[Tribune] Quelles utilisations de la blockchain pour la fonction achats ?
La blockchain pourrait simplifier le quotidien des acheteurs dans plusieurs domaines, tout au long du processus achats : dans la gestion des appels d'offres, dans la contractualisation, dans la gestion de la relation fournisseurs, en termes de traçabilité et de qualité...
Je m'abonneLa blockchain est une chaîne de blocs dans lesquels sont contenus des transactions. La validation / certification de chaque bloc nécessite la puissance de calcul d'un réseau décentralisé. Dans le cadre d'applications business, la blockchain peut être définie comme une base de données distribuée, sécurisée et à faible coût d'utilisation. Cette technologie pourrait simplifier le quotidien des acheteurs dans plusieurs domaines, tout au long du processus achats. J'en ai listé six :
Gestion des appels d'offres
L'image d'un grand livre ouvert à tous et infalsifiable a souvent été utilisée pour se représenter la blockchain. Déposer un appel d'offre dans ce "livre" sécurisé pourrait permettre d'assurer des appels d'offres transparents avec une gestion de l'historique optimisé. On pourrait, par exemple, imaginer l'utilisation d'une blockchain privée à laquelle aurait accès, depuis n'importe quel pays, les acheteurs, les fournisseurs et les demandeurs internes d'une entreprise. Chacun pourrait se connecter de façon sécurisée pour consulter les appels d'offres en cours, y répondre ou consulter l'historique des appels d'offres passés afin de benchmarker différents produits et fournisseurs.
Contractualisation & smart contracts
De la même façon, héberger les contrats (de commandes, d'assurance, de licences) pourrait permettre de constituer une bibliothèque contractuelle sécurisée et accessible aux différents acteurs (acheteur, juriste, demandeur interne, fournisseur, assureur, bureau d'étude) en fonction du rôle et des besoins de chacun. La technologie blockchain pourrait également permettre d'automatiser certaines commandes en fonction de paramètres contextuels (besoin, prix, taux de change, volume de production). Enfin, des assurances liées à certaines commandes pourraient se déclencher automatiquement via l'utilisation de smart contracts (smart car les contrats seraient activables via des contreparties financières ou contextuelles) hébergés sur une blockchain qui garantirait l'existence et la bonne exécution de ces contrats.
Par exemple, Blocksign permet de signer des documents, contrats ou accords de façon simple, rapide et sécurisé.
Lire aussi : [Stratégie achats] "Nos priorités incluent l'intégration systématique des critères ESG dans toutes nos décisions"
Factom est une autre application qui permet de vérifier et de certifier l'existence d'un document, l'historique des modifications et des versions de ce document.
Gestion de relation fournisseurs et innovation
Pierre-Alexis Ciavaldini (CEO de Résance) expliquait lors de la conférence blockchain du 14 janvier que l'organisation de la production grâce à la Blockchain pourrait être complètement transformée. On passerait d'un schéma vertical : client - fournisseurs - production à un mode d'organisation horizontal et coopératif. La conception des produits serait faite de façon collaborative et open source, ou chaque apport est rétribué et garanti grâce à la Blockchain (sécurisation, propriété, rétribution et exécution par les smart contracts). La conception pourrait donc se faire à l'échelle mondiale entre plusieurs acteurs alors que la production serait réalisée à l'échelle locale dans des fab labs, des ateliers de makers ou des usines de production classiques.
Ainsi le rôle de l'acheteur dans la relation entre ses demandeurs internes et les fournisseurs serait complètement différent. De même la gestion de l'innovation fournisseur ne serait plus gérée de la même façon par les entreprises.
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