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Décideurs achats, comment rebondir dans de bonnes conditions ?

Publié par Camille George le

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L'épreuve de l'entretien d'embauche

Puis il faut apprendre à passer des entretiens, s'exercer et, enfin, se jeter à l'eau. Pour cela, rien ne vaut l'expérience, même si l'Apec, les cabinets de recrutement et de chasseurs de têtes donnent des conseils utiles et avisés. "Les premiers entretiens d'embauche sont souvent des échecs, parce qu'on n'a pas l'habitude, prévient notre décideur achats anonyme. Donc ce n'est qu'au bout d'une dizaine d'essais qu'on maîtrise vraiment l'exercice et qu'on peut passer les différentes strates du processus d'embauche."

Ce laps de temps, qui voit le candidat répondre à une annonce et rencontrer les ressources humaines et les différents managers de l'entreprise qu'il vise pour enfin être embauché, dure en moyenne neuf semaines, selon l'Apec. Et plus le poste visé est haut placé dans la hiérarchie achats, plus les délais seront étirés. Car plus les attentes des deux parties seront élevées et plus les étapes seront nombreuses. "Pour retrouver un poste de direction stable en CDI, il faut compter sur 12 à 18 mois de recherche", estime notre cadre en rebond.

Pour raccourcir au maximum ce laps de temps, voici quelques conseils donnés par nos différents experts : être souple sur sa rémunération, sans trop la baisser car cela serait contre-productif ; être mobile, aussi, car les postes peuvent se trouver partout sur le territoire, voire à l'international. Avoir travaillé dans différents secteurs, voire avoir plusieurs cordes à son arc, comme les achats et la supply chain, par exemple, est un atout supplémentaire.

CDI ou CDD ?

"Un décideur achats de haut rang qui se retrouve sur le marché de l'emploi a devant lui plusieurs solutions s'il veut rester dans la fonction achats, estime un cadre senior du secteur achats. D'abord, retrouver un poste équivalent ; ensuite, faire du conseil ; et enfin, du management de transition." Nous l'avons vu, les postes en CDI ne sont actuellement pas légion dans les strates supérieures de la fonction achats. Par exemple, dans le secteur marchand, au premier semestre 2016, si les CDI représentaient 61 % du total, neuf recrutements sur dix portaient sur des CDD. Et là, la prééminence des décideurs achats déjà en poste ne s'applique plus, au contraire. Les entreprises qui recherchent un salarié en CDD pour un contrat court n'auront en général pas le temps d'attendre que le candidat en poste ait purgé sa période de préavis, qui peut être de trois à six mois. Les chercheurs d'emploi ont donc un avantage concurrentiel sur les décideurs achats déjà en poste.

Les décideurs achats en rebond peuvent aussi décider d'intégrer un cabinet de conseil en achats et devenir consultants. Pour des PME ou des ETI, il s'agira souvent de mettre en place le service achats. Une fois leur mission terminée, les consultants vogueront vers d'autres horizons, tandis qu'un directeur achats engagé en CDI prendra le relais.

En coulisse

Un cabinet de chasseurs de têtes, comment ça marche ?

Il existe de nombreuses légendes autour des cabinets de chasseurs de têtes. Mais au fond, chasseur de têtes, c'est d'abord un métier d'intermédiation entre une entreprise qui a un besoin, et un marché de l'emploi avec des candidats. "Les entreprises et les candidats sont nos clients, mais seules les entreprises nous paient, explique Xavière Thomazo, directrice associée, Sirca Executive Search. C'est la différence avec un cabinet d'outplacement, où ce sont les candidats qui paient le service." D'un côté, le chasseur de têtes doit comprendre le business de l'entreprise pour lui proposer les meilleurs candidats, ceux dont le talent, les compétences, l'expérience et surtout la motivation cadreront avec le business model de l'entreprise. De l'autre, il a un rôle d'ambassadeur auprès des candidats. Ceux-ci ont parfois besoin d'être convaincus, notamment lorsqu'ils sont en poste. À ce propos, on entend beaucoup dire qu'il faut être en poste pour être chassé, mais en fait, c'est du 50/50. "En cas d'embellie économique, il est vrai que les chassés seront plutôt en poste ; mais aujourd'hui, tout le monde traverse des périodes de chômage et parmi ces gens, il y a de très bons candidats, précise Xavière Thomazo. Il ne faut pas oublier qu'en ce moment, le laps de temps pour retrouver un emploi est compris entre 9 et 12 mois."

Mais comment, lorsqu'on est en rebond, faut-il s'y prendre pour se faire chasser ? "Parfois, si le chasseur est malin, il vous trouvera alors que vous en êtes en poste et pas du tout dans l'idée de changer de poste, a priori, analyse Xavière Thomazo. C'est le savoir-faire d'un cabinet de chasseurs de têtes, que de savoir dénicher des pépites. Nous appelons ça de la chasse pure." Ensuite, comme pour un cabinet de recrutement, c'est la visibilité que vous allez donner au marché de l'emploi qui jouera. Il s'agit donc de faire évoluer vos profils sur les réseaux sociaux, contacter les cabinets de recherche d'emploi, envoyer des CV, contacter votre réseau... Bref, de mener une recherche d'emploi classique.

Lire la suite page 4 - La tentation du conseil

 
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Rédactrice en chef de Daf Magazine, j’évolue dans la presse économique BtoB depuis plus de 15 ans. Ma passion ? L’économie des entreprises [...]...

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