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Innover plus pour dépenser moins? Vive l'open purchasing

Publié par Christelle Magaud le - mis à jour à
Innover plus pour dépenser moins? Vive l'open purchasing

Pour favoriser l'open-innovation, il faut opérer quatre mutations profondes, dont: passer d'une culture fermée à une culture ouverte, modifier ses règles de confidentialité et impliquer tous les départements en les faisant collaborer

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Open innovation, design thinking, co-création, lab... Dans le contexte actuel, où le cycle d'innovations s'accélère, nous passons à l'heure de "l'Open Purchasing". Et dans ce processus de créativité, il n'y a qu'un mot d'ordre : innover plus pour dépenser moins. Cela suppose-t-il une approche et un cadre différents des habitudes actuelles ? Vaste question, débattue lors du dernier salon des Achats & Environnement de travail.

"Par exemple, dans le domaine de la banque, nous voyons fleurir bon nombre de nouveaux moyens de paiements. Pour résister à la pression concurrentielle, nous devons être time to market, adopter les innovations au plus vite, ce qui nous oblige, nous, secteur achats, à être au plus près de la R&D", témoigne Arnaud Minvielle, ex-directeur général achats du groupe BPCE.

Pour aller plus vite et à moindres coût, il se révèle intéressant de se rapprocher de ses fournisseurs, comme l'explique Fabienne Torrenti, directrice des services généraux France chez Carrefour. "Le collaboratif permet d'accélérer les recherches, et les deux parties sont gagnantes, avec un coût mutualisé".

Opérer quatre mutations profondes

Parmi les outils de la co-innovation, citons les tech days, les portails fournisseurs comme on l'a vu, mais aussi les places de marché dédiées, les incubateurs de start-up, les corporate venture et les plateformes de problem-solving. Procter & Gamble est par exemple un fervent adepte de ces dernières, qui lui permettent d'alléger grandement ses coûts R&D.

Pour favoriser l'open-innovation, les intervenants de cette table ronde se sont accordés à dire qu'il faut opérer quatre mutations profondes.

-Premièrement, passer d'une culture fermée à une culture ouverte, en s'appuyant sur des collaborateurs clé "les champions de l'innovation".
-Deuxièmement, changer de culture de gestion de la confidentialité parce qu'il devient nécessaire de donner des informations pour en recevoir en échange.
-Troisièmement, impliquer tous les départements en les faisant collaborer. Pour ce faire, il convient de disposer d'outils de gestion des savoirs et de favoriser les interactions par un alignements des langages utilisés. "Ce qui induit forcément une transformation de l'entreprise, relève Fabienne Torrenti (Carrefour). Par exemple, dans notre groupe, qui compte pas moins de 212 métiers, il a fallu se réorganiser en mode projets."

- Quatrièmement, en adaptant sa politique de ressources humaines aux personnels fortement impliqués dans l'open innovation qui jouent les intermédiaires entre l'externe et l'interne et portent les meilleures pratiques.

Lire la suite en page 2 : l'exemple de GSF


L'exemple de GSF

GSF, l'un des leaders Français de la propreté et de l'hygiène des espaces de travail (740 M€ de CA) a apporté son témoignage, expliquant que dans son domaine, la concurrence est très forte. Il existe en effet plus de 40 000 entreprises en France sur son secteur ! D'où l'intérêt d'être primo-adoptant pour améliorer son offre et ses services. Précurseur déjà, avec le premier robot de nettoyage dans les années 80, GSF a souhaité renforcer sa démarche en créant son propre lab début 2016.

"Nous y organisons des séances de créativité, pour définir les nouveaux usages et tout collaborateur qui veut participer est le bienvenu, décrit Laurent Prulière, directeur R&D chez GSF. Emergent alors des idées que GSF valorise avec des start-up, des fournisseurs ainsi qu'avec son service informatique. Puis, si la société obtient le go de son dirigeant, elle crée un pilote. "Si après les tests, il s'avère que le produit a du sens, nous le mettons en production, l'intégrons dans notre catalogue et nous communiquons dessus, reprend Marie Calautti, directrice des achats GSF. Actuellement, nous recensons 170 innovations en cours d'étude. Elles portent principalement sur 5 axes principaux : les matériels autonomes, les objets connectés (distributeurs connectés, poubelles connectées, l'amélioration de la qualité de vie au travail, la prévention/sécurité et le respect de l'environnement".

A la question comment détecter les bonnes idées, Laurent Prulière répond "que les salons apportent toute la matière dont il a besoin. Sur l'année en cours, quatre événements sont d'ailleurs planifiés pour la recherche d'innovations : Produrable, Europropre, Plant-Based Summit et Salon Vert".

Mais innover, c'est aussi communiquer. GSF dispose pour cela de deux magazine d'informations : le premier, VOLT comme Veille, Observation et Lectures Techniques, qui présente les prototypes. Le second, Info-achats, relève plus du bulletin et relate essentiellement des comptes-rendus de salons. Le but étant de tenir informé en permanence les collaborateurs, pour les intégrer dans ce processus d'open innovation.

Voilà un bon résumé du bon fonctionnement entre un service achat et un service R&D en matière de gestion des innovations au profit de l'entreprise. Avec la réussite à la clé : GSF obtient une croissance organique de 3% sur son dernier bilan alors que son secteur ne réalise qu'un petit 1%. L'innovation est sans doute passée par là !

 
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