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Atol ou le défi des achats made in France

Publié par Marie-Amélie Fenoll le | Mis à jour le
Atol ou le défi des achats made in France

Chez Atol, les achats se revendiquent patriotes. Porte-drapeau du made in France, ils investissent auprès de leur panel fournisseurs basé dans l'Hexagone en misant sur l'innovation et en poussant la mécanisation des process. Explications de Cédric Veille, directeur des opérations.

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Faire du made in France est un vrai défi. Comment procédez-vous?

Cédric Veille, directeur des opérations : La société Atol repose sur un modèle coopératif avec 791 magasins et 540 opticiens. Nous travaillons avec des TPE de lunetiers d'une taille moyenne de 15 personnes TPE avec un raisonnement artisanal. Notre logistique industrielle et atelier de montage se situe à Beaune. Nous misons sur la proximité pour plus de réactivité : ainsi nos fournisseurs sont situés à maximum 2 heures de route de notre site industriel de Beaune. Et grâce à ce réseau de fournisseurs français, nous n'avons pas la problématique de la langue.

Le monde de l'optique est devenu très concurrentiel avec l'apparition des sites de vente en ligne. Comment les achats sont-ils impactés?

Cédric Veille : Effectivement, nous sommes dans un contexte économique difficile avec une pression du gouvernement et des mutuelles qui tirent les prix vers le bas. Nous avons d'ailleurs alerté les pouvoirs publics sur les difficultés à fabriquer en France en raison des coûts élevés. Pour pallier cette problématique, chez Atol cela passe par la mise en place d'un raisonnement plus industriel. Un processus industriel mécanisé avec une chasse aux opérations et coûts inutiles. A titre d'exemple, plus de 200 opérations manuelles sont nécessaires pour une monture précise.

A cet effet, Atol a signé la charte Relations Fournisseurs en mai 2014 pour instaurer une collaboration durable et respectueuse avec ses fournisseurs, fidéliser ses collaborateurs, améliorer la productivité et les soutenir en investissant dans leur outil industriel et en leur donnant une garantie de volumes à la commande. Cela se traduit par une démarche d'investissement dans les machines de nos fournisseurs contre un engagement de volumes à moyen et long terme avec un calcul fait sur les retours d'investissement. Au total, nous avons investi plus d'un million et demi d'euros sur 3 ans pour la mécanisation du process et l'implémentation des machines. Et par conséquent, nos fournisseurs grandissent et donc investissent à leur tour en retour notamment dans la formation.

Dans un tel contexte, comment arrivez-vous à rester compétitif?

Cédric Veille: Nous misons sur la fabrication française, l'innovation et le prix compétitif. Au départ, le coût de revient de l'équipement était de 4 dollars pour la main d'oeuvre et 3 dollars pour l'amortissement du matériel. Or, à l'époque, l'ensemble du coût de revient de montage n'était que de 5 dollars en Asie. Sans diminuer le coût de la main d'oeuvre, nous avons augmenté la cadence de nos équipes pour diminuer le coût d'amortissement de nos machines. Avec, au final, un coût de revient inférieur aux 5 dollars en Asie.

De plus, l'objectif est de sortir des produits innovants comme les lunettes connectées Téou, géolocalisables grâce à une application hébergée sur smartphone. Cette innovation est 100% développée et fabriquée en France a été dévoilée cet été.

Enfin, un plan global de digitalisation va monopoliser tous les départements d'entreprise qui sont sollicités par la concurrence des produits vendus sur internet, notamment sur la partie contactologie. Et des chantiers vont être mis en place pour améliorer les conditions d'achats sur cette partie lentilles.





 
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