un critère RSE formellement pondéré », affirme la directrice achats, interviewée à l'occasion des rencontres de l'ADRA. L'objectif est ici de traduire les ambitions du groupe en exigences opérationnelles, notamment en valorisant les certifications détenues ou les démarches de décarbonation engagées par les prestataires.

Le groupe Bollinger entend ce faisant challenger ses partenaires sur la réalité de leurs engagements. Origine des produits, traçabilité et méthodologies employées - y compris pour le recours à des cabinets spécialisés - seront passées au crible. L'approche vise à créer un cercle vertueux, sans pour autant alourdir les processus ou restreindre les opportunités d'innovation.

En parallèle, le groupe déploie un projet de modernisation de son ERP. Cette transformation, plus discrète mais structurante, vise à mieux articuler données, flux et outils décisionnels. Elle s'inscrit dans un effort global de rationalisation des achats, en lien avec les autres fonctions du groupe et les enjeux de traçabilité, d'interopérabilité ou de performance. Et pour répondre aux tensions commerciales, Bollinger mise sur la diversification et l'agilité. Son portefeuille de marques, étendu aux spiritueux et adossé à des vignobles de renom, constitue un amortisseur stratégique. « Nous avons cette chance d'être un groupe réactif, capable d'absorber les chocs et d'équilibrer nos risques », conclut la directrice achats.