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Collaboration grands groupes/startups : quand la BNP mise sur la co-innovation

Publié par Marie-Amélie Fenoll le | Mis à jour le
Collaboration grands groupes/startups : quand la BNP mise sur la co-innovation

Co-innovation, POC, coaching pour faire grandir le business... Pour concevoir les services financiers de demain, BNP Paribas s'appuie sur l'accélérateur fintech de l'Atelier du groupe. Après 4 mois de collaboration entre les 8 fintechs retenues et ses directions métiers, le groupe dresse le bilan.

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Comment collaborent les grands groupes bancaires et les startups ? Après de 4 mois de collaboration et d'échanges professionnels, les 8 fintechs sélectionnées et BNP Paribas font le bilan de la première saison du Fintech Accelerator de l'Atelier. Un modèle d'Atelier pour la BNP qui existe également à San-Francisco et à Shangaï. Le groupe BNP Paribas a noué également des partenariats en Californie avec la structure Plug & Play pour un "maillage le plus large possible". Une cinquantaine de fintech travaillant avec le groupe étaient présentes sur Vivatech.

L'idée de départ d'un tel programme? "Mieux améliorer le parcours clients, trouver de nouvelles offres technologiques digitales mais aussi accélérer et simplifier notre processus interne", explique Jacques d'Estais, directeur général adjoint et responsable d'international financial service. BNP Paribas a ouvert ses portes aux startups avec une stratégie de bout en bout (sourcing, partenariat, POC, test and learn, ...) "et plus si affinités, précise Jacques d'Estais, ainsi, on ne s'interdit pas d'investir dans des fonds et des fintechs si cela créée de la valeur pour les 2 parties".


Un binôme fintech/direction métier

Sur 142 propositions au départ, seules 8 startups ont été sélectionnées pour travailler en binôme. Ces dernières sont spécialisées dans des domaines comme la personnalisation de la relation client, la confidentialité et la sécurisation des data, le smart home dans le métier immobilier, les IOT avec le métier de l'assurance, ou encore l'intelligence artificielle. Ces startups ont intégré l'Atelier le 26 février dernier pour 4 mois.

"Chaque métier à émis un besoin auquel les startups ont tenté de répondre", explique le directeur général adjoint et responsable d'international financial service. Une fois la sélection faite, une personne responsable du projet a été désignée au sein de la direction métier. Précision de Yoann Jaffré, directeur de l'open innovation de l'Atelier BNP Paribas : "nous n'avons pas fait d'appel à candidatures mais nous avons sélectionné ces fintechs sur des besoins spécifiques aux différents métiers de BNP Paribas. Car l'écosystème Fintech a bien conscience que l'accélération avec les banques fait partie du jeu. Cela leur apporte de la crédibilité, de la visibilité et un accès au marché grâce à la puissance du groupe".

Co-innovation et renforcement du business

Cette collaboration entre le groupe BNP et les fintechs repose sur deux axes : un axe de co-innovation avec des comités de pilotage, des workshops où "le parrain a un rôle de mentor", précise le directeur de l'innovation de l'Atelier et un deuxième axe dédié au renforcement du business et technique de la start-up. Le but : "faire grandir le business de ladite start-up pour qu'elle se développe, indépendamment de BNP. On leur présente des investisseurs, on fait du coaching mentoring, détaille Yoann Jaffré et d'insister nous n'avons pas un rôle d'intermédiaire ou de passeur de plat mais un rôle neutre de tiers de confiance". Car ce que cherche une start-up c'est "l'hébergement, le financement, mais aussi des débouchés", conclut-il.

"L'enjeu est de bien aligner nos objectifs et de collaborer intelligemment au-delà de l'incubation", rappelle Anne-Cécile Lugagne-Delpon, responsable des projets de l'offre et du digital au sein de BNP Paribas Banque Privée. Ainsi, l'Atelier s'adapte au niveau de maturité des start-ups retenues. C'est notamment le cas avec KYC3, spécialisée dans la maîtrise des risques réglementaires et la réputation et Twinpeek, solution de protection et monétisation des données.

"L'idée était de travailler avec des startups sur des projets autour de la thématique de la sécurité du patrimoine numérique de nos clients, explique la responsable des projets de l'offre et du digital, mais ces deux startups ont des degrés de maturité différentes donc on travaille différemment avec elles. Twinpeek est moins mature donc l'objectif est de travailler sur le pitch, etc... avec deux objectifs : améliorer le "time to market" dans une logique de "minimum viable product" (MVP) et/ou de POC, mais aussi pour trouver de nouvelles opportunités de services". De l'autre côté, les équipes de KYC3 devraient proposer en juillet un MVP autour de l'empreinte digitale. "Et ainsi répondre à la question : quelle est l'empreinte digitale laissée par nos clients?", complète Anne-Cécile Lugagne-Delpon de BNP Paribas Banque Privée.

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"On a gagné 1 an à 1 an et demi de développement en 4 mois"

"Fortia Financial Solutions est une regtech qui développe des solutions technologiques permettant d'automatiser la gestion de la conformité", explique Reda Bouakel fondateur de Fortia. Cette fintech utilise des solutions technologiques d'intelligence artificielle et de machine learning appliquées au contrôle dépositaire. La start-up fait partie des 8 sélectionnées de l'Atelier. Cette dernière travaille en binôme avec Mustapha Ouafik, global chief operating officer chez BNP Paribas Securities Services.

Dans ce binôme, l'objectif affiché à l'issue des 4 mois et "de sortir un "minimum valual product" (soit un produit minimum valable), souligne Reda Bouakel de Fortia et d'ajouter, Fortia apporte la brique technologique et BNP Paribas la connaissance du métier". Pour ce faire, un petit laboratoire a été mis en place dans des locaux à Levallois-Perret. "L'idée de nous emmener à Levallois et non dans les moulins de Pantin, au siège impressionnant de BNP Paribas est une bonne idée, car les locaux de Levallois respectent les codes de la start-up de par sa plus petite superficie, etc... On s'est tout de suite senti à l'aise et cela a fluidifié les relations", tient à préciser le fondateur de Fortia. De plus, outre les moyens logistiques, souligne-t-il, BNP Paribas Securities a mis également les moyens humains et des équipes d'Allemagne, de Pologne, d'Irlande sont venues ainsi que des consultants extérieurs".

Résultat : Le lieu choisi (Levallois) et la mise à disposition de moyens humains et logistiques ont permis à la start-up d'avancer très vite. "On a gagné 1 an à 1 an et demi de développement en 4 mois", conclut le fondateur de Fortia. De son côté, Mustapha Ouafik de BNP Paribas Securities Services, s'enthousiasme car dans cette collaboration, "la banque s'est mise en mode agile".

BNP Paribas en "mode agile"

Si les bénéfices pour les startups semblent nombreux (hébergement, coaching, co-innovation etc...), le groupe BNP Paribas se félicite tout autant de cette expérience. "Cela nous ouvre de nouvelles voies que nous n'avions pas imaginées. Et plus on connaît la start-up, plus on a d'idées pour évoluer", explique Marc Alaurent Senior VP, special adviser chez BNP Paribas Personal Finance qui a travaillé en binôme avec Tony Pinville, co-fondateur de Heuritech, start-up qui propose une plate-forme d'intelligence artificielle pour transformer les contenus (textes et images multilingues) en information exploitable. Une quinzaine de personnes des différents services de BNP Paribas Personal Finance ont travaillé sur un projet commun avec Heuritech. Ainsi, après avoir gagné un hackaton, un POC a été crée suite à une réflexion commune entre la banque et la start-up. Le projet pilote a alors évolué. Ce qui a eu pour effet de donner un coup d'accélérateur au projet. "On s'est structuré sur la partie business grâce à l'Atelier et une levée de fonds", s'enthousiasme le co-fondateur de Heuritech.

Au final, l'opération de BNP Paribas semble réussie puisqu'en moins de 4 mois, plus de la moitié des start-ups ont signé des contrats.

 
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